Une quinzaine d’arbres abattus sans permis au cimetière de Saint-Cyrille-de-Wendover  © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés

»C’était notre volonté d’avoir un arbre de choix» ont fait valoir M. Jutras ainsi que son beau-frère. Nous avions donc pris soin de ces arbres et, jeudi dernier, l’un des trois a été abattu, coupé sans justification. Je venais, comme à mon habitude, voir des proches qui reposent ici et ce fut un choc de constater qu’une quinzaine d’arbres matures et en bonne santé pour la plupart ont été abattus, mentionne tristement M. Jutras, qui avait soigneusement choisi l’arbre et l’endroit pour le moment où il y serait enterré.

«C’est désolant et un deuil de voir que mes dernières volontés et temps d’années mis à préparer cet endroit ont été ainsi dépouillés de mon arbre,» ajoute M. Jutras qui contacté le Vingt55 pour dénoncer cette situation et tenter de comprendre la raison de cette coupe. «On ne coupe pas des arbres pour le plaisir de le faire et sans raison,» ajoute M. Jutras, qui souhaite une intervention de la ville.

Un des employés engagés pour procéder à l’abattage a admis en entrevue au Vingt55 que bien des arbres auraient pu être conservés, dont celui de M. Jutras. »En effet, plusieurs arbres étaient très viables, mais il fallait faire le ménage, nous a-t-on demandé» d’ajouter, l’un des employés qui a procédé à la coupe des arbres.

Le président de la Fabrique Saint-Luc, Monsieur Normand Dupuis rencontré par le Vingt55, explique ne pas avoir été informé ni au courant qu’il fallait un permis pour procéder.

«Nous avons pris cette décision après avoir reçu deux plaintes concernant deux monuments endommagés par les feuilles ou la sève des arbres,» précise M. Dupuis, visiblement désolé d’apprendre que l’arbre planté en 2006 par l’une des familles avait été coupé. Il ajoute que son propriétaire l’avait mis en terre avec deux autres arbres également matures et sains.

«Un des 15 arbres était atteint par une maladie et risquait de tomber sur la maison du bedeau. Cette coupe était justifiée,’’ de l’avis de M. Normand Dupuis. «J’ai profité de l’occasion pour proposer la coupe et l’abattage de plusieurs arbres qui longeaient et bordaient le cimetière sur les quatre côtés. Si j’avais su qu’il fallait un permis, la demande aurait été faite comme pour tous les autres travaux effectués ici,» assure M. Dupuis, qui a rapidement consulté la ville et fait la demande de permis. «Nous étions, selon ma compréhension, en droit de faire ces abattages,» affirme M. Dupuis, visiblement désolé de la situation

Une coupe et l’abattage d’une quinzaine d’arbres sans permis déplorés par des citoyens.

De son côté, M. Francis Dubois, responsable de l’urbanisme à Saint-Cyrille-de-Wendover, apprenait par l’intermédiaire du Vingt55 ce matin que les travaux et l’abattage avaient été faits sans permis et sans demande préalable.

M Dubois confirme qu’il est nécessaire et obligatoire de faire une demande de permis pour abattre un ou des arbres, qu’ils soient sains ou non. «Le règlement prévoit différentes mesures en pareil cas,» précise le responsable de l’urbanisme en entrevue au Vingt55. Comme l’a constaté le Vingt55 ce matin avec les documents transmis par la Ville en main, les travaux d’abattage d’arbres rapportés par les citoyens et le Vingt55 n’ont pas été effectués en conformité avec le règlement municipal, confirme M. Dubois.

Informé de la situation, le gestionnaire de la Fabrique Saint-Luc, M. Dupuis, s’est rapidement acquitté des frais du permis. Bien évidemment, cela ne replante pas les arbres, mais à notre niveau, cela régularise la situation du moins administrativement. Quant à la situation qui prévaut entre M. Jutras, le citoyen qui a vu son arbre être abattu, et le gestionnaire, cette issue relève du civil, précise Francis Dubois. La ville confirme cependant avoir été interpellée par le gestionnaire de la Fabrique Saint-Luc, qui a été informé des mesures à prendre à l’avenir pour effectuer l’abattage d’arbres. Le règlement prévoit entre autres, selon les cas, de devoir replanter un ou des arbres.

M. Dupuis s’est d’ailleurs engagé à faire le replantage nécessaire afin de satisfaire le règlement municipal, qui s’appliquera tout comme de replanter un arbre auprès de la famille le cas échéant et de préserver les deux autres arbres.

«Une pousse d’arbre de quelques pieds ne remplacera pas un arbre aussi majestueux et grand que celui qui a été coupé dans le cas de M. Jutras, mais il faut savoir que cette information ne nous avait pas été transmise et que sa préservation faisait foi d’une entente verbale datant de plusieurs années,» ajoute M. Dupuis.

 Des citoyens sont venus à la rencontre du Vingt55 pour exprimer leur désarroi face à la coupe d’arbres.

«Ces arbres offraient une intimité et une quiétude à l’arrière du cimetière, où près d’une dizaine d’arbres ont été coupés et abattus,» déplore M. Courchenes, rencontré sur place et qui dénonce également cette situation déplorable.

«Nous nous retrouvons maintenant avec une vue sur des champs de cultivateurs. C’est une transformation importante du paysage du cimetière, qui nous désole. Nous espérons que la situation sera corrigée, notamment par la plantation de nouveaux arbres et que les gestionnaires du cimetière avisent, d’une façon ou d’une autre, les résidents du secteur, les familles et la municipalité de leurs intentions afin de permettre aux gens et aux familles de se prononcer,» ajoute M. Courchenes, venu constater la situation, impuissant devant les arbres matures et en santé couchés au sol, et qui, selon lui, ont été abattus inutilement.