«L’entreprise SPG International Ltée s’était mise sur la loi de la protection de la faillite et des créanciers le 21 septembre», explique et confirme au Vingt55 l’employé rencontré à la sortie de l’entreprise SPG située 4275 boulevard St-Joseph.

«Aujourd’hui, nous perdons tous nos postes. La fermeture de l’entreprise et la fin de ses opérations nous ont été annoncées officiellement le jeudi 8 novembre pour certains et d’autres aujourd’hui (le vendredi 9 novembre), laisse tomber tristement l’employé en quittant le stationnement.»

Une rencontre difficile pour les 90 employés de l’entreprise.

Une rencontre difficile avec les employés. «Nous ne sommes plus des employés»

«Ça fait plus d’une dizaine d’années que je suis à l’emploi de l’entreprise SPG», explique un employé qui préfère garder l’anonymat en raison du contexte difficile.

«Nous sommes tous sous le choc, aucun soutient n’a été offert pour le moment aux employés qui ont appris la nouvelle. Seule une photocopie évoquant un programme gouvernemental pouvant aider les employés financièrement en cas de faillites nous a été remise et les dispositions techniques et administratives à prendre pour nos cessations d’emploi. Ça ou rien ou un coup de poignard au cœur, c’est la même chose», explique cet employé qui a quitté sans pouvoir en dire plus pris par l’émotion.

« Lors d’une rencontre, un représentant de chez Deloitte inc. a pris brièvement la parole pour nous expliquer la mise sous séquestre de l’entreprise et que malgré l’acharnement, la direction n’a trouvé aucun acheteur pour le moment. »

Le jugement de la cour a été rendu le 8 novembre comme en fait foi le document obtenu par le Vingt55. «Dès lors, le séquestre commence pour la liquidation de l’entreprise, de ce que nous savons, seul une dizaine d’employés resteront le temps de cette liquidation et inventaire de l’entreprise.»

Nous perdons tous nos emplois. Des moments difficiles

 «Pour certains d’entre nous, 40 ans ici chez SPG, c’est le travail d’une vie qui prend fin aujourd’hui avec la fermeture. Nous avons appris dans une réunion improvisée, à la fin de nos quarts de travail mercredi, que nous perdions tous nos emplois du même coup, à quelques semaines des fêtes. C’est dur pour nous tous», a laissé tomber avec émotion l’employé encore sous le choc.

«C’est très dur, et difficile. Nous avons tous cru en une relance annoncée il y a quelques mois. La surprise était déjà grande à ce moment, maintenant la déception gagne des centaines de familles à Drummondville, dont la mienne», explique cet employé.

«C’est dur et difficile pour nous tous qui entrevoyons les fêtes maintenant difficilement et le cœur gros. Je quitte néanmoins SPG avec le sentiment du devoir accompli et sans amertume et positivement tourné vers l’avenir. C’est ça quand tu es père de famille et le soutien financier d’une famille. J’ai regardé mes collègues et les employés de longue date durant la rencontre, des hommes, des messieurs, des femmes au visage long, découragés ; des gens qui ont bâti la compagnie avec feu Guy Guérette, homme d’affaires et fondateur de SPG International ltée, décédé le 6 mai 2012 à l’âge de 76 ans. L’annonce a fait mal, très mal certains et certaines ont quitté effondré(e)s et en larmes.»

«J’ai vu des hommes qui s’inquiétaient depuis plus d’un mois, des gens avec 40 ans d’ancienneté quitter aujourd’hui, sans plus de soutien, ni de considération. Une dame s’est effondrée en pleurs à mes cotés recevant le réconfort de gens dans la même situation qu’elle, c’est difficile à voir, à vivre et a accepter. Nous passons de fiers travailleurs recevant nos payes  à de nouveaux chômeurs recevant une photocopie en guise d’au revoir et de remerciements pour toutes ces années de loyaux services. La main d’ouvre ça vaux quoi aujourd’hui? se questionne cette employée la voix nouée.

«François Deshaies, directeur général, a tenu à faire face à la musique et aux musiciens», explique un employé qui souligne la présence et le courage du dg. «Cette annonce fut très difficile pour lui, car il lui était difficile de cacher sa peine et ses émotions. Il fut un travailleur comme nous avant d’obtenir ses nouvelles fonctions à la direction. Son silence en disait long. Il avait su gagner le respect et l’estime des employés, ce qu’il a gardé jusqu’à la fin», selon les employés rencontrés.

Ce qu’a appris le Vingt55 sur les tentatives de redressements et d’acquisitions avant la fermeture

SPG avait 45 jours pour trouver un acheteur depuis septembre, ils auraient reçu 2 offres d’achat dans le 45 dernier jours, tous des offres en bas de la valeur immobilière de la bâtisse offrent qui n’ont à ce jour pas été acceptées ni retenues selon ses mêmes sources.

Certains employés avaient laissé entendre au cours de la dernière semaine qu’un géant nord-américain semblait très intéressé, espoir entretenu jusqu’à mardi passé, mais il semble qu’il n’y ait pas de suite à cette ultime rumeur d’acquisition.

Le jugement reçu jeudi le 8 novembre ordonne la liquidation des actifs, donc la fermeture de l’usine de Drummondville.

C’est un actionnaire de Chine ‘’Geelong’’, selon ces mêmes sources, qui serait actionnaire et qui est un créancier garanti qui s’en sortirait le mieux, la banque Laurentian, Banque de Montréal et investissent Québec sont au compte des créanciers.

Nathalie Brault Syndic inc a confirmé en entrevue téléphonique avec le Vingt55 la situation et cessation des activités de l’entreprise SPG International Ltée. SPG n’a pour le moment retourné aucun appel ni émis de communiqué pour cette annonce et fermeture.