DRUMMONDVILLE
Différents intervenants ont pris la parole lors du point de presse tenu ce matin devant l’hôpital Sainte-Croix de Drummondville @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
Dans un contexte où la population centricoise connaît une forte croissance, la Coalition appelle le gouvernement et la nouvelle agence Santé Québec à autoriser sans délai la construction d’un nouvel hôpital régional à Drummondville. Elle met en garde contre le risque de bris de service catastrophiques si aucune action n’est prise.
Des coupes budgétaires qui mettent en péril l’hôpital Sainte-Croix
Au cours des dernières semaines, les CISSS et CIUSSS de tout le Québec ont reçu l’ordre de réduire considérablement leurs budgets d’entretien afin de contribuer au retour à l’équilibre budgétaire. Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ) n’y échappe pas et devra se priver de 49 millions de dollars initialement prévus pour le maintien de ses actifs.
Pour l’hôpital Sainte-Croix, qui repose sur des infrastructures vieillissantes et des équipements obsolètes, ces compressions budgétaires risquent d’accélérer sa dégradation. Robert Pelletier, vice-président de la Coalition, souligne : « L’hôpital Sainte-Croix nécessite des investissements importants pour maintenir en service des infrastructures désuètes, pour répondre aux nombreux bris et même pour empêcher que des briques de la façade ne tombent sur des patients. Au lieu d’investir dans une infrastructure en phase terminale, le gouvernement aurait tout à gagner à donner le feu vert à la construction d’un nouvel hôpital régional dans les meilleurs délais. »
Une réponse essentielle pour une région en pleine croissance
La Coalition met en lumière l’importance d’agir rapidement pour répondre aux besoins d’une population croissante. Line Fréchette, préfète de la MRC de Drummond, insiste : « Peu de régions connaissent présentement une augmentation aussi fulgurante de leur démographie. L’hôpital Sainte-Croix ne répond carrément plus aux besoins de la population centricoise. »
Mme Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville, abonde dans ce sens : « En imposant une réduction des investissements dans les infrastructures en santé, le gouvernement prend le risque de couper l’oxygène de l’hôpital Sainte-Croix. Si le projet de construction d’un nouvel hôpital régional, ainsi que l’ajout de nouveaux services qui devront y être prévus, n’est pas autorisé incessamment, le message qu’enverra le gouvernement, c’est qu’il a encore une fois abandonné la population du Centre-du-Québec à son triste sort. »
Un enjeu économique et pour la santé crucial
Au-delà de la santé publique, l’accès à des soins de qualité influence également le développement économique de la région. Claude Lefebvre, maire de Baie-du-Febvre, explique : « La région du Centre-du-Québec traverse une période d’effervescence économique sans précédent dans le contexte de la transition énergétique. L’accès à des services de santé publics de qualité joue un rôle crucial dans le développement économique d’une région. Ces services sont non seulement indispensables pour le bien-être des citoyens, mais ils constituent également un facteur déterminant pour attirer et enraciner des employés, tout en séduisant de nouvelles entreprises à s’implanter sur notre territoire. Dans ce contexte, la construction d’un nouvel hôpital régional est plus que nécessaire. »
Des infrastructures en déclin
La vétusté de l’hôpital Sainte-Croix a entraîné une multiplication des incidents ces derniers mois. Dre Nancy Durand, médecin de famille, déclare : « Dans les derniers mois, il ne s’est pas passé une semaine sans qu’un incident, un bris ou une situation problématique ne survienne à l’hôpital Sainte-Croix. Avec les compressions demandées, il est à prévoir que la situation continuera de se détériorer de manière importante. »
Les solutions temporaires, comme les unités modulaires, sont jugées insuffisantes et coûteuses. Robert Pelletier ajoute
« Les initiatives telles que des unités modulaires ou l’ajout d’une urgence temporaire sont comparables à mettre un pansement sur une hémorragie. Les fonds investis dans ces projets pourraient être alloués de manière plus stratégique. Le gouvernement doit absolument inscrire le nouvel hôpital au Plan québécois des infrastructures. Sans cet engagement, des bris de services sont inévitables. »
Une visite demandée à Santé Québec
Pour mieux saisir l’urgence de la situation, la Coalition invite officiellement Geneviève Biron, présidente et cheffe de la direction de Santé Québec, à visiter l’hôpital Sainte-Croix. Cette visite permettra de constater les impacts de la vétusté des infrastructures sur le personnel et les patients.
Valérie Dionne, directrice générale de Gestion Fauvel, met également en perspective les coûts liés à l’entretien des infrastructures
« L’entretien de bâtiments en fin de vie est très onéreux puisque ceux-ci nécessitent des travaux de maintenance réguliers pour maintenir leur sécurité et leur fonctionnalité. De plus, reporter des projets d’infrastructures majeurs engendre aussi des coûts supplémentaires, notamment en raison de l’augmentation des coûts des matériaux de construction et de ceux de la main d’œuvre chaque année. »
Claude Lefebvre ajoute que « Les équipes en place à Drummondville ne peuvent plus soutenir les soins et services actuels sans un engagement clair. Actuellement, autant la clientèle que le personnel se tournent vers d’autres centres hospitaliers, parfois aussi loin que Thetford Mines. Le développement d’un hôpital moderne, complet et accessible à Drummondville assurerait un équilibre pour toute la région du Centre-du-Québec et ses environs. »
Une demande urgente au gouvernement
La Coalition exhorte le gouvernement du Québec à inclure la construction d’un nouvel hôpital régional à Drummondville dans le Plan québécois des infrastructures 2025-2035. Le dépôt de ce plan, prévu en mars prochain, représente une opportunité de répondre enfin aux besoins criants de la population du Centre-du-Québec.
Incertitudes autour de l’inscription du projet d’hôpital régional au prochain PQI
Selon des informations obtenues par Le Vingt55, la situation reste incertaine quant à l’inscription du projet de construction d’un nouvel hôpital régional dans le Plan québécois des infrastructures (PQI) à venir. Bien qu’un engagement ait été annoncé par le premier ministre lors de la dernière campagne électorale, cette promesse n’a pas encore été concrétisée, ce qui suscite des inquiétudes parmi les intervenants locaux.
Ce matin, les différents acteurs impliqués ont rappelé l’importance cruciale d’intégrer ce projet au PQI dès maintenant. Un retard d’une année supplémentaire aurait des conséquences importantes pour l’avenir du projet, notamment sur le choix et la confirmation du site, sur la rétention des médecins et sur les efforts de recrutement pour attirer du personnel médical dans la région.
La mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, a souligné que l’inscription rapide du projet au PQI est essentielle pour éviter que le Centre-du-Québec soit encore une fois mis de côté. Elle a également réitéré l’importance de la collaboration avec les députés locaux, qui, selon elle, ont travaillé efficacement pour faire avancer ce dossier.
Robert Pelletier, vice-président de la Coalition pour un hôpital régional à Drummondville, a également insisté sur la nécessité d’un engagement clair de la part du gouvernement. « Maintenant, il appartient au gouvernement de respecter ses engagements et de prioriser l’inscription de ce projet dans le PQI, qui sera déposé en mars prochain. »