DRUMMONDVILLE
Ainsi, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) annonce qu’il supervisera les négociations une fois que le cadre de négociation sera en place. De plus, il publiera sur son site Web un rapport annuel préparé par un vérificateur indépendant sur les répercussions de la Loi sur les nouvelles en ligne.
Les élus se tiennent debout face aux géants du Web, les médias tombent
Depuis l’annonce du bras de fer entre le gouvernement et les géants du web tels que Facebook et Google, il n’y a pas une semaine sans que la situation des médias ne soit dénoncée et discutée. Cependant, cachés derrière le voile de l’humilité, les médias restent dans l’ombre et subissent des fermetures, des suppressions de postes et des restructurations. La situation devient de plus en plus critique pour la survie de l’information locale.
Cette annonce survient quelques semaines après que différents élus fédéraux ont pris position sur la situation. Cette situation préoccupe actuellement les médias, car ils reçoivent peu d’annonces et de soutien envers les médias locaux et régionaux. Ces derniers ont subi des revers au cours des dernières semaines, alors qu’aucune solution ni soutien n’a été annoncé pour faire face à la décision du gouvernement d’entamer un bras de fer contre le géant du web.
Malgré les déclarations faites, peu d’engagement de la part des différents paliers gouvernementaux et municipaux, comme la Ville de Drummondville après l’annonce du gouvernement fédéral. Le député de Drummond et porte-parole du Bloc Québécois en matière de Patrimoine, Martin Champoux, s’est exprimé lors d’une conférence de presse aux côtés du ministre du Patrimoine canadien, Pablo Rodriguez, et de son homologue du NPD, Peter Julian, le 5 juillet dernier. Ils ont dénoncé l’attitude et la prise de position des géants du web contre les effets de la Loi C-18. Malgré de nombreuses annonces d’engagement de la part d’élus, la solidarité au Parlement face aux pressions exercées par les géants du web pour empêcher l’application de la Loi sur les nouvelles en ligne (C-18) a été limitée.
Les engagements des élus fédéraux, provinciaux et municipaux, tant à Drummondville que dans toute la province, se sont principalement limités à cesser l’achat de publicité sur les réseaux sociaux. Cette initiative vise à susciter une réaction des géants du web qui tentent de boycotter le contenu d’information des médias canadiens. Cependant, les derniers mois ont montré que cette prise de position n’a eu que peu d’effet, laissant de nombreux journalistes, photojournalistes et rédacteurs dans l’incertitude quant à l’avenir et à la survie des médias en région.
Lors d’une entrevue avec le chroniqueur et historien André Pelchat, et à titre d’éditeur et journaliste du Vingt55, le Vingt55 n’a pas hésité à dénoncer la situation et à affirmer la position de son média, à Drummondville, dans ce bras de fer entre le géant du WEB et le gouvernement Canadien
Extrait de l’entrevue d’André Pelchat publiée dans le Vingt55.
Et qu’en est-il des médias locaux ? Un directeur de médias régionaux dans Charlevoix et sur la Côte-Nord a récemment déclaré à Radio-Canada : « À court terme, la fréquentation va être grandement affectée. Il y a des journées où 70 % de nos lecteurs consultent nos contenus à partir de Facebook ».
D’un autre côté, l’éditeur du Vingt55, Eric Beaupré, précise : « C’est une situation problématique qui met assurément en péril la survie des médias en région. L’embargo actuel affecte de manière significative le lectorat et, donc, la valeur que nos partenaires attribuent à cette visibilité, qui a été affectée depuis le retrait du contenu d’information canadien, local, régional et national. » Les médias plus petits n’ont certainement pas été consultés ni pris en compte dans cette crise, au détriment des médias nationaux, mieux positionnés et capables de résister plus longtemps pendant cette période difficile, selon M. Beaupré.
Mais la position des médias nationaux est-elle inattaquable ? Sont-ils eux-mêmes innocents de ce dont ils accusent META ? Toujours selon l’éditeur du Vingt55, Eric Beaupré : « Certains médias nationaux et grandes salles de nouvelles en radiodiffusion pillent sans vergogne les médias régionaux et locaux, reprenant leurs nouvelles sans en tirer quelque avantage que ce soit. Surtout, les présentateurs-vedettes des grandes stations de radios d’information ne prennent bien souvent même pas la peine de nommer la source des informations qu’ils reprennent, comme s’il s’agissait de leur propre travail journalistique », affirme M. Beaupré.
En fin de compte, ils font aux médias locaux ce qu’ils reprochent à META de leur faire ! Bien sûr, le débat est très justifié et justifiable, admet l’éditeur, et il a sa raison d’être.
Nous sommes à un tournant important, et il en va de la survie des médias et de l’information, selon l’éditeur du Vingt55. Un point positif, s’il en est un, c’est l’importance de redonner aux médias leur place dans l’échiquier de l’information et des échanges sur la place publique », ajoute l’éditeur. « Trop souvent, les lecteurs attribuent le fruit de notre travail à Facebook, qui ne possède, est-il utile de le rappeler, aucun journaliste », de conclure l’éditeur du Vingt55, Eric Beaupré.
Selon l’avis de plusieurs partenaires médias de la région, plusieurs médias ne réussiront pas à surmonter la prochaine vague et la période de consultations et de négociations qui s’annonce encore longue. Selon eux, une partie des solutions doit passer par une restructuration du modèle d’affaires et par un engagement plus fort des différents secteurs et milieux d’affaires, ainsi que des annonceurs, à reconnaître la valeur de l’information locale et à soutenir le travail des journalistes et des médias en région.