Des odeurs nauséabondes dérangent des résidents d’un quartier résidentiel à Drummondville

Des odeurs nauséabondes dérangent des résidents d’un quartier résidentiel à Drummondville
De nombreux citoyens du secteur de Saint-Nicéphore à Drummondville se plaignent d’odeurs nauséabondes émanant de l’entreprise Entosystem © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

De nombreux citoyens du secteur de Saint-Nicéphore à Drummondville se plaignent d’odeurs nauséabondes émanant de l’entreprise Entosystem, une entreprise spécialisée dans la production de produits dérivés à partir d’insectes et de larves.

De nombreux citoyens du secteur de Saint-Nicéphore à Drummondville se plaignent d’odeurs nauséabondes émanant des entreprises du parc industriel de Drummondville © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Les résidents du quartier, rencontrés par le Vingt55, expriment leur indignation face à une odeur persistante et désagréable depuis quelques semaines. L’entreprise Entosystem, qui récupère des résidus alimentaires et les transforme en farine d’insectes, est désignée responsable de ces désagréments. « Nous sommes confrontés à un problème malodorant. Rien d’agréable à vivre et à supporter », affirment Roger Lefebvre, Marie-Josée Cloutier, Yannick Pâquet et Stéphane Guyon, tous rencontrés par le Vingt55. Ils soulignent que cette entreprise, malgré sa vocation environnementale et écologique, laisse échapper des odeurs qui, depuis quelques semaines, compromettent la qualité de vie des résidents du quartier. Près de 200 citoyens ont signé une pétition pour dénoncer la situation.

« Nous avons demandé à la ville de prendre part au dossier, expliquent les citoyens rencontrés. Malgré la bonne volonté de notre conseiller du quartier, Mario Sevigny, la ville nous réfère à la ligne téléphonique 311, puis au ministère de l’Environnement », Il est important que les citoyens continuent de revendiquer leur problème. La ville est limitée par les normes, explique Mario Sevigny, interpelé par le Vingt55, qui a pris des mesures afin de diriger les citoyens vers les bons services. Il est important que les traces laissées au 311 permettent de relayer efficacement les plaintes dans notre système et nos différents comités de gestion des plaintes et des problématiques, précise Mario Sevigny. Cette mesure met la pression nécessaire à la bonne place, assure le conseiller municipal.

« On nous a répondu qu’ils ne pouvaient rien y faire. Nous avons vite compris que la ville ne serait pas d’un grand secours », explique M. Lefebvre, à l’origine de la pétition qui sera déposée à la ville et auprès de l’entreprise. « Nous ne pouvons plus profiter paisiblement de nos BBQ ni de nos terrasses », explique Stéphane Guyon, qui précise que l’odeur insoutenable depuis quelques semaines brime grandement leur qualité de vie. « Nous n’arrivons plus à profiter de notre piscine quand l’odeur s’installe. Cela devient très désagréable et le sujet de discussion entre voisins », ajoute-t-il. Depuis quelques semaines, les résidents ont lancé une page Facebook et une pétition pour dénoncer la situation.

« Nous perdons notre qualité de vie », déplore M. Paquet, un résident du secteur également à l’origine de la démarche. « Nous ne voulons pas partir en guerre contre l’entreprise ni la ville, mais il faut que la situation soit contrôlée et que nous puissions regagner notre quiétude et qualité de vie sans craindre les odeurs ou voir la valeur de nos maisons diminuer en raison des odeurs. »

Le président et co-fondateur d’Entosystem, Cédrik Provot, en entrevue au Vingt55, ne nie pas le problème récemment soulevé par les citoyens de Drummondville. © Crédit photo Éric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Le président et co-fondateur d’Entosystem, Cédrik Provot, ne nie pas le problème récemment soulevé par les citoyens de Drummondville.

Du côté d’Entosystem, une réelle volonté de répondre aux citoyens et surtout de régler le problème est confirmée par le président et co-fondateur, Cédrik Provot. Ce dernier a rapidement accepté de rencontrer le Vingt55 afin de discuter de la problématique et faire la lumière sur la situation.

« La problématique nous a récemment été portée à notre attention », explique et confirme Cédrik Provot. « Nous l’avons essentiellement constatée par les groupes de discussion et trois citoyens ont pris contact avec nous pour soulever le problème des odeurs émanant de nos installations. Nous apprenons par votre entremise qu’une pétition nous serait remise », mentionne M. Provot. « Nous sommes bien conscients de la situation et avons à cœur d’être une entreprise soucieuse de l’environnement mais aussi de la qualité de vie des résidents de la ville et du quartier dans lesquels nous sommes implantés depuis près d’un an », explique-t-il.

