Les pêcheurs s’exposent à des constats d’infraction à proximité des barrages et des zones interdites à Drummondville © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservé

Ce matin, un pêcheur à qui les employés d’Hydro-Québec avaient rappelé l’interdiction de pêcher et d’accéder sous le pont ferroviaire a vu les policiers de la Sûreté du Québec intervenir et s’est vu remettre un constat d’infraction pour avoir refusé de quitter l’endroit à la demande des employés d’Hydro-Québec. Une demande tout à fait légitime, ont relaté des témoins rencontrés sur place.

« En effet, un constat d’infraction a été émis ce matin, » confirme la sergente Ève Brochu Joubert, porte-parole de la Sûreté du Québec, en entrevue au Vingt55. « Les policiers ont émis un constat qui s’applique au règlement municipal.

Une demande de quitter les lieux d’un terrain privé est aussi valable pour un citoyen que pour les terrains privés d’Hydro-Québec, » confirme la porte-parole de la Sûreté du Québec, qui précise qu’Hydro-Québec est tout à fait en droit et légitime de contrôler les accès à leurs sites et terrains, alors que de nombreux affichages d’interdiction ceinturent les sites et zones à risques. Les policiers agissent donc pour le moment à la demande des représentants de la société d’État, qui contrôlent et veillent à la sécurité de leurs terrains et surtout des installations.

Des citoyens sont satisfaits de voir les accès mieux contrôlés et de voir les interdictions s’appliquer.

« C’est un endroit très à risque, et encore aujourd’hui, alors qu’un pêcheur manque toujours à l’appel, des pêcheurs imprudents continuent de lancer leur ligne à partir du cap de roche qui surplombe les courants rapides et à haut débit sous le pont ferroviaire, » ont fait remarquer des citoyens et résidents du secteur du chemin Hemming, rencontrés sur place ce matin par le Vingt55.

« Nous avons même remarqué un pêcheur en bottes de rivière, une salopette étanche qui s’expose à un plus grand risque de noyade, » affirme un témoin qui rappelait le décès  d’un autre pécheur, un septuagénaire en 2020. « Il portait des bottes similaires, rappelle le citoyen et pêcheur d’expérience. Une fois dans l’eau et emporté par le courant avec ce type de bottes de pêche, il est pratiquement impossible de remonter à la surface, d’autant plus si le courant vous entraîne, » ajoute Marc Gervais, un promeneur rencontré sur place.

« C’est pêcher au mauvais endroit avec les mauvais outils et surtout les mauvaises bottes. Ce type de bottes est recommandé en rivière et eaux calmes justement afin d’éviter les risques d’être emporté par le courant avant une chute ou que l’eau s’infiltre, » précise l’homme, un pêcheur expérimenté qui ne comprenait pas pourquoi Hydro-Québec et la ville de Drummondville ne faisaient pas respecter plus efficacement les interdictions de passer ou de pêcher dans ces secteurs.

« Il faut toujours attendre un décès malheureusement avant d’agir ou de voir les responsables agir, » déplore M. Raymond Dumais, qui connaissait bien M. Lavoie venu voir si les recherches se poursuivaient. « C’était un bon pêcheur et même chasseur selon les habitués du coin. C’est une fin triste si celui-ci a été emporté par le courant alors qu’il pratiquait un hobby qu’il affectionnait particulièrement. J’ai souvent entendu parler de M. Bruno Lavoie, un pêcheur pourtant prudent. Malheureusement, sa disparition est un rappel important qu’il faut impérativement respecter les affiches et interdictions, » ajoute le Drummondvillois, qui croit qu’autant la ville qu’Hydro-Québec devraient imposer des constats plus rapidement et efficacement.

Des pêcheurs qui continuaient de pêcher à proximité des plongeurs de la Sûreté du Québec et ce malgré les interdictions.

« C’était parfaitement insensé de voir les pêcheurs continuer de pêcher à quelques mètres des plongeurs de la Sûreté du Québec qui plongeaient alors que des panneaux interdisent soit l’accès soit la pêche. Faudra-t-il un autre décès pour voir la réglementation être mieux appliquée ? » questionne le pêcheur, qui est d’avis que d’autres endroits sont beaucoup plus appropriés et qu’avant de devoir clôturer les accès, une meilleure application des réglementations en vigueur devrait tout simplement être mise en œuvre afin de rappeler que quand c’est interdit, c’est interdit.

Un employé d’Hydro-Québec a confirmé au Vingt55 que très souvent, les employés sont interpellés par des pêcheurs et des citoyens qui s’approchent des barrages ou des zones interdites à proximité de ceux-ci.

« Des caméras captent des scènes dangereuses où des gens circulent à proximité des courants d’eau à haut débit et des barrages. Ils accèdent à des terrains privés qui sont aussi des lieux protégés pour leur propre sécurité. Malgré nos demandes de respecter les interdictions, les pêcheurs peu respectueux n’en tiennent pas compte et se déplacent ou reviennent sur les lieux sans respecter les consignes. C’est pour leur sécurité que nous intervenons le plus souvent. Malheureusement, nous avons moins de pouvoir que la ville ou la Sûreté du Québec pour passer le message et agir », affirme l’employé, qui confirme que des mesures supplémentaires seront prises.

Le pêcheur Bruno Lavoie est toujours porté disparu après avoir possiblement sombré dans la rivière à partir du point d’accès sous chemin ferroviaire situé sur le chemin Hemming et des terrains appartenant à Hydro-Québec.

Pour le moment, Bruno Lavoie est toujours porté disparu après avoir été emporté par un fort courant dimanche dernier. Les recherches terrestres et le travail des plongeurs ainsi que les recherches effectuées par le drone de la Sûreté du Québec n’ont pas permis de retrouver ni l’homme qui manque à l’appel ni son équipement de pêche.

Les pêcheurs s’exposent à des constats d’infraction à proximité des barrages et des zones interdites à Drummondville © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservé