DRUMMONDVILLE
Comme elles l’avaient annoncé et confirmés en entrevue au Vingt55 lors de leur manifestation la semaine dernière, les travailleuses des CPE poursuivent leur mobilisation face aux demandes de recul portées par le gouvernement.
Rencontrées par Le Vingt55, plusieurs manifestantes ont souligné l’importance d’améliorer les conditions de travail non seulement pour attirer de nouvelles employées dans les CPE, mais aussi pour favoriser la rétention du personnel en place. L’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre demeure une préoccupation majeure, notamment pour assurer la qualité des services aux enfants, ont-elles exprimé en entrevue au Vingt55
Les Centres de la petite enfance (CPE) de la province amorcent une troisième journée de grève alors que les négociations avec Québec demeurent dans l’impasse. Les travailleuses syndiquées réclament de meilleures conditions salariales et des ressources accrues pour le personnel éducateur, tandis que le gouvernement maintient sa position sur les offres actuelles.
Soutenues par de nombreux parents et directions de CPE, elles réclament des conditions de travail améliorées et des salaires bonifiés afin de freiner la pénurie de personnel qui fragilise le réseau. Parmi leurs principales revendications, elles demandent :
- Une charge de travail moins lourde ;
- Une meilleure rémunération pour assurer l’attraction et la rétention du personnel ;
- Des primes de disparité régionale pour les employé-es des régions éloignées ;
- Des mesures pour garantir la qualité des services aux enfants, notamment des ratios mieux encadrés entre éducatrices et enfants ainsi qu’un soutien accru pour ceux ayant des besoins particuliers.
Un bras de fer qui se prolonge
« Le gouvernement va bien devoir finir par comprendre que les travailleuses et travailleurs des CPE tiennent le fort et sont déterminés à améliorer leurs conditions de travail. Il ne peut pas laisser traîner la négociation éternellement. Chaque jour de grève montre à quel point nous sommes mobilisées. La balle est dans son camp », affirme Suzy Gaillardetz, présidente du syndicat régional.
De son côté, Liette St-Arnaud, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), dénonce l’inertie gouvernementale dans ce dossier :
« Plus le gouvernement traîne les pieds dans cette négociation, plus il se met à dos les travailleuses et les familles. Si nous voulons veiller au bon développement des tout-petits, il faut rapidement mettre ce conflit derrière nous en accordant de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. »
Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur du Québec – CSN, insiste sur l’importance des CPE pour la communauté et réitère son appui au mouvement :
« Les CPE sont une institution essentielle pour le développement de notre région. Les familles peuvent compter sur des services de grande qualité et aller travailler l’esprit tranquille. Nous continuerons d’appuyer cette lutte pour assurer l’avenir du réseau des CPE. »
Un mouvement d’ampleur provinciale
La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE, et la grève s’étend à l’ensemble des régions du Québec. Actuellement, la centrale syndicale est présente dans plus de 400 établissements.