L’entreprise a mis en place des cheminées permettant d’épurer l’air émanant de ses différents secteurs. « Ces cheminées à la fine pointe de la technologie permettent d’épurer non seulement ce qui est évacué mais aussi de purifier cet air au moyen de méthodes écologiques et respectueuses de l’environnement », assure M. Provot. « Nous sommes encore au début et tentons de nous ajuster le plus rapidement et efficacement possible. Nos trois cheminées, spécialement conçues pour répondre à ce besoin, en sont à leur premier mois de fonctionnement. »

Un test effectué récemment a révélé une baisse d’efficacité dans l’une des cheminées, une situation qui a été portée à l’attention de l’entreprise suite aux commentaires des résidents du quartier. « Nous allons y remédier et faire encore mieux », assure le co-fondateur de l’entreprise.

L’entreprise a également avancé des solutions simples et efficaces, telles que l’entreposage des déchets et résidus et la fermeture des portes de garage pour éviter que les odeurs ne s’échappent. « Nous avons la volonté d’une cohabitation harmonieuse avec les résidents et la meilleure façon de s’assurer de répondre à la situation est d’être informé en temps réel », ajoute M. Provot.

La ville a relayé les préoccupations des citoyens au ministère de l’Environnement, qui a récemment effectué un audit de l’entreprise. Entosystem travaille étroitement avec les intervenants pour respecter et même surpasser les normes environnementales. « La communication entre nous et les citoyens est à la base d’une meilleure cohabitation », assure M. Provot.

Les citoyens peuvent bien sûr rapporter la situation à la ville ou au ministère de l’Environnement, mais les délais de traitement allongent la résolution des problèmes. C’est pourquoi Entosystem a mis en place une adresse courriel spécifique saint-nicephore@entosystem.com et une ligne téléphonique dédiée qui sera bientôt disponible pour permettre aux citoyens de signaler les problèmes en temps réel, évitant ainsi les intermédiaires.

Certains citoyens du quartier imputent également la problématique des odeurs à l’usine Jupiter, une usine de nourriture pour chiens et chats.

« Ça dépend toujours des vents, » ajoute un citoyen qui, pour sa part, considère que les deux usines font partie de la problématique du quartier, qui a vu les deux entreprises s’installer bien après eux. « Des changements, oui, il faut s’y attendre dans une ville, mais les désagréments aussi importants doivent et devraient être mieux gérés par la ville, qui permet à ces entreprises de venir s’installer, » affirme le citoyen, qui déplore que la ville de Drummondville ne soit pas plus proactive dans l’application de la réglementation envers ces entreprises.

Les rumeurs de départ de Sherbrooke liées aux problèmes d’odeur sont infondées. « Nous avons vu passer toutes sortes de commentaires sur Facebook », explique M. Provot, qui questionner par le Vingt55 sur la situation précise qu’une plainte avait été formulée à Sherbrooke en 2021, alors que l’entreprise était à proximité d’un hôtel, une situation rapidement résolue mais non rapportée par les médias, ce qui a laissé planer cette rumeur sur le départ de Sherbrooke.

« Le départ de Sherbrooke vers Drummondville était une décision d’agrandissement et de meilleure localisation environnementale. Étant à Drummondville, nous sommes écologiquement mieux situés qu’à Sherbrooke. La SDED nous avait bien accueillis et cela permettait de réduire les kilomètres de transport entre la 20 et Sherbrooke, un enjeu économique et environnemental aussi majeur pour nous », explique M. Provot.

« Les citoyens peuvent compter sur notre collaboration pour assurer le bon fonctionnement de nos cheminées et installations et des mesures importantes à venir afin d’améliorer la situation », assure le co-fondateur de l’entreprise en conclusion de l’entrevue.

Les citoyens rencontrés par Le Vingt55 espèrent que le dossier ne se perdra pas entre la ville et le ministère de l’Environnement.

« Il en va de notre qualité de vie, de la valeur de nos maisons et de la quiétude dans le quartier. Nous allons assurément rencontrer la direction d’Entosystem pour assurer un suivi efficace », concluent M. Lefebvre, Mme Cloutier et M. Paquet, représentant les 200 citoyens du quartier qui gardent bon espoir de voir l’entreprise respecter les engagements et mesures annoncés en entrevue au Vingt55 afin de rassurer les citoyens.

De nombreux citoyens du secteur de Saint-Nicéphore à Drummondville se plaignent d’odeurs nauséabondes émanant de l’entreprise Entosystem © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
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