DRUMMONDVILLE
Yan Laliberté et son avocat Me Mike Junior Boudreau au palais de justice de Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Les avocats ont exprimé leurs arguments devant l’honorable juge Conrad Chapdelaine, en présence de la mère de la victime, lors des représentations sur la sentence. Le procureur de la couronne Me Jean-Philippe Garneau demandé et argumenté qu’un message clair devait être envoyé aux agresseurs et que la sentence devait atteindre les objectifs de dénonciation et de dissuasion pour la protection des enfants.
Le vingt55 a assisté aux différentes étapes judiciaires et représentations sur sentence qui ont eu lieu au palais de justice de Drummondville.
Des événements troublants reprochés à l’accusé ont été révélés devant le tribunal alors que ce dernier a choisi d’enregistrer des plaidoyers de culpabilité aux différents chefs d’accusation en juin dernier, suite à la dénonciation d’une très jeune victime et à la présentation d’une preuve importante et incriminante et de aveux de l’accusé.
De nombreuses agressions sexuelles ont été commises sur une très jeune victime au cours d’une période de six mois.
Selon les faits, l’accusé Yan Laliberté âgé de 33 ans a commis des agressions sexuelles à plus d’une dizaine de reprises au cours de cette période, allant de caresses et de frottements jusqu’à l’éjaculation sur le corps de celle-ci. Ces actes troublants d’agression ont été perpétrés sans aucun remords de la part de l’accusé selon le rapport sexologique déposé au tribunal
Minimisant les gestes, comme l’a relaté le procureur de la Couronne à la lumière d’un rapport sexologique déposé devant le tribunal, l’accusé affirme que ce n’étaient pas des agressions mais des gestes affectueux, affirmant de l’absence de gestes intrusifs envers la jeune victime.
Une distorsion cognitive relevée dans le rapport sexologique s’avère préoccupante a également relevé le procureur de la couronne alors que l’accusé évoque ses préférences pour les petits corps, corps qu’il considère comme des corps de jeunes femmes à sa satisfaction.
La dénonciation des agressions sexuelles a conduit les enquêteurs à un nombre imposant de fichiers de pornographie juvénile.
Les aveux du Drummondvillois, lors de son arrestation et de la dénonciation des agressions sexuelles commises sur un enfant en très bas âge, ont permis aux policiers de la Sûreté du Québec de la MRC de Drummond et aux enquêteurs de mettre la main sur 4840 fichiers donc 125 vidéo graphiques et images de pornographie juvénile montrant des enfants, de véritables enfants âgés de 3 à 16 ans nues subissant des agressions sexuelles par des adultes.
Le procureur de la couronne Me Jean-Philippe Garneau souhaite voir des sentences plus sévères pour les agressions sur des enfants © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Le procureur de la couronne a tenu à rappeler la gravité de l’ensemble du dossier, mais aussi des agressions et des enjeux et réalités des infractions liées à la pornographie juvénile.
« Il faut se rappeler à la base ce qu’est de la pornographie juvénile. Le terme « pornographie » est politically correct, a fait valoir le procureur de la couronne Me Jean-Philippe Garneau en ouverture de ces plaidoiries, mais notre réalité est tout autre a-t-il rapidement précisé en précisant que ;
« La pornographie juvénile, en fait, ce que monsieur a fait, ce n’est pas aussi simple que de consulter de la pornographie, c’est d’encourage la production de pornographie juvénile, une industrie illicite et déshumanisante, dont le seul strict et unique objet consiste à immortaliser sur pellicule des agressions sexuelles commises sur des enfants »
« Je ne vois pas comment on ne pourrait pas vouloir punir un crime aussi odieux d’ajouter le Me Garneau.
La dénonciation et la dissuasion devraient être prioritaires dans ce cas-ci. Une peine lourde s’impose même pour une première infraction.
