À bout de ressources, près de 500 agriculteurs lancent un message clair aux gouvernements

À bout de ressources, près de 500 agriculteurs lancent un message clair aux gouvernements
À bout de ressources, près de 500 agriculteurs lancent un message clair aux gouvernements @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Escortés par 300 tracteurs, près de 500 producteurs agricoles de la région du Centre-du-Québec ainsi que leurs partenaires ont lancé un cri du cœur aux décideurs politiques de tous les paliers quant à l’urgence d’agir pour l’avenir agricole à l’occasion d’une mobilisation d’envergure, aujourd’hui à Drummondville.

À bout de ressources, près de 500 agriculteurs lancent un message clair aux gouvernements @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

La mobilisation a débuté par le passage d’un convoi de véhicules agricoles sur le boulevard Saint-Joseph avec des pancartes et des messages inspirants affirmant leur engagement envers un avenir agricole durable. À l’arrivée du cortège au point de rassemblement, des allocutions ont été prononcées par M. Martin Caron, président général de l’Union des producteurs agricoles, M. Daniel Habel, président de la Fédération de l’UPA du Centre-du- Québec, ainsi que Mme Julie Bissonnette, administratrice du Syndicat de l’UPA de Drummond et membre de la relève, pour rappeler les défis auxquels le secteur agricole est confronté et l’urgence d’agir en ce sens.

Protection des terres et des activités agricoles

Soutenir notre agriculture passe par la protection de nos terres agricoles. Celles-ci sont essentielles à la production d’aliments, et directement reliées à notre autonomie alimentaire. Il s’agit d’une ressource précieuse et non renouvelable. La zone agricole au Centre-du- Québec représente près de 10,2 % des terres en culture au Québec et génère un PIB de 1,05 G$ pour l’industrie bioalimentaire, dont 470 M$ pour l’agriculture. Malgré leur rareté, les terres agricoles centricoises sont soumises à une pression croissante et sont très convoitées. Depuis 1988, la région du Centre-du-Québec affiche une perte nette de 730,6 hectares de territoire agricole, soit l’équivalent de 1 460 terrains de football.

Daniel Habel, président de la Fédération de l’UPA du Centre- du-Québec, Julie Bissonnette, administratrice du Syndicat de l’UPA de Drummond © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

« On demande aux productrices et producteurs d’être plus performants, plus efficaces et plus résilients dans un contexte de désengagement généralisé quant à la protection des terres et des activités agricoles. Comment un agriculteur pourrait cultiver plus de grains, produire plus de bétail ou récolter plus de fruits ou de légumes avec moins de terres, et en plus, des conditions climatiques difficiles? L’autonomie alimentaire du Québec est menacée. Il faut agir maintenant. », s’est exprimé M. Daniel Habel, président de la Fédération de l’UPA du Centre- du-Québec, lors de la mobilisation.

Adaptation des programmes d’aide financière

Les producteurs agricoles centricois, tout comme ceux des autres régions du Québec, vivent une crise financière sans précédent. La hausse importante et rapide des taux d’intérêt a empiré la situation d’un nombre grandissant d’entreprises agricoles, et continue de plomber leur rentabilité depuis plusieurs mois. Selon un sondage de l’UPA, 60 % des agriculteurs centricois rencontrent des difficultés financières, et peinent à maintenir leurs activités agricoles. Bien que des programmes de soutien ont été offerts aux entreprises par le passé, la complexité pour adresser les demandes et les critères étaient tels que plusieurs producteurs ne réussissaient pas à se qualifier ou devaient faire appel à des professionnels pour compléter les demandes, ce qui engendre des coûts importants.

« L’avenir du garde-manger des Québécois et des Québécoises dépend de la capacité de la relève agricole à faire vivre leurs entreprises aujourd’hui. Il est crucial, impératif, urgent de leur fournir un soutien financier, qui est à la hauteur des difficultés qu’ils rencontrent maintenant, pour assurer la pérennité de l’agriculture de demain. Personne ne veut d’une assiette vide. », s’est exprimé Mme Julie Bissonnette, administratrice du Syndicat de l’UPA de Drummond et représentante de la relève.

Il faut non seulement que des programmes d’aide financière soient mis en place, mais que ces nouveaux mécanismes soient également accessibles aux producteurs agricoles en n’augmentant pas leur charge administrative. La coopération des autorités à cet effet est urgente.

« On demande aux productrices et producteurs d’être plus performants, plus efficaces et plus résilients dans un contexte de désengagement généralisé quant à la protection des terres et des activités agricoles. Comment un agriculteur pourrait cultiver plus de grains, produire plus de bétail ou récolter plus de fruits ou de légumes avec moins de terres, et en plus, des conditions climatiques difficiles? L’autonomie alimentaire du Québec est menacée. Il faut agir maintenant. », s’est exprimé M. Daniel Habel, président de la Fédération de l’UPA du Centre- du-Québec, lors de la mobilisation.

Adaptation des programmes d’aide financière

Les producteurs agricoles centricois, tout comme ceux des autres régions du Québec, vivent une crise financière sans précédent. La hausse importante et rapide des taux d’intérêt a empiré la situation d’un nombre grandissant d’entreprises agricoles, et continue de plomber leur rentabilité depuis plusieurs mois. Selon un sondage de l’UPA, 60 % des agriculteurs centricois rencontrent des difficultés financières, et peinent à maintenir leurs activités agricoles. Bien que des programmes de soutien ont été offerts aux entreprises par le passé, la complexité pour adresser les demandes et les critères étaient tels que plusieurs producteurs ne réussissaient pas à se qualifier ou devaient faire appel à des professionnels pour compléter les demandes, ce qui engendre des coûts importants.

