DRUMMONDVILLE – La juge Marie-Josée Ménard a reconnu Jason Morissette coupable d’avoir refusé d’obtempérer à un policier relativement à un écart de conduite survenu le 8 juillet 2016, alors qu’il a doublé un patrouilleur de la Sûreté du Québec à 210 km/h.
Lors de son procès, le Drummondvillois de 25 ans a plaidé la distraction. Selon sa théorie de cause, il venait de subir une peine d’amour, se trouvait dans un état dépressif et se servait de la vitesse comme exutoire.
Son taux de concentration sur la route était tel qu’il n’aurait jamais vu le policier, tous feux, gyrophare et sirène allumés alors qu’il venait de dépasser son véhicule sur la 55.
Le client et son avocat ont tenté de convaincre le tribunal qu’il n’avait jamais vu l’autopatrouille et n’avait donc pas intentionnellement tenté de semer le policier. « J’aime la vitesse, j’étais dans un état émotionnel particulier, la vitesse est un exutoire, a avoué d’emblée l’accusé. Je n’ai cependant jamais remarqué que le policier voulait m’intercepter », a-t-il soutenu.
L’agent Pat Sullivan a expliqué que le conducteur n’a jamais ralenti, faisant même osciller le tachymètre à plus de 210 km/h.
« Après le premier kilomètre, j’avais toutes les raisons de croire que le suspect avait choisi délibérément de ne pas s’arrêter, j’ai alors entamé une poursuite sur près de sept kilomètres », a-t-il expliqué.
La poursuite s’était finalement soldée par la reddition du chauffeur dans une courbe menant à la 20 Ouest.
La théorie de la défense n’est pas parvenue à convaincre la juge Ménard. « Les quelques différences et contradictions techniques sur l’interception que vous avez tenté de soulever ne sont pas plausibles et surtout très insuffisantes pour soulever un doute raisonnable sur vos intentions. Elles ne laissent aucun doute à mon esprit, vous tentiez de fuir délibérément à votre interception conduisant à tombeau ouvert » a déclaré la juge.
« Votre témoignage relève de l’insouciance. Votre conduite est irresponsable et vous êtes un danger public pour vous et les autres usagers de la route », a ajouté la magistrate, au moment de le déclarer coupable.
Une arme prohibée
L’agent Sullivan n’était pas au bout de ces surprises lors de la fouille du véhicule, il a découvert une arme de poing prohibée Dlask modelé DAC394, ainsi que du matériel militaire dans le coffre arrière. Découverte qui a mené à des accusations supplémentaires d’avoir occupé un véhicule automobile où il savait que se trouvait une arme à autorisation restreinte.
L’accusé reviendra en cour le 14 juillet pour connaître sa sentence. Il fait face à une amende de 1000 $ et une interdiction de conduire. Morrissette en est à sa troisième interception pour grand excès de vitesse.