Une peine de 2 ans pour le chef de pornographie serait tout à fait adéquate et répondrait aux normes actuelles des sentences d’affirmer le procureur de la couronne. Il faut se rappeler que c’est une très grosse quantité sur une longue période, a rappelé le procureur de la Couronne Me Jean Philippe Garneau
Pour les infractions de contact sexuel, le procureur de la couronne a suggéré une peine importante de pénitencier compte tenu des circonstances et de la nature des agressions.
L’enfant a été utilisée comme un vulgaire objet sexuel a également rappelé le procureur de la couronne. « Quand il n’était pas en présence de la victime pour l’agresser, l’accusé assouvissait ses bas instincts en consommant de la pornographie juvénile. » rappelant la gravité des infractions et agressions commises
L’endroit des abus, la répétition, le rapport sexologique inquiétant l’est tout autant : si la victime n’avait pas dénoncé les agressions, auraient continué, a fait valoir le procureur de la couronne. Il a également souligné les conséquences éventuelles sur la jeune victime. Rappelant que les crimes à l’égard des enfants doivent être punis sévèrement en raison du contexte des gestes et agressions.
Les enfants doivent vivre à l’abri de cette violence, soulignant qu’ils ne devraient pas avoir à endurer une telle violence encore trop fréquente.
Le message doit être clair à rappeler le procureur de la couronne suggèrent une peine de 5 ou 6 ans consécutive de pénitencier pour les infractions de contact sexuel serait approprié en plus des ordonnances d’usage pour ce type d’infraction
La mère de la jeune victime a tenu à prendre la parole devant l’honorable juge avant les représentations sur sentence.
Son témoignage évoque des lourdes conséquences sur plusieurs aspects de la vie de la jeune enfant aujourd’hui. La mère de famille a commencé par rappeler les longs délais auxquels sa fille a dû faire face pour obtenir l’aide nécessaire, suite à la dénonciation en 2021, des délais très long ayant eu un impact significatif sur le développement de son enfant ainsi que sur sa propre vie.
La mère a exprimé avec émotion son souhaite pour une peine qui reflète les conséquences des gestes sur son enfant, mais aussi qui soit dissuasive et permette une prise de conscience chez les agresseurs et abuseurs d’enfants.
De son côté, l’avocat de la défense, Me Mike Junior Boudreau, lors des représentations sur la peine, insisté sur le processus de réhabilitation de l’accusé qui, depuis la commission des infractions et son arrestation, a débuté des thérapies. Dix séances ont été effectuées par mon client afin de pallier sa problématique qui souhaite poursuivre ses efforts de réhabilitons a fait valoir Me Boudreau
L’avocat de la défense a également rappelé que la médiatisation de son dossier devait être considérée comme un facteur atténuant, tout en soulignant que l’accusé avait, dans les circonstances, plaidé coupable, évitant ainsi à la très jeune victime de devoir témoigner. Il a plaidé en faveur d’une peine de prison de 2 ans moins un jour.
Le procureur de la Couronne, Me Jean-Philippe Garneau, a plaidé en faveur d’une sentence qui reflète la gravité des gestes, tout en soulignant la nécessité d’imposer des peines plus sévères afin d’atteindre les objectifs de dissuasion et de protection contre les crimes à caractère sexuel commis sur des enfants.
L’honorable juge Conrad Chapdelaine, devant les plaidoiries, a assuré que l’accusé purgerait une peine de détention privative de liberté. « Vous allez désormais perdre votre liberté et commencerez votre incarcération immédiatement », a mentionné sans hésiter l’honorable juge, alors que les constables spéciaux ont escorté l’accusé Yan Laliberté vers la détention. Celui-ci a ensuite été remis au policier de la Sûreté du Québec, qui l’a conduit au centre de détention. Le juge a pris en délibéré l’imposition de la sentence qui sera rendue le 13 mai prochain
Yan Laliberté a pris le chemin des cellules en attendant la sentence qui sera imposée le 13 mai prochain © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.