Vidéo….Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle @ Calacs Vingt55. Tous droits réservés

En tant que maman, j’aimerais être la première personne vers laquelle mon fils se tourne si, par malheur, quelqu’un l’agressait sexuellement. Je veux être là pour lui et l’aider à traverser ce moment difficile. Je crois bien que la plupart des parents le souhaitent également. Il existe cependant plusieurs attitudes courantes dans notre société qui pourraient dissuader votre enfant à venir vers vous. Elles sont parfois faites inconsciemment – le message de la culture du viol est imprimé dans nos esprits et nous ne le réalisons pas toujours. Parfois, on peut croire qu’elles sont positives alors que ce n’est pas le cas.

Décortiquons-en trois :

« Si quelqu’un te fait ça un jour, je vais le tuer! »

On remarque que les jeunes qui ont entendu cela évitent de parler de leur agression à leurs parents, car ils ont peur de ce qu’ils pourraient faire ensuite. Ils souhaitent éviter une réaction violente qui pourrait les « mettre dans le trouble », ils les protègent donc. L’intention du parent dans ce discours est souvent bonne : il souhaite faire comprendre à son enfant que ce geste est inacceptable. Le résultat, cependant, n’est pas positif. Il vaut mieux ouvrir la discussion avec son enfant et l’informer avec bienveillance que vous serez toujours là pour l’aider.

« Ha, mais elle, c’est une fille facile, c’est normal que ça lui soit arrivé! »

D’abord, la personne qui agresse est 100% responsable de l’agression. Il n’existe aucune justification pour agresser sexuellement, surtout pas l’activité sexuelle d’une personne. On a le droit d’aimer la sexualité et ça ne fait pas de nous une mauvaise personne. D’ailleurs, c’est un message véhiculé majoritairement chez les femmes, car on ne traitera jamais un homme d’homme facile, mais bon, ce double standard est pour une autre chronique.

Ce discours : Les filles faciles se font agresser et c’est normal, pourrait générer une peur à un enfant qui pourrait craindre que son parent pense ça de lui s’il en venait à se faire agresser. Il pourrait faire une association directe et ne voudra pas se faire juger par son parent.

Il vaut mieux véhiculer le message qu’aucune raison ne justifie une agression sexuelle et que la personne qui agresse est toujours responsable de ses actes.

« Je ne la crois pas! (Après qu’une personne de l’entourage dévoile avoir subi une agression sexuelle.) ».

D’abord, il faut savoir que, selon les statistiques, moins de 2% des plaintes sont de fausses plaintes. * Les victimes d’agression sexuelle disent donc la vérité, même si c’est parfois difficile à entendre et que nous souhaitons nous protéger en préférant croire que ce n’est pas arriver, qu’elles mentent, qu’elles exagèrent, etc.

Le parent qui dit ouvertement devant son enfant qu’il ne croit pas une victime d’agression sexuelle envoie le message qu’il pourrait ne pas le croire s’il avait à le dévoiler à son tour. Comme c’est un discours malheureusement assez commun, l’association pourrait se faire rapidement. Il vaut mieux être empathique à toutes les victimes d’agression sexuelle et ne pas les mettre en doute.

Petits conseils bonus :

Une personne qui dévoile une agression sexuelle a besoin d’être écoutée, validée dans ses émotions et accompagnée à son rythme et selon ses besoins.

Recevoir un dévoilement d’agression sexuelle peut être ébranlant et difficile. C’est normal de se sentir désemparé et ne pas savoir comment intervenir auprès de la personne. Nous offrons des services aux proches.

On est là, on vous croit.

* Mythes et réalités – RQCALACS

Paule Blanchette

Intervenante, CALACS La passerelle

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