DRUMMONDVILLE
Un événement astronomique plutôt inusité aurait été enregistré au Québec, plus précisément à Drummondville. Le réseau d’observation de météores DOMe, déployé par le Planétarium de Montréal, aurait détecté sa première chute de météorite. Bien qu’aucun spécialiste n’ait encore confirmé l’information, les rumeurs et l’histoire d’une météorite tombée du ciel circulent déjà en ville. Si certains Drummondvillois scrutent déjà leur jardin en espérant une surprise cosmique, d’autres se demandent s’ils doivent lever les yeux au ciel… ou se munir d’un casque !
Six caméras du réseau DOMe, ainsi que celles du Global Meteor Network, ont capté les images d’un bolide traversant le ciel nocturne. Les premières analyses estiment qu’un fragment d’une masse comprise entre 30 et 90 grammes aurait atteint le sol près de Drummondville. Denis Vida, chercheur à l’Université de Western Ontario, a effectué un calcul préliminaire du champ météoritique à partir des données collectées, indiquant que les débris pourraient s’étendre le long de la rivière Saint-François, entre la Réserve et le Domaine-du-Repos.
Un projet scientifique d’envergure pour la recherche astronomique
Chaque année, environ dix météorites tombent sur le territoire québécois sans être retrouvées, faute de données précises permettant leur localisation. Pourtant, ces fragments extraterrestres sont des témoins précieux de l’univers et jouent un rôle essentiel dans la compréhension de l’origine et de l’évolution de notre système solaire.
Le projet DOMe vise à pallier ce manque en déployant un réseau de caméras dans diverses communautés de la vallée du Saint-Laurent. Inspiré du réseau européen FRIPON (Fireball Recovery and Inter Planetary Observation Network), actif depuis 2016, DOMe ambitionne à terme de couvrir une vaste portion du territoire québécois pour détecter, localiser et analyser les chutes de météorites avec une précision inégalée.
Le Vingt55 a tenté de joindre Olivier Hernandez, directeur du Planétarium de Montréal, et André Grandchamps, astrophysicien et conservateur de la collection de météorites, pour en savoir plus sur cette première détection et sur les perspectives du projet DOMe et sur le bien fondé de cette information.
Une collaboration entre science et communautés locales
Le Planétarium de Montréal conclut des ententes avec des partenaires locaux pour accueillir et entretenir ces caméras de surveillance du ciel. En plus de fournir l’infrastructure nécessaire, ces collaborateurs s’assurent que les données captées sont transmises numériquement au Planétarium, contribuant ainsi à la recherche scientifique et à la vulgarisation de l’astronomie.
Ce projet scientifique ne se limite pas à l’observation des météores : il joue également un rôle crucial dans la sensibilisation aux enjeux environnementaux, notamment à la pollution lumineuse. En effet, une lumière artificielle excessive nuit non seulement à l’observation des astres, mais perturbe aussi la biodiversité, affectant des espèces telles que les insectes nocturnes, pris au piège par la lumière artificielle.
Vers une collection enrichie de météorites
Si vous découvrez un fragment aux abords de Drummondville ou sur un site où des débris pourraient se trouver, sachez que votre trouvaille pourrait être précieuse.
L’un des objectifs majeurs du projet DOMe est d’enrichir la collection de météorites du Planétarium de Montréal. En facilitant la localisation et la récupération de ces fragments venus de l’espace, le projet permettra aux chercheurs et au public d’accéder à des spécimens rares et précieux pour la science.
Une exposition temporaire sera d’ailleurs mise en place pour présenter le projet DOMe et sensibiliser le grand public à l’importance des météorites dans l’étude du cosmos.