La misogynie ? Encore en 2023 ? Deux seuls mots : Andrew. Tate …Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle

La misogynie ? Encore en 2023 ?  Deux seuls mots : Andrew. Tate …Oser en parler, la chronique du CALACS La Passerelle
La misogynie ? Encore en 2023 ? Deux seuls mots : Andrew. Tate @ Crédit photo Fizkes. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes commencent le 25 novembre et se terminent le 06 décembre. Pourquoi ces dates ?
https://calacs-lapasserelle.org/

Le 06 décembre, notamment, met fin à cette campagne de lutte, car il s’agit de la journée de commémoration de la mort des 14 femmes qui ont été tuées à l’école Polytechnique de Montréal en 1989. Pourquoi ? Parce qu’elles étaient des femmes. 

Certains s’insurgeront en disant que cette campagne est inutile, que la misogynie n’existe plus, que les femmes ne vivent pas plus de violence que les personnes d’autres genres, les hommes, par exemple. Cette insurrection est définitivement une raison de plus pour lutter.

Les violences faites aux femmes sont trop nombreuses. Trop fréquentes. Trop graves pour les ignorer.

La violence conjugale ou le contrôle coercitif ;

La violence physique

La violence sexuelle

Les féminicides, les meurtres de femmes

La violence économique ou l’exploitation financière ou économique

La précarité et la pauvreté, soulignée par la campagne de 2023

La violence spirituelle

La misogynie sur les appareils numériques

Etc.

Les violences faites aux femmes se manifestent sous plusieurs formes : comportements agressifs et violents, maltraitance, négligence … Elles sont malheureusement commises majoritairement par des hommes. Par exemple, au niveau de la violence sexuelle, encore 84% des victimes, selon les statistiques policières, sont de genre féminin*. Dans 96% des cas déclarés à la police, l’auteur de l’agression est de genre masculin. En termes simplifiés, les femmes sont nettement plus victimes d’agressions sexuelles que les hommes et ont probablement été agressées par un ou des hommes.

Nous pouvons aussi parler de la Communauté en ligne Incel (ses membres étant majoritairement des hommes hétérocis) dont la culture véhicule le message que : le sexe chez un homme devrait être un dû et le refuser à certains hommes est injuste. Cette sous-culture qui est bien connue et répandue partout dans le monde.

On ne peut pas non plus passer à côté de la popularité terrifiante d’Andrew Tate – qui a été banni par toutes les plateformes de réseaux sociaux. Cet homme qui est en attente d’un procès pour exploitation et traite humaine ainsi qu’agression sexuelle, mais dont les faits sont niés par ses adorateurs. Cet homme pratiquement vénéré par des milliers de jeunes hommes, qui véhiculent des messages de violences inouïes envers les femmes. Comme quoi elles seraient fondamentalement paresseuses. Que leur rôle serait d’être au foyer à faire du ménage et à cuisiner pour leur conjoint. Qu’elles seraient responsables des agressions sexuelles qu’elles subissent … Ces pensées sexistes et masculinistes qui sont répétées par les garçons dans les écoles secondaires depuis deux ans … Un retour en arrière horrible dans la condition des femmes.

C’est pourquoi il est crucial de maintenir cette campagne de lutte contre les violences faites aux femmes – et toutes les autres. Crucial de ne pas oublier le nom de ces femmes qui ont péri pour un acte de sexisme horrible perpétué il y a de cela quelques années à peine dans l’histoire, à l’école Polytechnique de Montréal …

Geneviève Bergeron, Hélène Colgan, Nathalie Croteau, Barbara Daigneault, Anne-Marie Edward, Maud Haviernick, Barbara Klucznik-Widajewicz, Maryse Laganière, Maryse Leclair, Anne-Marie Lemay, Sonia Pelletier, Michèle Richard, Annie St-Arneault et Annie Turcotte.

Pour des statistiques canadiennes, je vous invite à aller lire cette publication : La violence faite aux femmes – Aperçu – Canada.ca.

*Guide d’information à l’intention des victimes d’agression sexuelle, 3ème édition, 2018, p.14.

*Guide d’information à l’intention des victimes d’agression sexuelle, 3ème édition, 2018, p.15.

 

Paule Blanchette

Intervenante, CALACS La passerelle.

 

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Paule Blanchette
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