Crise du logement : enquête sur le coût des logements à louer, des hausses jamais vues

Crise du logement : enquête sur le coût des logements à louer, des hausses jamais vues
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Le Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec (RCLALQ) dévoile aujourd’hui sa quatrième enquête annuelle sur le prix des logements à louer intitulée « Crise du logement : On s’enfonce encore plus ». L’enquête, qui est le fruit d’une récolte de près de 49 000 annonces de logements à louer sur le site Kijiji entre les mois de février et mai 2023, révèle les hausses de loyer les plus importantes des 4 dernières années.

Dans un contexte où la cession de bail, soit le seul moyen permettant aux locataires d’empêcher les hausses abusives lors d’un changement de locataire, est menacée par le projet de loi 31 récemment déposé par la ministre de l’Habitation France-Élaine Duranceau, le RCLALQ craint que de nombreux locataires se retrouvent à la rue dans les prochains mois. « Le gouvernement Legault ne fait que mettre le feu à la crise du logement », dénonce Cédric Dussault, porte-parole du Regroupement. « En ayant nié pendant si longtemps la présence d’une grave crise du logement dans la province, en refusant de reconnaître que des ménages se retrouvent à la rue par sa faute le 1er juillet et en nommant une courtière immobilière à la tête de son ministère de l’Habitation, le gouvernement Legault démontre une fois de plus qu’il est complètement déconnecté d’une grande partie de la population, qui est d’ailleurs la plus pauvre, la population locataire », mentionne le porte-parole.

Entre 2022 et 2023, le prix des logements à louer a bondi de 13,7 % pour l’ensemble de la province, toute typologie de logement confondue, ce qui constitue la hausse la plus importante en quatre années d’enquête. Qui plus est, 58% des régions de la province ont subi cette année une hausse du coût des loyers en location de plus de 15% et 24% d’entre elles affichent une hausse de plus de 25%. Par exemple, les augmentations atteignent 19% en moyenne pour la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec, 18% pour la RMR de Sherbrooke, 17% pour la RMR de Saguenay et 14% pour la RMR de Montréal. Trois-Rivières est la région la plus touchée par les hausses avec une augmentation de 24% comparativement à l’année dernière.

Outre les grands centres urbains, plusieurs villes du Québec sont durement affectées par l’explosion des loyers. En comparant nos données de 2022 et 2023, nous notons une augmentation moyenne des prix de 44% à Cowansville, de 42% à Shawinigan, de 26 % à Rimouski  et de 23 % à Joliette.

Toutefois, ce qui est encore plus inquiétant est de constater le cumul de ces hausses depuis que nous collectons ces données. À Trois-Rivières, le loyer des logements à louer a augmenté en moyenne de 63%, toute taille confondue, depuis 2021. À Sherbrooke, cette augmentation est de 50%, de 39% au Saguenay, de 25% à Québec et de 21% à Montréal.

En 2023, un logement à louer est de 50 % plus cher que le loyer moyen

Après quatre années à récolter plusieurs dizaines de milliers de données sur le coût des logements à louer, nous constations que l’écart entre les loyers moyens (données issues des enquêtes de la Société canadienne d’hypothèques et de logement – SCHL) et les loyers en location se creuse de plus en plus, pour atteindre 50,5% cette année en moyenne au Québec, toute typologie de logement confondue. L’écart pour les grands logements (5 1/2 et plus) est encore plus importante et atteint 60,1%.

Le RCLALQ se mobilise contre la flambée des loyers 

Devant l’urgence de la situation, les membres du RCLALQ se mobiliseront un peu partout au Québec le 22 juin prochain. Des manifestations sont prévues à Montréal et Québec et des actions sont également organisées dans d’autres régions de la province.

Selon le RCLALQ, l’absence de mesures efficaces de contrôle des loyers est directement responsable de l’explosion des prix que nous observons ces dernières années. L’adoption du projet de loi 31 privant les locataires du droit de céder leur bail ne fera que mettre de l’huile sur le feu. « Il est impératif que le gouvernement recule à ce sujet s’il ne veut pas catalyser la crise du logement à des sommets jamais vus », souligne monsieur Dussault.

Pour le RCLALQ, des solutions simples et éprouvées existent pour freiner l’explosion des loyers : un contrôle obligatoire et un registre public des loyers, pour permettre aux locataires de connaître avec exactitude l’ancien loyer payé. « Si la CAQ souhaite rétablir l’équilibre entre locataires et propriétaires, c’est ces mesures qu’elle doit mettre en place de toute urgence », clame le porte-parole du RCLALQ.

Éric Beaupré
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