Journée internationale des droits des femmes – Le Collectif 8 mars dénonce les enjeux encore vécus par les femmes au Québec

Journée internationale des droits des femmes – Le Collectif 8 mars dénonce les enjeux encore vécus par les femmes au Québec
le CALAC La Passerelle invite les citoyens et citoyennes à se mobiliser également @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Dans le cadre des activités visant à marquer la Journée internationale des droits des femmes, la porte-parole du Collectif 8 mars et les intervenantes du CALAC La Passerelle unissent leurs voix à celles des organisateurs de la province qui se mobilisent positivement afin de rappeler qu’il reste encore beaucoup à faire pour faire évoluer les choses. L’inégalité et la violence faites aux femmes demeurent des enjeux importants encore aujourd’hui.

Les femmes sont grandement affectées par les changements climatiques, la crise du logement, les iniquités salariales et les services publics mis à mal, entre autres. Le Collectif 8 mars juge nécessaire de dénoncer les diverses crises, inégalités et violences qui continuent de faire obstacle à l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes.

Ça gronde en dedans, ça gronde en dehors, ça gronde partout. Partout, les inégalités. Partout, les violences. Partout, les crises. Crise climatique, crise du logement, crise de nos services publics, crise de confiance en nos systèmes. Nos systèmes défaillants, dépassés, à bout de souffle. Nous aussi, on est à boutte. En colère. Et on a peur, parfois. C’est vrai, notre feu pourrait s’éteindre, anéanti par nos peines et nos pleurs. Mais non. Il s’attise, il grandit. Il se nourrit des luttes des unes, s’alimente de l’indignation des autres. Ça gronde, ça bouillonne et ça fulmine. Ça explosera. Ça explose déjà de ce feu qui peut soigner, qui peut solidariser. De ce feu qui peut tout changer.

À Drummondville et dans le Centre-du-Québec, le CALAC La Passerelle invite les citoyens et citoyennes à se mobiliser également.

En effet, le 8 mars 2024 marque une nouvelle Journée internationale des droits des femmes. Une journée supplémentaire pour mettre en lumière les acquis réalisés et évaluer le chemin qui nous reste à parcourir, rappelle Jocelyne Desjardins, intervenante au CALAC La Passerelle, dans sa chronique Vingt55, spécialement dédiée à la Journée internationale des droits des femmes.

On constate que les violences commises contre les femmes sont de plus en plus dénoncées, de moins en moins tolérées, constate l’intervenante au CALAC. On réalise que la société québécoise est de plus en plus intolérante face aux diverses manifestations de contrôle exercé par le pouvoir patriarcal, ajoute Mme Desjardins, qui parle également des contrecoups.

« Les violences qui persistent contre les femmes semblent provenir de couches plus jeunes de la population : adolescents ‘trop amoureux’ de leur petite amie; discours misogynes prononcés sur des plateformes numériques qui rejoignent de nombreux jeunes hommes incertains du rôle à tenir dans leur communauté; propos menaçants -de viol ou de meurtre- adressés à des féministes convaincues ou à des femmes tenant des propos en faveur de l’égalité entre les sexes », énonce également l’intervenante au CALAC La Passerelle.

« Je ne suis pas si sûre que nos avancées contrebalancent l’effet de ‘backlash’ encore contre les femmes », précise Mme Desjardins. « Même les institutions s’emmêlent », fait remarquer l’intervenante, citant la hausse astronomique des coûts d’épicerie, de logement, de transport comme exemple. Les familles monoparentales, dont la majorité des chefs sont des femmes, écopent et souffrent du stress lié à l’inquiétude par rapport au logement à trouver et à payer, à la créativité épuisée pour cuisiner des repas équilibrés avec des produits limités par le salaire, à l’emploi qu’on doit trouver ou aux emplois qu’on doit cumuler pour joindre les deux bouts, tout en soulignant que les problèmes de santé mentale n’ont jamais été aussi criants.

De tous les côtés et de toutes les manières, ça gronde.

On ne sait plus si on doit pleurer ou hurler. On se demande si on ne va pas exploser. Mais – car il y a un «mais»- nous ne sommes pas seules à vivre ce ressac, ajoute et précise Jocelyne Desjardins. Toutes les femmes du monde grondent : utilisation du viol de femmes et de filles comme instrument de guerre, appauvrissement de régions complètes en matière d’alimentation, destruction massive de contrées habitées par des populations civiles, exploitation de ressources premières de pays en voie de développement par des pays « développés ».

Oui, ça gronde. Et nous décidons de prendre la parole, de nous insurger pacifiquement et fermement. Nous ne savons pas quand la violence quittera notre monde, mais nous savons que nous allons la faire reculer. Un pas à la fois, une sensibilisation à la fois, une manifestation à la fois, ajoute positivement l’intervenante du CALAC La Passerelle.

Éric Beaupré
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