Ils honorent les défunts avec leur corbillard tiré par leurs chevaux

Ils honorent les défunts avec leur corbillard tiré par leurs chevaux
© Photo Luc Falardeau : Le service de corbillard tiré par des chevaux de l'écurie Sarrabelle est particulièrement populaire en Beauce. Jean-Pierre Sarrazin a participé à des funérailles à Black Lake, en juillet dernier.

Crédit photo Caroline Lepage | Katy Harrouart et Jean-Pierre Sarrazin élèvent des chevaux canadiens à Wickham. Ils utilisent notamment Pepsi et Gina pour tirer leur corbillard lors de funérailles. 

WICKHAM

Deux éleveurs de Wickham se font une fierté de dresser leurs chevaux afin qu’ils tirent leur corbillard d’époque pour transporter le cercueil ou l’urne de défunts aux quatre coins du Québec.

Jean-Pierre Sarrazin avait cinq ans lorsqu’il a eu son premier poney. Après avoir été producteur laitier, élevé de la volaille et cultivé des terres, il s’est acheté des chevaux.

Aujourd’hui, sa ferme située à Saint-Germain-de-Grantham est à vendre, mais il opère avec sa conjointe, Katy Harrouart, l’écurie Sarrabelle, à Wickham. Le couple y élève une trentaine de chevaux canadiens.

«Je suis tombé en amour avec cette race-là. Ces chevaux vont se faire mourir trois fois pour toi, pour faire l’ouvrage. Ça a du cœur, ce n’est pas croyable!», s’exclame M. Sarrazin.

Souvenirs garantis

Parmi ceux qui sont habitués à l’attelage, l’éleveur dresse ses chevaux les plus tranquilles afin qu’ils tirent des calèches lors de mariages, mais aussi son corbillard pour les funérailles.

Il a restauré cette voiturette, qui pèse 2000 livres, en conservant son cachet d’époque.

«Ça vient nous chercher émotionnellement de faire des services funéraires avec ce corbillard», exprime Mme Harrouart.

Celle-ci est encore impressionnée d’un récent contrat effectué cet été à Black Lake, en Beauce.

«Il y avait du monde à ces obsèques. C’est incroyable! On est arrivé avec les chevaux. Tout le monde avait son appareil photo. Les gens filmaient. Tu ne peux pas t’imaginer la dimension que ça donne», relate-t-elle.

Malgré la tristesse du décès, M. Sarrazin fait revivre de belles émotions aux invités, peu importe leur âge.

«Des personnes âgées me disent avoir vu ça quand ils étaient jeunes et ne pensaient pas revoir ça un jour», dit-il.

Crédit photo Katy Harrouart | Lors de funérailles, Jean-Pierre Sarrazin transporte les cercueils et les urnes à bord de son corbillard qu’il a restauré et qui est tiré par ses chevaux canadiens. 

Membre des Hells Angels

Cet homme a même déjà accepté, sans avoir été averti, un contrat pour un défunt membre des Hells Angels, en janvier 2009. Ce dernier était réputé pour être un trafiquant de drogue notoire. Plusieurs policiers et gardes du corps surveillaient les environs.

De plus, M. Sarrazin a déjà dirigé ses chevaux dans le trafic, à Montréal, même si le service est davantage populaire en milieu rural.

Avant et ou après les funérailles, les proches du défunt aiment marcher derrière le corbillard qui transporte l’urne ou le cercueil vers l’église ou le cimetière du village.

L’éleveur a déjà essayé de ralentir la vitesse des chevaux pour qu’ils s’adaptent au pas d’homme, mais ses bêtes ont besoin de maintenir une cadence à cause de la lourde charge à tirer.

«Au début, je m’en faisais avec ça. Maintenant je fais un bout et si je vois que les gens ne suivent pas, j’arrête les chevaux et j’attends qu’ils me rejoignent», explique-t-il.

Inscrit au testament

Ce service de calèche-corbillard s’est beaucoup fait connaître de bouche à oreille et trouve surtout preneur chez les amoureux de chevaux. Les plus mordus inscrivent même ce souhait dans leur testament.

Sarrazin refuse désormais les demandes de gens malades. Cet agriculteur a déjà rencontré un client qui était en phase terminale de cancer. Il avait sorti un escabeau pour lui permettre d’explorer le corbillard.

«Je voyais qu’il était souffrant», exprime-t-il.

Le malade l’avait payé à l’avance et M. Sarrazin a passé des semaines à se demander quand il allait recevoir le coup de fil pour l’informer du décès de l’individu.

«Quand je l’ai embarqué dans le corbillard et que j’ai fait son service, je n’ai pas aimé ça! J’avais eu des contacts avec cette personne et c’est venu me chercher. J’aime mieux que les gens m’appellent à la dernière minute. J’ai toujours des chevaux prêts à partir», partage-t-il.

Ce dernier a d’ailleurs lancé ce service en 2001, à la demande de l’épouse d’un ami décédé dans ses bras d’une crise cardiaque, lors d’une assemblée de la Société des éleveurs de chevaux.

Sa calèche-corbillard a également transporté son défunt père…

«Quand ce sont des gens qu’on a côtoyés, c’est plus difficile», laisse tomber cet amoureux des chevaux.

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