DRUMMONDVILLE
Leur message, à la fois urgent et sans équivoque : la ministre doit revoir à la baisse le pourcentage de hausse autorisée pour 2025.
« La méthode de calcul est illogique et injustifiée. Son application aveugle par le TAL a mené à une hausse historique de 5,9 % des loyers », a dénoncé André Trépanier, du Comité d’action de Parc-Extension (CAPE) et porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ). « La ministre favorise les profits des propriétaires au détriment du droit au logement. Qu’elle cesse de se cacher derrière des mécanismes administratifs qui appauvrissent les locataires et compromettent leur capacité à conserver un toit. »
Pour illustrer l’absurdité du mode de calcul actuel, les locataires ont remis symboliquement des calculatrices au bureau de la ministre, accompagnées de slogans et de témoignages dénonçant des hausses jugées « légales », malgré leur impact jugé dévastateur.
« On ne tolérera pas des augmentations mensuelles de 100 $, voire 200 $, d’un seul coup, simplement parce que la ministre semble dépassée par la situation », a soutenu Judith Wong, locataire de Parc-Extension, à Montréal. « Mme Duranceau doit faire ses devoirs et proposer des solutions concrètes aux locataires du Québec.
Cette mobilisation s’inscrit dans une série d’actions menées depuis la semaine dernière par le RCLALQ. Un point de presse a notamment été tenu le 18 mars, en collaboration avec le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM-CSN) et le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM). Tous ont souligné l’urgence d’agir pour contrer les décisions gouvernementales qui accentuent l’appauvrissement des locataires en pleine crise économique.
Hausse historique des loyers : Drummondville au sommet d’un autre triste palmarès
La situation du logement et la hausse marquée des loyers à Drummondville, comme dans plusieurs autres villes du Québec, préoccupent de plus en plus. Plusieurs organismes de défense des locataires et regroupements communautaires dénoncent cette tendance inquiétante.
Après avoir déjà été reconnue comme la ville connaissant l’une des plus fortes croissances en matière d’agressions sexuelles et de criminalité ces dernières années, Drummondville figure désormais au sommet d’un autre triste record depuis janvier dernier. Selon un rapport obtenu par le Vingt55, la ville affiche la plus forte augmentation moyenne des loyers au Québec pour l’année 2024, avec une hausse de 14,1 %, un sommet historique.
En comparaison, Trois-Rivières (13,8 %) et Saguenay (13,6 %) suivent de près. Certaines municipalités, comme Marieville (20,6 %) et Prévost (21,7 %), enregistrent néanmoins des hausses encore plus spectaculaires.
Cette flambée des loyers, conjuguée à une pénurie persistante de logements abordables, contribue à un climat d’incertitude pour de nombreux ménages locataires.
Contacté par le Vingt55, David Bélanger, directeur général de l’Office d’habitation de Drummond, exprimait déjà ses préoccupations en janvier dernier :
« Depuis un an, nous constatons une augmentation significative du nombre de personnes nécessitant un accompagnement de la part de l’Office d’habitation. Les gens que nous aidons rencontrent de plus en plus de difficultés à se loger. Ils doivent également faire face à des choix difficiles : payer leur loyer ou conserver leur argent pour des besoins essentiels comme la nourriture, les médicaments ou le transport », avait-il souligné.
Le RCLALQ invite les locataires de partout au Québec à faire entendre leur voix en contactant directement la ministre Duranceau. Des modèles de lettres et de courriels sont disponibles en ligne rclalq.qc.ca/campagne/courriel-et-telephone-rouge
La Journée des locataires 2025 aura lieu à Drummondville
Enfin, André Trépanier a lancé un appel à la mobilisation : « Le RCLALQ convie les locataires et leurs alliés à participer en grand nombre à la Journée des locataires, qui aura lieu à Drummondville le 24 avril prochain. Ce sera l’occasion de réclamer des mesures immédiates et durables pour freiner la crise du logement et instaurer un véritable contrôle des loyers au Québec. »