DRUMMONDVILLE
Relations sexuelles avec des élèves, l’ex-enseignant Marc Gignac pourrait purger sa peine dans la collectivité @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Le Vingt55 a assisté aux représentations sur sentence au palais de justice de Drummondville. La procureure de la Couronne, Me Vicky Smith, et l’avocat de la défense, Me Jasmin Laperle, ont présenté leurs arguments devant l’honorable juge Conrad Chapdelaine. L’ex-enseignant de 64 ans, retraité depuis plusieurs années, a écouté attentivement les plaidoiries.
Au début des plaidoiries, Me Laperle a souligné que les relations entre l’accusé et les victimes avaient débuté dans les mois précédant les années 1990. Il a mis en avant que ces relations étaient basées davantage sur un lien de confiance que sur un lien d’autorité, bien que l’accusé ait abusé de la vulnérabilité des victimes, toutes mineures, dont une âgée de 16 ans au moment des faits. L’avocat a également mentionné que l’accusé avait plaidé coupable, évitant ainsi un long procès aux victimes. Depuis la fin de ces relations, l’accusé aurait montré un faible risque de récidive et respecté ses conditions de remise en liberté.
Marc Gignac, présent dans la salle d’audience, suivait attentivement les plaidoiries. Les deux victimes étaient également présentes, espérant entendre le sort de l’accusé, accusé, avait entretenu ces relations pendant plusieurs années avec les deux adolescentes, alors qu’il était enseignant à l’école secondaire Marie-Rivier. Me Laperle a rappelé que, Les relations entre l’accusé et les jeunes filles ont duré quelques années, sans que Gignac ne soit leur professeur durant cette période qui a duré un peu plus de 2 ans pour la première victime et près de 10 ans pour la deuxième victime.
Les difficultés passées de l’accusé avec les femmes et les traumatismes de son enfance, qui auraient influencé son comportement, évoquant les carences affectives de son client depuis son enfance et son besoin d’être reconnu et aimé, comblé par son statut d’enseignant. Il a également été mentionné que Gignac avait dépassé ces carences et découvert sa sexualité avec l’une des victimes, avec qui il a ensuite établi une relation plus saine avec les femmes.
Un avortement et des conséquences importantes pour les deux victimes depuis les infractions.
Une des victimes a témoigné des conséquences des relations, incluant une grossesse interrompue et un avortement suite à la poursuite de sa relation avec l’enseignant alors qu’elle était adulte. Elle a également évoqué les impacts sur son identité et sa perception des relations amoureuses, ainsi que les répercussions encore présentes aujourd’hui, plus de 30 ans après les événements.
La procureure de la Couronne, Me Vicky Smith, a insisté sur la gravité des relations inappropriées et le rôle de l’enseignant, rappelant que les victimes étaient mineures et n’étaient pas en âge de consentir. Elle a également souligné l’écart d’âge significatif entre l’accusé et les victimes. La procureure de la Couronne a souligné que les jeunes victimes, qui n’étaient pas en âge de consentir, étaient tombées amoureuses malgré le fait que des adultes étaient informés et avaient donné leur accord à cette relation.
La procureure de la Couronne a insisté sur l’aspect inapproprié des relations et la méthode utilisée par l’enseignant et a rappelé le rôle crucial d’un enseignant.
« Lorsque les parents confient leurs enfants à des adultes, que ce soit en garderie, dans une école primaire ou secondaire, c’est dans le but de les éduquer et de les faire progresser, et non pour leur donner une éducation sexuelle, » a souligné Me Smith.
Elle a également rappelé qu’ils sont censés être à l’abri d’agressions sexuelles ou d’un enseignant qui pourrait abuser de son statut et de la confiance établie pour initier les élèves à la sexualité ou à des relations amoureuses inappropriées.
Des divergences importantes sur la sentence appropriée à imposer à l’accusé ont été soulevées.
L’avocat de la défense a plaidé pour une prise en compte des normes sociales différentes d’il y a trente ans et de la médiatisation du dossier comme un facteur atténuant à considérer pour l’imposition de la sentence.
Dans le cas de la première victime sur les deux chefs d’accusation, l’avocat de la défense suggère une peine d’emprisonnement dans la collectivité, laissant à la discrétion du juge la durée de cette peine à imposer.
Et pour la deuxième victime, en parallèle de la première sentence, une peine d’emprisonnement discontinu de 90 jours assortie d’une probation et de 240 heures de travaux communautaires en plus d’un don à un organisme venant en aide aux victimes d’agression sexuelle.
La procureure de la Couronne a suggéré pour sa part une peine consécutive de 24 mois d’emprisonnement ferme et 3 ans de probation avec des interdits de contact, ADN pour une période de 10 ans ainsi que l’inscription au registre des délinquants sexuels pour une période de 10 ans.
L’accusé, toujours en liberté, devra revenir devant l’honorable juge Conrad Chapdelaine, qui a pris la sentence en délibéré et rendra sa décision à une date qui sera fixée le 5 janvier prochain.
Les victimes, rencontrées sur place par le Vingt55 à la sortie du tribunal, ont souligné leur déception de ne pas voir le sort de l’accusé scellé encore une fois, alors qu’elles devront attendre jusqu’en janvier afin de connaître le sort et la décision de l’honorable Conrad Chapdelaine.
Relations sexuelles avec des élèves, l’ex-enseignant Marc Gignac pourrait purger sa peine dans la collectivité @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.