Il reçoit 10 000 $ pour un faux diagnostic du cancer des poumons

 Il reçoit 10 000 $ pour un faux diagnostic du cancer des poumons
Jean-Claude Lagacé a consulté le 30 novembre 2013 son ami médecin, le Dr Alexandru-Cristian Danila, parce qu’il n’arrêtait pas de tousser et avait la voix rauque. | © Photo Éric Beaupré.

L’homme de Drummondville âgé de 64 ans était atterré et se préparait à mourir


| Drummondville | Un homme de 64 ans qui se préparait à mourir après avoir appris qu’il souffrait d’un cancer des poumons recevra 10 000 $ du médecin qui lui a annoncé un diagnostic erroné.

Jean-Claude Lagacé a consulté le 30 novembre 2013 son ami médecin, le DAlexandru-Cristian Danila, parce qu’il n’arrêtait pas de tousser et avait la voix rauque.

Cet avocat de Drummondville a alors subi une radiographie et un scan des poumons. Sur réception des résultats, son ami l’a aussitôt envoyé en oncologie.

«Le mot oncologie alerte le demandeur», peut-on lire dans la décision de la cour des petites créances, qui est intervenue dans cette histoire.

Johanne Blouin et une amie l’accompagnent

Comme il est inquiet, M. Lagacé s’est présenté à son rendez-vous médical avec sa femme, la chanteuse Johanne Blouin, et une amie, Marlène Parent, qui est infirmière de formation.

Après avoir passé quelques minutes à étudier le dossier du patient, le Dr Daniel Viens lui a annoncé un diagnostic de cancer des poumons.

Bouleversés, M. Lagacé et Mme Blouin ont cherché à savoir s’il s’agissait d’une probabilité ou d’une certitude et ont posé des questions. Les trois personnes présentes ont compris des échanges avec le médecin que la maladie était définitive et incurable. Ils étaient sous le choc.

Il croit que ses jours sont comptés

Le Drummondvillois a écourté son séjour en Floride durant le temps des Fêtes parce qu’il devait passer une bronchoscopie, un scan du foie, une échographie de l’abdomen et une biopsie des poumons.

Lagacé se préparait à mourir sous peu. Il a annoncé à sa famille, ses amis et au personnel de son bureau qu’il était atteint d’un cancer des poumons.

À chaque chose qu’il faisait, il se disait que c’était peut-être pour la dernière fois. L’avocat a refusé de prendre de nouveaux clients. Durant cette période sombre, il a revu ses assurances et a refait son testament.

Il n’a pas le cancer

Lors de son deuxième rendez-vous avec le Dr Viens, un mois plus tard, M. Lagacé a appris qu’il n’avait pas de cancer, mais qu’il souffrait d’une sarcoïdose. Il s’agit d’une affection pulmonaire bénigne.

«Une fois la bonne nouvelle de l’absence de cancer reçue, ses souffrances morales continuent, sous une autre forme : colère, bouleversement, frustration», rapporte la juge Sophie Lapierre, qui a entendu le recours intenté par le patient.

Lagacé demandait un dédommagement de 15 000 $ au Dr Viens à la suite de son diagnostic hâtif et erroné.

Le médecin a contesté leur version

Le médecin a contesté la version des trois individus présents au premier rendez-vous médical. Selon lui, il ne donne jamais un diagnostic de cancer avant d’en avoir une confirmation par un pathologiste, à la suite d’une biopsie. Or, cette étape n’était pas encore franchie lors de la rencontre initiale.

Le Dr Viens a soutenu avoir plutôt discuté avec M. Lagacé de la probabilité qu’il soit atteint d’un cancer.

Après avoir écouté les témoignages contradictoires, la juge Lapierre a donné raison à M. Lagacé et a exigé au médecin qu’il lui verse 10 000 $.

«Il n’a pas correctement informé son patient», a-t-elle tranché.

Elle est convaincue que M. Lagacé et ses deux accompagnatrices avaient les capacités de différencier la probabilité d’un cancer et l’annonce d’un diagnostic.

«Le médecin a une obligation d’informer pleinement et correctement son patient», a rappelé la magistrate.

La Rédaction
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