Main-d’œuvre étrangère : des entreprises drummondvilloises s’unissent au CPQ pour presser Québec et Ottawa d’agir

Main-d’œuvre étrangère : des entreprises drummondvilloises s’unissent au CPQ pour presser Québec et Ottawa d’agir

DRUMMONDVILLE

En visite dans le Centre-du-Québec le 6 mai, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a réitéré ses demandes aux gouvernements du Québec et du Canada afin de répondre aux besoins criants des entreprises en matière de main-d’œuvre, notamment en ce qui concerne l’accès aux travailleurs étrangers temporaires (TET).

Dans la foulée de l’élection du gouvernement de Justin Carney, le CPQ presse les autorités de faire de la rareté de la main-d’œuvre une priorité nationale. L’organisme a constaté sur le terrain les effets directs des lourdeurs administratives, des délais d’obtention de permis et d’un manque de prévisibilité qui freinent la croissance de plusieurs entreprises régionales.

Des demandes claires pour soutenir l’économie

Parmi ses principales revendications, le CPQ exige notamment :

Le retrait de la limite de 10 % du nombre de TET à bas salaires par entreprise ;

La fin de l’interdiction de recruter des TET dans les régions métropolitaines affichant un taux de chômage supérieur à 6 % ;

Le maintien de la procédure de traitement simplifié et l’exemption des TET quant au ratio d’embauche ;

Le retour au permis de travail de deux ans pour les bas salaires ;

Le dégel des programmes d’immigration permanente à vocation économique.

« Nous avons entendu les élus se prononcer à maintes reprises sur la diversification des marchés et l’importance de soutenir les secteurs clés de notre économie, tels que la défense entre autres exemples. Il est maintenant temps de passer de la parole aux actes en permettant à nos entreprises d’accéder à la main-d’œuvre et l’expertise requise pour ce faire. Nous demandons même à ce nouveau gouvernement d’en faire une priorité de ses 100 premiers jours. Avec toutes les menaces extérieures auxquelles nos entreprises doivent déjà faire face, épargnons nos entreprises de ces menaces intérieures », a plaidé Marie-Claude Perreault, présidente et cheffe de la direction par intérim du CPQ.

Des entrepreneurs inquiets

Les témoignages recueillis auprès de dirigeants d’entreprise de la région illustrent bien l’ampleur des enjeux.

« Pour bâtir un Canada plus fort, nous avons besoin de nos travailleurs étrangers temporaires. Ces travailleurs spécialisés, dont les métiers sont reconnus par le gouvernement du Québec comme étant rares et en grande pénurie depuis des années, jouent un rôle essentiel dans la pérennité de notre entreprise », explique Stéphane Bourgeois, président de Matritech.

« Leur expertise est indispensable pour assurer la fabrication et les livraisons. Beaucoup d’investissements de temps et d’argent ont été faits depuis leur arrivée en 2019 pour embaucher, former et franciser ces travailleurs. C’est illogique et injuste de perdre nos employés quand nous en avons vraiment besoin pour respecter nos contrats actuels avec nos clients et que nous sommes déjà en recrutement pour ces mêmes postes », poursuit-il.

Même son de cloche du côté d’AirEx, une autre entreprise de la région, dont la direction souligne les répercussions économiques et humaines d’une politique d’immigration peu adaptée à la réalité du terrain.

« Nous ne pouvons piloter notre entreprise de façon arbitraire, et les membres de notre équipe ne peuvent naviguer dans l’incertitude », affirme Marie-Michelle Cyr, partenaire en ressources humaines.

« Ceux-ci ont fait la différence dans notre entreprise, nous permettant de soutenir notre croissance et notre développement, ils font intégralement partie de notre équipe et de notre région. […] Être privés de ces précieuses ressources nous contraint à diminuer notre production. […] Dotons-nous d’un plan humain et réaliste, un plan qui permet à nos familles enracinées de contribuer à notre société à la hauteur de leurs compétences. »

Le CPQ conclut son appel en soulignant que l’accès à la main-d’œuvre est non seulement une question de performance économique, mais aussi de stabilité sociale. Des actions rapides sont attendues.

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Éric Beaupré
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