DRUMMONDVILLE
Production historique de 239 Millions de Livres de Sirop d’Érable en 2024 @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Le Vingt55 a assisté à cette rencontre où les producteurs acéricoles du Québec ont annoncé le chiffre officiel de la récolte de la saison acéricole 2024.
Cette récolte, qui s’élève à 239 millions de livres de sirop d’érable, représente un record absolu pour la filière. La production moyenne est de 4,47 livres par entaille, pour une valeur totale de près de 750 millions de dollars.
« Après une récolte décevante en 2023, la production 2024 fait le bonheur des entreprises acéricoles.Comme dans d’autres secteurs agricoles, plusieurs producteurs et productrices doivent composer avec la hausse des prix des intrants et des taux d’intérêt. Le sirop d’érable produit en quantité record est d’une belle qualité et permettra de continuer à répondre à la demande des consommateurs québécois et internationaux », se réjouit Luc Goulet, président des PPAQ, qui rappelle que 85 % de l’ensemble du sirop d’érable produit au Québec est exporté sur les marchés étrangers.
Les PPAQ réclament une aide gouvernementale pour la réserve stratégique de sirop d’érable.
Les chiffres de la production acéricole 2024, obtenus par enquête téléphonique par le Groupe AGÉCO, arrivent à point nommé alors que la réserve stratégique mondiale de sirop d’érable avait atteint son plus bas niveau depuis 2008. Une fois les besoins des consommateurs comblés, les PPAQ estiment que plusieurs millions de livres de sirop d’érable pourront être mis en inventaire dans la réserve stratégique. C’est une bonne nouvelle qui ne doit pas cacher un enjeu important : le financement des inventaires non vendus.
»Depuis sa création en 2000, les acériculteurs et acéricultrices ont assumé seuls la mise en inventaire d’une partie de leur production. Les stocks de la réserve stratégique ne sont payés aux producteurs que lorsqu’ils sont vendus, » a fait remarquer et rappelé le président des PPAQ.
» Pour les entreprises acéricoles, renflouer la réserve stratégique représente donc une pression financière supplémentaire alors qu’elle est pourtant essentielle pour l’ensemble de la filière, mais aussi pour le marché mondial de sirop d’érable. Tous profitent de cet outil qui permet un approvisionnement constant indépendamment de l’ampleur des récoltes et stabilise les prix en éliminant les variations causées par de potentielles ruptures de stock ou surplus de production. Alors que les changements climatiques induisent des variations de plus en plus importantes dans la production, le gouvernement doit partager cette responsabilité avec nous et financer cet outil de mise en marché unique qui a prouvé son efficacité », réclame monsieur Goulet.
Rappelons que les PPAQ, face à une demande croissante pour le sirop d’érable, une fluctuation dans la production acéricole et une baisse critique des inventaires de la réserve stratégique, ont pris leur responsabilité en émettant du contingent par deux fois ces dernières années, en 2021 et en 2023. Des 14 millions d’entailles octroyées, 6,5 millions sont désormais en production, ce qui représente une capacité annuelle moyenne de près de 20 millions de livres. Les acériculteurs et acéricultrices qui ont obtenu du contingent en 2023 ont jusqu’au 1er avril 2026 pour installer leurs nouvelles entailles.
Luc Goulet a été reconduit pour un mandat de deux ans.
C’est sans surprise que M. Goulet a été réélu pour un deuxième mandat. Il se dit satisfait du chemin parcouru et des combats menés, mais appelle les producteurs et productrices à maintenir leur mobilisation pour protéger les érables en forêt publique comme en forêt privée. Selon lui, après autant de consultations et un manque d’actions concrètes de la part du gouvernement, l’heure des résultats a sonné. « Les producteurs ont fait entendre leur voix à plusieurs reprises, je m’attends maintenant à des engagements fermes pour la mise en production de nouvelles superficies d’érablière en forêt publique et la prise en compte des intérêts de notre filière dans les efforts de protection de la biodiversité. La ministre Maïté Blanchette Vézina a dit que le statu quo n’est plus possible. Je vais plus loin : ça prend une mini-révolution dans la gestion de la forêt publique. Une érablière a bien plus de valeur debout et en santé, que rasée ». d’ajouter Luc Goulet
Les agriculteurs membres de l’UPA ont déplacé deux tracteurs avaient été déplacés devant le CentreExpo Cogeco @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Les agriculteurs membres de l’UPA ont profité de la présence du ministre André Lamontagne, présent au même moment au Centrexpo Cogeco pour la 5e rencontre annuelle des partenaires de la Politique bioalimentaire 2018-2025, pour rappeler qu’ils demandent la protection des terres et des activités agricoles.
Ils ont souligné et rappelé que soutenir l’agriculture passe par la protection de nos terres agricoles. Deux tracteurs avaient été déplacés devant le CentreExpo Cogeco au même endroit, où plus de 500 agriculteurs à bout de ressources avaient lancé un message clair aux gouvernements le 18 avril dernier. afin de rappeler au gouvernement d’être à l’écoute de leurs demandes, alors que les agriculteurs pressent, entre autres, le gouvernement d’adapter et d’assouplir les programmes d’aide financière.
Agriculture, métier de passion, un métier en voie de disparition ont rappelé quelques agriculteurs rencontrés sur place par le Vingt55. Si tout va bien comme le mentionne le gouvernement, nos familles qui soutiennent l’agriculture au Québec, a mentionné M. Duchesne, un agriculteur membre de l’UPA de la région, espèrent voir entre autres le gouvernement rendre plus accessibles les différents programmes d’aide.
Les producteurs agricoles du Centre-du-Québec, tout comme ceux des autres régions du Québec, vivent une crise financière sans précédent. La hausse importante et rapide des taux d’intérêt a empiré la situation d’un nombre grandissant d’entreprises agricoles, et continue de plomber leur rentabilité depuis plusieurs mois.