DRUMMONDVILLE
« La journée de la femme »…
Lorsqu’on entend ou lit ces termes, à quoi songeons-nous? Aux stéréotypes de la femme. Son corps, son rôle dans la société, le rose et le mauve. La mère, la douceur, la gentillesse et la bienveillance, la beauté. On a envie d’offrir des fleurs, des bijoux, de la crème pour le corps et le visage, une journée de détente au spa. Commencez-vous à saisir le problème? Vouloir célébrer la femme, c’est perpétuer l’oppression et enfermer les femmes dans la définition sociale de ce qu’on attend d’elles. Cela détourne notre attention du grand problème du sexisme… Aimer le rose, la douceur, la gentillesse, les fleurs… Tout ça, c’est légitime et c’est super, tant que ça demeure un choix et pas des obligations imposées de façon inconsciente par la société!
« La journée internationale des droits des femmes. »
Ici, à quoi songeons-nous? On pense à toutes les femmes du monde. On imagine leur lutte pour acquérir des droits humains. Leur recherche d’égalité et de pouvoir sur leur corps et leur vie. Une société qui valorise les femmes pour qui elles sont, pour leur unicité, et non ce qu’elles offrent aux autres et ce à quoi elles ressemblent. Des idées comme l’exploitation sexuelle, les mutilations génitales féminines (excision), les agressions sexuelles, les violences conjugales et les féminicides nous passent par la tête. La réalité des gouvernements, qui sont en majorité dirigés par des hommes. On se remémore qu’aux États-Unis, beaucoup de femmes viennent tout juste de perdre le droit à l’interruption volontaire de grossesse (avortement), parce que des hommes (et pas une seule femme) en ont décidé ainsi. On songe à la culture du viol qui excuse et banalise les agressions sexuelles….
Les droits.
Parlons-en, des droits! Car dès que l’on discute des droits des femmes au Québec, on réfute souvent les inégalités en me demandant quels droits les femmes ne possèdent pas en comparaison aux hommes. Je vous explique donc les trois types de droit :
Les droits légaux : ce sont les droits établis par la loi, qui garantissent la protection et la liberté des individus, comme les droits civiques, politiques, et la justice. Pour ce type de droit, les lois sont théoriquement égales pour tous les genres. Cependant, à cause du patriarcat, de la culture du viol et du capitalisme (qui marchent main dans la main!), les conclusions judiciaires sont souvent biaisées. Par exemple, les conséquences judiciaires des agressions sexuelles sont encore si peu importantes… Un agresseur sexuel aura bien souvent une moins grande peine qu’une personne qui a vendu de la drogue, alors que le premier a traumatisé une personne et l’autre non.
Les droits économiques : ce sont les droits liés à la possession, à l’utilisation et à la gestion des ressources économiques, comme le droit de travailler, de négocier un salaire, et d’accéder à des conditions de vie dignes. Encore une fois, ces droits sont théoriquement égaux entre les genres. Une fois de plus, le patriarcat, la culture du viol et le capitalisme ont un rôle à jouer dans la façon dont ces droits se vivent au quotidien. Par exemple, le rôle de parent principal, ainsi que la charge mentale qui vient avec, est souvent attribué aux mères. Résultat : elles sont perçues comme moins efficaces au travail, car elles doivent s’absenter plus souvent ou penser à tout, toujours, ce qui diminue parfois leur capacité de concentration et efficience. Les augmentations de salaire sont donc plus aisément allouées aux hommes qui vivent avec moins de ces contraintes. Et ce n’est qu’un exemple! On pourrait également parler des métiers plus « féminins » qui sont moins bien payés que ceux plus « masculins », qui impactent directement sur les possibilités économiques des femmes.
Les droits sociaux : ce sont les droits qui assurent le bien-être social, comme le sentiment de sécurité dans la société. C’est là que les droits des femmes sont les plus bafoués et qu’on retrouve le plus d’inégalités entre les genres. Une femme se sent rarement en sécurité lorsqu’elle marche seule le soir dans une rue sombre. On demande aux femmes de protéger leur verre pour éviter que quelqu’un y mette une drogue à leur insu dans le but de les agresser sexuellement. Les femmes meurent dans des contextes de violence conjugale. Des hommes prennent des décisions sur leur corps. Accéder à des postes de pouvoir est plus difficile pour les femmes, car la société les discrédite. Il y a tant d’inégalités, au niveau des droits sociaux!
Bref, la journée internationale des droits des femmes n’est pas la journée de la femme. Elles parlent de nous, ensembles, de notre si grande lutte. De notre pouvoir collectif, puis de notre recherche d’égalité et de droits humains. Elle met l’accent sur le sexisme dans le monde, vécu différemment par chaque femme, mais bien expérimenté par chacune d’entre nous.
À toutes les femmes de ce monde : je vous aime et je vous vois. Nous sommes plus qu’un corps. Nous sommes fortes et grandioses, ensemble, et notre lutte est légitime!
Paule Blanchette
Intervenante, CALACS La passerelle.
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