DRUMMONDVILLE
Environ une cinquantaine d’intervenants des différents services d’urgence de Drummondville se sont réunis au Centre Marcel-Dionne dans le cadre d’un projet d’impact marquant. Une initiative frappante, aussi poignante que réaliste, visant à rappeler aux quelques centaines d’élèves finissantes et finissants du secondaire, venus assister à un scénario aussi vrai que nature, les risques bien réels de la conduite avec les facultés affaiblies.
Projet Impact 2025 : des centaines de finissants de Drummondville confrontés à l’irréparable @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
Encore une fois cette année, Nancy Lussier et son équipe ont mobilisé une vaste coalition de partenaires : policiers de la Sûreté du Québec, pompiers de la MRC de Drummond, paramédics de Dessercom, coroners, journalistes, élèves en techniques policières et en soins préhospitaliers du Collège Ellis, équipe de production des Voltigeurs Samuel Houle, Mathieu Roy, David Roy, Kevin loyer et Bryan Gingras, représentants du service de la morgue et transporteurs de JN Donais. Tous unis autour d’un même objectif : aller au-delà des discours et provoquer une réelle prise de conscience chez les jeunes.
Dans une simulation d’accident aussi vraie que nature, les sirènes hurlent, une alerte 911 est diffusée, une victime est éjectée du véhicule, une autre rend l’âme lors de la prise en charge par les paramédics, tandis que le conducteur est arrêté par un policier de la SQ. Les pompiers désincarcèrent minutieusement les occupants coincés dans la carcasse du véhicule. Une scène choc, pensée pour provoquer un électrochoc.
Cette reconstitution a été présentée devant des centaines d’élèves de 5e secondaire, venus assister à cette simulation réaliste d’un accident mortel causé par la conduite avec les facultés affaiblies, qu’il s’agisse d’alcool, de drogues ou de fatigue.
Tout a été mis en œuvre pour recréer un scénario trop souvent vécu par ces intervenants sur le terrain. À l’approche des bals de finissants, l’inquiétude est bien réelle : que ces jeunes, demain, soient les victimes ou responsables de tels drames. Le coroner Yvon Garneau est même intervenu pour constater fictivement le décès d’une victime éjectée, confirmant à un journaliste présent le décès du jeune étudiant, placé dans un sac mortuaire et pris en charge par JN Donais. Pendant ce temps, une seconde victime subissait les conséquences irréversibles de la conduite dangereuse.
Nancy Lussier, coordonnatrice du projet et directrice d’Espace Rivière, a dressé un bilan très positif de l’événement, soulignant les défis techniques rencontrés pour rendre l’expérience aussi réaliste que possible.
Projet Impact 2025 : des centaines de finissants de Drummondville confrontés à l’irréparable @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
La mère et la sœur de Joseph Robichaud, étudiant du Collège Saint-Bernard décédé dans un accident de la route à l’âge de 18 ans, ont livré un témoignage bouleversant.
» Joseph s’était endormi au volant le 19 octobre 2014, après avoir rejoint des amis » Sa mère et sa sœur ont rappelé, non sans émotion, combien un simple moment d’inattention ou un mauvais choix peut briser des vies.
« C’est si évitable. Il s’agit de prendre conscience et de faire le bon choix, d’écouter ceux qui nous entourent parfois », a partagé la mère de Joseph Robichaud.
Si la mort physique n’est pas toujours au rendez-vous, la mort d’un projet de vie peut l’être. Allan Guénette, étudiant du Collège Ellis, en est un exemple vivant.
« Déjà, si vous vous posez la question de savoir si vous êtes capable ou non, c’est que vous ne l’êtes pas », a lancé celui qui a été arrêté en avril après avoir conduit croyant pouvoir « gérer » un ou deux verres.
« Ma carrière de policier est visiblement compromise pour une conduite de deux minutes après une fête. J’ai été arrêté et je dois en subir les conséquences », a-t-il admis avec courage devant les quelque 1 000 élèves présents.
Le coroner Martin Sanfaçon a lui aussi pris la parole, insistant sur la fréquence de tels drames.
« Même dans ma propre famille, mon fils a été arrêté non pas une, mais deux fois pour conduite avec facultés affaiblies. Les conséquences ont été lourdes », a-t-il partagé, soulignant que chacun a la responsabilité d’agir, même comme passager.
« Vous avez le choix. Ne laissez pas quelqu’un prendre la route si vous pensez qu’il ou elle n’est pas en état. Refusez de monter dans le véhicule. C’est une responsabilité collective », a-t-il rappelé.
La réaction des élèves a été forte. Lorsqu’on leur a demandé s’ils connaissaient quelqu’un décédé dans un accident de la route, près du tiers d’entre eux ont levé la main. Un moment marquant, qui démontre combien cette réalité les touche de près.
« Si cela permet à une seule personne de prendre conscience des risques ou d’exercer sa responsabilité, notre mission sera accomplie », a déclaré Nancy Lussier.
« Nous ne faisons pas cela pour rien. S’il fallait qu’une année nous ne le fassions pas, et qu’un drame survienne qu’on aurait pu éviter par cette intervention, ce serait une occasion manquée de faire une différence. »
« La sécurité routière est l’affaire de tous », a-t-elle conclu, saluant l’implication des futurs policiers et paramédics de la région.
« Ensemble, nous pouvons transmettre ce message et espérer que nos finissants prennent conscience de l’impact de leurs choix, non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour ceux qu’ils aiment. »
Projet Impact 2025 : des centaines de finissants de Drummondville confrontés à l’irréparable @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