« L’avenir du garde-manger des Québécois et des Québécoises dépend de la capacité de la relève agricole à faire vivre leurs entreprises aujourd’hui. Il est crucial, impératif, urgent de leur fournir un soutien financier, qui est à la hauteur des difficultés qu’ils rencontrent maintenant, pour assurer la pérennité de l’agriculture de demain. Personne ne veut d’une assiette vide. », s’est exprimé Mme Julie Bissonnette, administratrice du Syndicat de l’UPA de Drummond et représentante de la relève.

Il faut non seulement que des programmes d’aide financière soient mis en place, mais que ces nouveaux mécanismes soient également accessibles aux producteurs agricoles en n’augmentant pas leur charge administrative. La coopération des autorités à cet effet est urgente.

Présences politiques remarquées © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Présences politiques remarquées

M, Sébastien Schneeberger, député provincial de la circonscription de Drummond–Bois- Francs, M. Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec, ainsi que Mme Stéphanie Lacoste, mairesse de la Ville de Drummondville, et Mairesse de Wikcham Luce Daneau étaient également de passage durant la mobilisation.

Je ne vais pas vous ressortir les lignes habituelles du parti a mentionné ; le député de Drummond Bois-Francs, Sébastien Schneeberger, présent et qui a pris la parole pour appuyer les démarches entreprises par son gouvernement.

Le député a surtout affirmé que les enjeux sont bien connus, la réalité est claire : la hausse du diesel, des taxes, des frais de plus en plus élevés pour les agriculteurs. Les dernières années ont été difficilement supportables. Pour vous, il est impératif de rester concurrentiels dans un marché où tout augmente et coûte cher. Vos équipements, le transport de vos semences et ce qui nourrit vos terres, tout comme les taxes écologiques, sont assurément des enjeux bien réels auxquels nous devons nous pencher.

Le message du député de Drummond Bois-Francs a bien été accueilli par les manifestants qui n’ont pas hésité à mentionner qu’ils comprennent leur réalité. En entrevue au Vingt55, le député Sébastien Schneeberger a affirmé qu’en plus des différents programmes actuels pouvant venir en aide aux agriculteurs faisant face à une saison qui s’annonce difficile, ils peuvent se prévaloir de l’aide et des programmes du gouvernement. De plus, le député a confirmé que des options et des pistes seront envisagées afin d’alléger le fardeau administratif des agriculteurs, qui ont rappelé qu’ils veulent nourrir la population, pas remplir des formulaires.

Le ministre provincial responsable de la région du Centre-du-Québec, qui est aussi ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, M. André Lamontagne, a également été représenté par son attaché politique, M. Louis-Philippe Harnois-Arel, durant l’évènement.

Une aide disponible pour les agriculteurs », rappelle le ministre André Lamontagne.

Après une année 2023 difficile pour les agriculteurs, avec la hausse du prix du diesel et des taxes, on parle ici d’une tempête parfaite, et on comprend nos producteurs et productrices d’être inquiets, mentionne André Lamontagne, invité à commenter au Vingt55 la manifestation des agriculteurs à Drummondville. Bien conscient de cette réalité, le ministre André Lamontagne invite les entreprises en difficulté à appeler dès maintenant la Financière agricole pour se prévaloir du Fonds d’urgence créé l’année dernière, lequel peut générer jusqu’à 167 millions de dollars de liquidités afin d’aider les agriculteurs en difficulté à l’aube du temps des semis.

Le ministre André Lamontagne, parmi les demandes des agriculteurs et en parallèle des démarches et aides déjà mises en avant, rappelle que le gouvernement du Québec a lancé, en collaboration avec l’UPA et les différentes filières, un chantier d’allègement réglementaire et administratif qui permettra de répondre du moins à certaines demandes des agriculteurs aux prises actuellement avec une lourdeur administrative importante.

Les producteurs agricoles de la région avaient d’ailleurs symboliquement stationné un tracteur devant les locaux de M. André Lamontagne, à Drummondville, durant la mobilisation afin d’exprimer leur appui envers le travail qu’il accomplit pour la communauté agricole centricoise.

De son côté, le chef conservateur Éric Duhaime présent a rappelé la lourdeur que doivent subir les agriculteurs avec les différentes taxes, entre autres, qui viennent appauvrir les agriculteurs, réduisant ainsi leur marge de profit. Ces derniers s’épuisent pour nourrir la province, alors que la relève montre moins d’intérêt à prendre les terres familiales, confrontée au travail colossal et à l’endettement croissant des entreprises locales. Ces dernières deviennent de moins en moins compétitives, a mentionné Éric Duhaime rappelant que la compétition agricole devient presque déloyale pour nos agriculteurs, qui font face à des enjeux importants.

La mairesse de Drummondville Stéphanie Lacoste a pris la parole pour l’occasion, après avoir été remerciée pour avoir facilité la gestion de l’événement, rappelant que la MRC de Drummond compte beaucoup d’agriculteurs et qu’elle comprend leurs revendications. Le président de l’UPA a d’ailleurs salué le travail des gestionnaires du Centre Expo de la Sûreté du Québec, qui ont également permis que ce rassemblement se passe dans l’ordre

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Éric Beaupré
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