DRUMMONDVILLE
L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) présente son rapport annuel Le suicide au Québec : 1981 à 2019 – Mise à jour 2022. Ce rapport présenté à l’occasion de la Semaine de prévention du suicide dresse un portrait complet des données sur le suicide pour l’année 2019. Il révèle aussi l’impact de la pandémie de COVID-19 sur le suicide et les comportements suicidaires, grâce aux données provisoires du Bureau du coroner en chef du Québec pour l’année 2020 et l’analyse des hospitalisations et des visites aux urgences.
Au cours de l’année 2019, 1 128 personnes se sont enlevé la vie au Québec. Il s’agit d’une légère hausse comparativement à 1 094 suicides en 2018. Le taux de mortalité par suicide le plus élevé est observé chez les personnes de 50 à 64 ans, et le nombre de suicides demeure trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
« Globalement, la tendance à une stabilisation du taux de suicide se confirme. Après une légère diminution au cours des dernières années, on semble atteindre un plateau », constate Pascale Levesque, épidémiologiste à l’INSPQ et coauteure du rapport.
Impact de la pandémie
Chaque suicide survenu au Québec fait l’objet d’une investigation du coroner. Selon les données provisoires du Bureau du coroner en chef du Québec, on compte à ce jour 1 016 suicides en 2020. Le nombre réel sera un peu plus élevé, puisque certaines investigations sont toujours en cours.
« Si le nombre de suicides n’a pas augmenté au cours de la première année de la pandémie, c’est peut-être en raison des efforts de prévention. Les intervenants en prévention du suicide signalent d’ailleurs que les centres de crise et de prévention du suicide sont très sollicités. Ils contribuent à soutenir la population dans les moments difficiles », estime Pascale Levesque.
Tu as besoin d’aide pour un ou une ami/e? Tu te demandes quoi faire? L’isolement, volontaire ou non, peut être difficile pour certaines personnes et l’équipe du CEPS est là pour vous soutenir.
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Visites aux urgences et hospitalisations
Au-delà du nombre de suicides, il y a aussi toute la détresse qui peut parfois mener au suicide. Les experts ont donc voulu élargir le portrait, en présentant pour la première fois des données sur les hospitalisations et les visites aux urgences pour comportement suicidaire.
Au cours de la première année de la pandémie, en 2020, les visites aux urgences pour tentatives de suicide et lésions suicidaires ont diminué comparativement aux années précédentes. En 2021, on constate au contraire une augmentation marquée, en particulier chez les jeunes filles de 15 à 19 ans.
Les visites aux urgences pour les idées suicidaires ont grimpé de 15 %, et les tentatives de suicide de 23 % en deux ans pour ce groupe. Heureusement, cela ne se traduit pas par une hausse des suicides, qui reste relativement basse chez les jeunes filles.
Les efforts de prévention semblent aider à stabiliser le nombre de suicides depuis quelques années. Mais les impacts de la pandémie se manifesteront pour encore longtemps. Nous devons rester vigilants face à de nouveaux facteurs de risques de suicide qui pourraient émerger dans les prochaines années.
Finalement, face à l’adversité et les inquiétudes liées à la pandémie de COVID-19, le maintien d’un réseau social de qualité est une des solutions pour protéger la santé mentale des Québécois et Québécoises et ainsi limiter les comportements suicidaires.
Selon les données pour l’année 2019, 1 128 personnes se sont enlevé la vie au Québec. C’est un taux brut de suicide de 13,3 par 100 000 personnes.
Le taux de suicide au Québec semble atteindre un plateau après avoir diminué depuis plusieurs années.
Au Québec, le suicide représente 1,7 % de tous les décès pour les années 2017-2019. Il est au 7e rang des causes de décès dans la province.
Les personnes de 50 à 60 ans se suicident davantage, et le nombre de suicides demeure trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.
En 2021, le taux de visites aux urgences et d’hospitalisation pour tentative de suicide ou idées suicidaires est plus élevé que les années précédentes pour les jeunes québécois et québécoises.
Les jeunes filles et les adolescentes du Québec font davantage appel aux urgences pour tentative de suicide ou idées suicidaires. Elles sont aussi davantage hospitalisées pour ces raisons.
Les hospitalisations et les visites aux urgences pour tentative de suicide ou idées suicidaires sont en essor chez les garçons âgés de 14 et 19 ans.
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