Le hogging : une nouvelle forme de violence sexuelle …Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle

Le hogging : une nouvelle forme de violence sexuelle …Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle

DRUMMONDVILLE

Chaque année, de nouvelles formes de violences sexuelles émergent. Cette année, c’est le phénomène horrible du hogging qui ressort du lot. Derrière ce terme anglais, souvent banalisé, se cache une pratique humiliante qui participe pleinement à la culture du viol.

Qu’est-ce que le hogging ?

Le hogging est une forme de harcèlement sexuel et de moquerie qui consiste à cibler des femmes que la société juge comme « grosses ou obèses » pour avoir des relations sexuelles avec elles dans un cadre de défi ou de pari. Le but de l’acte n’est ni l’attirance, ni la connexion, mais l’humiliation. Ce phénomène s’insère donc sans aucun doute dans les idéaux de domination du patriarcat et dans la masculinité toxique, car oui, les agresseurs sont en majorité des hommes – en groupe, cette fois-ci. Comment agissent-ils? Ils vont se vanter de leurs « victoires », parfois filmer ou publier des photos pour s’en moquer ensuite… Plusieurs victimes ont aussi témoigné qu’après le rapport sexuel, un groupe d’hommes est entré dans la pièce en faisant des bruits de cochon pour les humilier et rire d’elles.

Le hogging combine le sexisme et la grossophobie, deux systèmes d’oppression qui visent grandement les femmes. C’est un phénomène qui est né dans les fraternités américaines et qui se répand petit à petit, à notre grand malheur, au Québec. Une fois de plus, le corps de la femme est instrumentalisé par, en majorité, les hommes qui cherchent à prendre le pouvoir, à humilier, et parfois même à augmenter leur statut social. C’est le principe du « gagnant » : plus l’homme a « réussi de défis », plus il est considéré comme un « vrai » homme.

Il s’agit d’une nouvelle forme de violence sexuelle qui laissent aux victimes des conséquences graves et dévastatrices : dévalorisation, perte de confiance en soi et en les autres, anxiété, dépression, un profond sentiment de honte, de la colère, des idées suicidaires, etc. Le consentement sexuel n’est pas valide, car il est obtenu par manipulation. En effet, les victimes sont utilisées et dégradées sans savoir qu’elles sont en fait les objets d’un pari, sans quoi elles n’auraient sans doute jamais donné leur consentement. En gros, elles n’avaient pas toutes les données pour que leur consentement puisse être clair.

Rappelons-nous que le consentement doit toujours être clair, libre, éclairé et enthousiaste, sans quoi il n’est pas valide.

Le hogging est souvent banalisé : on le dépeint comme une plaisanterie ou une « simple blague », comme c’est le cas pour plusieurs formes de violence sexuelle commises dans un contexte de culture du viol. C’est pourtant très grave et déshumanisant. Ça doit cesser et nous devons dénoncer ses actes terribles.

 

Si vous avez été victime de hogging, on est là et on vous croit.

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Paule Blanchette
CHRONIQUEUSE
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