Imposition d’heures de travail : une « hémorragie » et des démissions prévisibles dans le milieu hospitalier et de la santé à Drummondville

Imposition d’heures de travail : une « hémorragie » et des démissions prévisibles dans le milieu hospitalier et de la santé à Drummondville
La pétition a pour objectif de demander à la direction du CIUSSS de revenir sur cette décision et de trouver des solutions à la situation, qui ne fait que s’aggraver © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Une pétition est née de la colère qui gronde, dans le milieu hospitalier du CIUSSS MCQ. La patience a atteint un point de non-retour devant des conditions de travail de plus en plus inacceptables. L’épuisement et la fatigue auront raison de plusieurs infirmiers et infirmières si le CIUSSS MCQ ne recule pas sur les nouvelles mesures mises en place, de l’avis du personnel en place.

 Le fond a été atteint, nos limites aussi, dénoncent des employé(e)s de l’Hôpital Ste-Croix © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

« Le fond a été atteint, nos limites aussi », dénoncent des employés du CIUSSS/MCQ rencontrés dans les dernières heures par le Vingt55. « Si je dois faire un chiffre de plus, ou que l’on m’impose un weekend supplémentaire, je remets ma démission sur le champ », a lancé une infirmière qui n’en revient pas de la situation et qui dénonce le manque de respect à l’égard du personnel infirmier du CIUSSS MCQ.

« Une hémorragie et des démissions prévisibles dans le milieu hospitalier de Drummondville », assure une infirmière qui a contacté le Vingt55 à la sortie de son quart de travail.

L’annonce de la « Modification des horaires pour le personnel infirmier » a été le coup de barre qui aura eu raison d’elle et de plusieurs de ses collègues, assure l’infirmière, qui ne cache pas sa colère, sa peine et sa déception d’en arriver là.

« Parler de rétention dans des conditions aussi inacceptables, c’est un non-sens », dénonce une autre infirmière rencontrée à la sortie de l’hôpital Sainte-Croix et qui confirme avoir signé la pétition mise de l’avant le 9 février dernier. « Cette pétition circule sur les étages et dans l’établissement hospitalier », confirme l’infirmière, qui précise également être au bout du rouleau et inquiète de la situation.

Ici, à l’hôpital Sainte-Croix, je dois prioriser les patients. Les super héros d’il y a quelques mois ne sont pas des surhumains, mais des humains, et nous avons aussi à prioriser nos vies, nos familles, nos conjoints et nos enfants

« Ici, à l’hôpital Sainte-Croix, je dois prioriser les patients. Les super héros d’il y a quelques mois ne sont pas des surhumains, mais des humains, et nous avons aussi à prioriser nos vies, nos familles, nos conjoints et nos enfants », rappelle une infirmière épuisée souhaitant lancer un cri du cœur. « Ça ne peut plus continuer, je vais devoir abandonner une profession que j’adore et pour laquelle j’ai tout donné et qui, aujourd’hui, ne nous offre rien comme reconnaissance, sinon que de nous imposer des horaires de travail inhumains et inacceptables. Je vais démissionner et aller au privé pour ensuite revenir par la porte d’en arrière ? Non! » explique l’infirmière, qui tient aussi à soutenir ses collègues qui se trouvent dans la même situation qu’elle.  ». Pour l’instant, le syndicat n’apporte pas vraiment de moyens de pression sérieux et nous sommes inquiètes d’être laissé à nous devant la direction du CIUSSS/MCQ, nous prenons avec l’énergie du désespoir le taureau par les cornes ajoute-t-elle.

« Nous nous soutenons et nous serrons les coudes jour après jour, quart de travail après quart de travail, tout en mettant nos vies personnelles et de famille sur la glace. C’est maintenant unis que nous allons entreprendre le prochain droit afin de justement défendre nos droits et, surtout, le droit d’être traités respectueusement », a exprimé une autre infirmière ayant également signé la pétition initiée par Marc-André Rodrigue, infirmier du CIUSSS MCQ, qui souhaite trouver des solutions pour pallier la pénurie de main-d’œuvre et respecter les conditions du personnel infirmier de la région.

« Nous forcer à travailler une fin de semaine sur trois pour prêter main-forte aux employés aussi en pénurie de main-d’œuvre en CHSLD ou dans différents milieux hospitaliers, c’est nous soumettre délibérément à un épuisement autant physique que psychologique », assure une infirmière qui dénonce également les nouvelles mesures annoncées. Plusieurs d’entre nous pensent simplement à prendre leur retraite à la fin mars au lieu de renouveler leur licence, il y en a d’autres qui font simplement laisser tomber la profession d’affirmer une infirmière également inquiète de la situation

« Cette annonce et l’imposition de ces heures ne feront qu’aggraver la situation », affirme un infirmier qui craint aussi les départs à la retraite et les démissions massives si le CIUSSS va de l’avant.

La pétition a pour objectif de demander à la direction du CIUSSS de revenir sur cette décision et de trouver des solutions à la situation, qui ne fait que s’aggraver.

« Nous espérons que cette pétition atteindra l’objectif souhaité, mais surtout que des solutions seront mises de l’avant rapidement et avant que l’hémorragie qui s’annonce du côté des annonces de départ arrive. »

« Si le message de détresse et de découragement n’est pas entendu à cette étape, la situation est plus grave que nous le croyons », s’inquiète une autre employée de l’hôpital Sainte-Croix qui espère voir la situation évoluer et un changement de cap du CIUSSS MCQ.

La pétition a pour objectif de demander à la direction du CIUSSS de revenir sur cette décision et de trouver des solutions à la situation, qui ne fait que s’aggraver © Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

 Pétition contre la dégradation des conditions de travail des employés au CIUSSS MCQ

Arrêtons le CIUSSS MCQ dans la dégradation des conditions de travail de ses employées

Considérant les conditions de travail qui ne cessent de se détériorer au CIUSSS MCQ;

Considérant le manque de main-d’œuvre considérable dans tous les secteurs du CIUSSS MCQ;

Considérant la pratique du CIUSSS MCQ de ne pratiquement plus afficher de postes simples attractifs mais plutôt des postes composés dans les derniers affichages de postes;

Considérant l’utilisation dans les deux dernières années par le CIUSSS MCQ de plusieurs mesures provenant des arrêtés ministériels qui étaient particulières à l’état d’urgence sanitaire et qui conféraient des pouvoirs plus grands que ceux dans les conventions collectives aux Employeurs;

Considérant la note de service du 6 février 2023 ayant pour titre : « Modification des horaires pour le personnel infirmier », qui constitue la goutte qui fait déborder le vase;

Considérant notre crainte que les mesures considérées par le CIUSSS MCQ ne fassent qu’empirer la pénurie actuelle en causant des démissions et départs à la retraite;

Nous demandons au CIUSSS MCQ de faire marche arrière et de ne pas mettre en place les mesures annoncées dans cette note de service.

Nous demandons au CIUSSS MCQ de retourner à la planche à dessin pour trouver de véritables solutions pour palier au manque de main-d’œuvre qui respecteront l’ensemble des membres du FIQ-SPSMCQ.

Éric Beaupré
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