Dons de sang : Fin de la discrimination à l’égard des donneurs homosexuels

Dons de sang : Fin de la discrimination à l’égard des donneurs homosexuels
© Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Depuis hier les hommes qui ont des relations avec des hommes peuvent donner du sang partout au Québec sans avoir à justifier d’une période d’abstinence. Une approche plus inclusive, respectant la sécurité des produits transfusés aux personnes qui en ont besoin, s’inscrit par ailleurs dans les engagements en matière de responsabilité sociale

L’annonce a été faite le 6 septembre dernier, une décision qui s’ajoutait à la décision de Santé Canada, le 25 mars 2022, en matière de dons de plasma, la décision d’Hema Québec prenait effet hier.

« Cette nouvelle approche plus inclusive placera Héma-Québec dans le groupe des leaders sur la scène internationale dans son secteur d’activités. Une approche plus inclusive, respectant la sécurité des produits transfusés aux personnes qui en ont besoin, s’inscrit par ailleurs dans nos engagements en matière de responsabilité sociale. Elle est en cohérence avec les gestes que nous avons posés depuis 2013, avec l’assentiment de Santé Canada, pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Rendre ce geste humanitaire encore plus inclusif et accessible à un plus grand nombre de personnes, sans égard à leur genre ou leur orientation sexuelle, s’avère une avancée importante », déclare Nathalie Fagnan, présidente et chef de la direction.

Des changements pour toutes les personnes qui font un don de produits sanguins

L’utilisation d’un questionnaire non genré aura un impact pour toute personne qui voudra faire un don de produits sanguins. Celles et ceux qui ont l’habitude du don verront quelques changements dans le questionnaire obligatoire qu’elles doivent remplir avant chaque don. Ces nouvelles questions porteront sur les comportements sexuels ou les antécédents de grossesse. Les personnes qui déclareront avoir un ou une nouvelle partenaire depuis moins de 3 mois, ou encore plusieurs partenaires, devront répondre à des questions supplémentaires.

« Il s’agit d’un changement significatif et important dans la qualification, puisque l’évaluation du risque, en matière de rapports sexuels, se fera sur une base individuelle plutôt que l’appartenance à un groupe considéré à risque. Cela signifie, par exemple, que les personnes qui s’identifient à la diversité sexuelle pourront faire des dons de sang, dont les hommes ayant des relations sexuelles actives avec d’autres hommes. En contrepartie, cela signifie aussi que des personnes hétérosexuelles pourraient ne plus se qualifier au don de sang. Nos évaluations et les résultats observés au Royaume-Uni, qui applique une approche similaire depuis juin 2021, nous permettent d’estimer que la nouvelle mesure n’aura aucun impact négatif sur l’approvisionnement. Par ailleurs, toute cette démarche repose sur des données probantes sur une base scientifique, en maintenant une grande sécurité des produits sanguins destinés à la transfusion », explique Dr Marc Germain, vice-président affaires médicales et innovation.

Le questionnaire non genré, rappelons-le, sera déployé en deux étapes au Québec. La mesure touchera les dons de plasma, dès le 2 octobre prochain, à la suite d’une première décision favorable de Santé Canada en mars dernier. Nos équipes s’affairent, depuis cette date, aux ajustements à apporter aux opérations sur les sites de collectes et dans les systèmes informatiques, de même que la formation des équipes.

La décision rendue  permettra d’étendre la mesure à tous les types de dons de produits sanguins, depuis hier, 4 décembre 2022.

Éric Beaupré
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