Agression sexuelle : L’ex-joueur de la LHJMQ Noah Corson fait face à une sentence de 30 mois d’emprisonnement

Agression sexuelle : L’ex-joueur de la LHJMQ Noah Corson fait face à une sentence de 30 mois d’emprisonnement
L’ex-joueur de la LHJMQ Noah Corson fait face à une sentence de 30 mois d’emprisonnement @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

L’ex-joueur étoile des Voltigeurs de Drummondville, Noah Corson, était de retour aujourd’hui au palais de justice de Drummondville pour les représentations sur sa sentence après avoir été reconnu coupable au terme d’un procès pour agression sexuelle. L’accusé, présent et soutenu par sa mère, a comparu devant le tribunal.
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Noah Corson fait face à une sentence de 30 mois d’emprisonnement @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Reconnu coupable d’agression sexuelle sur une jeune adolescente, Noah Corson a entendu les arguments présentés par le Procureur de la Couronne  Me Marc André Roy, ainsi que par son avocat, Me Jasmin Laperle, lors de cette audience de détermination de la peine.

Comme l’a rapporté Le Vingt55 lors de la décision du juge, l’honorable Paul Dunnigan n’avait pas eu à valider ou vérifier la cohérence des témoignages. Il s’est essentiellement prononcé sur la question du consentement et des mesures prises par Noah Corson afin de connaître l’âge de l’adolescente avant d’entreprendre une relation avec elle. En 2016, Noah Corson était le seul âgé de 18 ans. Le juge Dunnigan a rappelé que l’âge légal du consentement à une activité sexuelle de groupe est de 16 ans.

Noah Corson estimait pour sa part avoir participé à une relation de groupe consentante, tandis que la victime a affirmé que lui et deux autres adolescents l’avaient agressée sexuellement dans sa chambre, située dans l’appartement de sa mère.

Le procureur de la Couronne a plaidé que l’accusé avait fait preuve d’aveuglement volontaire quant à l’âge de la victime. De son côté, la défense a mis en avant une croyance raisonnable et suffisante du consentement, en s’appuyant sur la trame factuelle des événements.

Le procès s’est donc joué sur l’âge de la victime et non sur les contradictions dans les témoignages, puisque la loi stipule qu’une personne de moins de 16 ans ne peut légalement consentir à une relation sexuelle de groupe.

Le Vingt55 a assisté aujourd’hui à cette importante étape qui s’est tenue au palais de justice de Drummondville. D’entrée de jeu, l’honorable juge Paul Dunnigan a donné la parole à la victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication.

La victime a témoigné avec émotion des séquelles qu’elle endure depuis les événements survenus il y a maintenant près de dix ans.

« Je demande que justice soit rendue. Je veux qu’un message clair soit envoyé pour lutter contre ce type de violence. » Devant l’accués attentif, elle a lu une lettre relatant les lourdes conséquences de l’agression sur sa vie :

« Pendant que M. Corson vivait sa vie, je subissais les conséquences de l’agression. Mon corps, ma vie, mes pensées, mon estime de moi ont été bouleversés. J’étais la seule à en payer le prix.

Depuis dix ans, je subis encore les répercussions : difficultés scolaires, troubles du sommeil, isolement, obstacles dans ma vie sociale et professionnelle. Mon intimité et ma joie de vivre ont été bouleversées, et je continue d’en subir les conséquences. » d’ajouter la victime Au terme de son témoignage, le juge lui a demandé si elle souhaitait ajouter des précisions. Elle a rappelé l’importance d’une peine exemplaire :

« Les conséquences ne doivent pas peser uniquement sur les victimes. Un message clair doit être envoyé avec cette sentence. » a imploré la victime.

Le Procureur de la Couronne Me Marc André Roy privilégie une peine de 30 mois d’emprisonnement

Le procureur de la Couronne a longuement évoqué des cas similaires et la jurisprudence en matière d’agressions sexuelles, rappelant que les peines pour des infractions comparables pouvaient aller jusqu’à cinq ans de prison. Elle a insisté sur la gravité objective et subjective de l’acte commis par l’accusé.

Le procureur de la Couronne, Me Marc-André Roy, a plaidé pour une sentence proportionnelle aux faits reprochés, tenant compte des facteurs aggravants et atténuants. Il a souligné que les objectifs de dénonciation et de dissuasion devaient être au cœur de la peine prononcée.

« Même lorsqu’un délinquant démontre des signes encourageants de réhabilitation, cela doit être appuyé par une démonstration particulièrement convaincante », a rappelé Me Roy.

Il a également recommandé que l’accusé soit inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans et qu’il soit interdit de posséder des armes à feu pendant 10 ans.

La défense plaide pour une sentence à purger à domicile

De son côté, Me Jasmin Laperle a plaidé en faveur d’une peine moins sévère, insistant sur le fait que son client n’avait pas eu recours à la violence, ni mis en place de stratagème ou prémédité les faits.

« Il croyait que tout était consenti. C’est plus difficile d’éprouver des remords lorsqu’on ne pense pas avoir commis un crime », a mentionné Me Laperle. En réponse au procureur de la Couronne, qui avait soulevé le manque de remords de l’accusé, l’avocat de la défense a insisté sur le contexte dans lequel son client avait grandi :

« L’éducation sexuelle de mon client s’est faite dans les vestiaires d’arénas. Malheureusement, cela peut avoir eu un impact sur certaines perceptions. »

Ce commentaire fait écho aux réformes instaurées par la LHJMQ depuis la condamnation de Noah Corson, visant à sensibiliser les jeunes joueurs aux comportements appropriés en matière de consentement.

Me Laperle a également rappelé que son client n’avait aucun antécédent judiciaire au moment des accusations. Il a évoqué la large couverture médiatique de l’affaire, comptant plus d’une cinquantaine d’articles, et son impact sur la vie personnelle et professionnelle de l’accusé, le procureur de la Couronne a cependant réfuté cet argument  « Plus on monte haut, plus on tombe de haut. La notoriété de Noah Corson ne doit pas influencer la détermination de la peine. »

Parmi les facteurs atténuants, la défense a également rappelé que l’accusé avait utilisé un préservatif lors des événements et qu’aucun geste de violence n’avait été rapporté.

Après avoir entendu les plaidoiries, la Couronne a recommandé une peine de 30 mois de prison, tandis que la défense a plaidé pour une sentence à purger à domicile.

L’honorable juge Paul Dunnigan a pris la décision en délibéré. La sentence finale sera rendue dans les prochaines semaines, et l’accusé devra être présent au tribunal pour en prendre connaissance.

Noah Corson fait face à une sentence de 30 mois d’emprisonnement @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

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Éric Beaupré
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