DRUMMONDVILLE
Guillaume Venne, co-propriétaire des cinémas RGFM © Entrevue vidéo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
C’est à Montréal, à Laval et dans l’Outaouais que la fréquentation a le plus diminué, trois régions où les salles ont fermé plus tôt lors de la deuxième vague de la pandémie. C’est ce que révèle la publication La fréquentation des cinémas en 2020 de l’Observatoire de la culture et des communications de l’Institut de la statistique du Québec.
Pour Guillaume Venne, ‘’ ces statistiques semblent également correspondre à la baisse connue dans les salles de cinéma à Drummondville et dans la région ’’ confirme le co-propriétaire des cinémas RGFM en entrevue au Vingt55
Baisse du nombre de nouveautés en salle en 2020
En 2020, 611 films ont été projetés en salle, une baisse de 34 % par rapport à 2019, dont 230 nouveautés, ce qui représente une baisse de 61 %. Cette baisse plus prononcée du nombre de nouveautés s’explique par le report de la sortie de plusieurs films à 2021 par les distributeurs en raison de la fermeture prolongée des salles.
‘’À Drummondville, comme partout ailleurs, nous nous sommes retournés vers des films à succès pour pallier le manque de nouveautés et répondre aux besoins de la clientèle pour qui le rendez-vous au cinéma en famille demeurait une activité incontournable ’’ précise Guillaume Venne
Hausse de la part de marché des films québécois
L’assistance a diminué pour les films de toutes les origines en 2020, comme le précise l’Observatoire de la culture et des communications de l’Institut de la statistique du Québec. Les baisses ont notamment été marquées pour ceux qui occupent habituellement les plus grandes parts de marché au Québec, soit les films américains (- 88 %), québécois (- 62 %), français (- 69 %) et britanniques (- 70 %).
Pour cette année particulière, la part de films québécois dans les entrées s’est élevée à 13,1 %, un résultat supérieur à celui de 2019 et à la moyenne pour la période 2016-2020 (9,5 %).
Les films québécois ont obtenu une part de marché supérieure à 12 % dans toutes les régions du Québec, sauf dans les régions de la Côte-Nord (10 %), de Laval (9 %) et de Montréal (8 %). Guillaume Venne rappelle que ‘’le cinéma québécois n’a pas été en reste et a continué de rejoindre la clientèle à travers plusieurs productions et nouveautés qui se sont retrouvées en salle.’’
Un palmarès marqué par la pandémie
Parmi les dix films les plus vus en 2020, trois sont sortis en salle en 2019, sept en 2020, mais un seul, Tenet, a pris l’affiche après le début de la pandémie. Ces dix films les plus visionnés ont représenté 46 % des entrées de l’année. En comparaison, les dix films qui figuraient au classement en 2019 avaient recueilli 34 % de l’assistance. Le film de gangsters MAFIA INC. s’est placé en tête du palmarès des entrées pour les films québécois, devant les comédies Merci pour tout et Mon cirque à moi. Ces trois films ont récolté 49 % de l’ensemble des entrées en salle pour les films québécois en 2020 selon les résultats de l’Enquête sur les projections cinématographiques, réalisée par l’Observatoire de la culture et des communications de l’Institut de la statistique du Québec.
Guillaume Venne a également confirmé en entrevue que plusieurs films ont été reportés en raison de la pandémie. Il n’y a qu’à penser à Maverick, la suite du film à succès Top Gun, ou encore à Mission impossible, mettant en vedette Tom Cruise. Ces films devraient prendre l’affiche d’ici décembre 2021 et permettront à la clientèle de renouveler avec le cinéma, autant les superproductions américaines que le cinéma d’auteur québécois.
Guillaume Venne demeure optimiste et confirme que la mise en place du passeport vaccinal n’a pas, pour le moment, affaibli la relance des présences en salle. Celle-ci est, bien entendu, plus lente qu’anticipée et des ajustements ont été apportés, mais la clientèle revient assurément en salle. « La restauration, tout comme les différents produits offerts en salle, permet de soutenir le manque à gagner, une perspective positive pour les propriétaires de cinéma qui vivent actuellement une relance des entrées et des productions pour animer les grands écrans des salles », conclut M. Venne, qui a souligné au passage les efforts autant du personnel des cinémas RGFM que de la clientèle, qui renoue avec le 7e art et le grand écran.