L’Association des policiers et policières provinciaux (APPQ) a annoncé à ses membres la mise en place de moyens de visibilité, et ce, à compter de cette nuit. Ainsi, devant l’impasse actuelle des négociations avec le gouvernement, il est demandé aux policiers et policières de la Sûreté du Québec de porter le pantalon cargo de type camouflage ou le jean durant leurs heures de travail.

L’APPQ a pris la décision d’aller de l’avant avec les moyens de visibilité à l’issue de cette rencontre avec le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT). Lors de cette rencontre, le gouvernement n’a pas été en mesure de démontrer sa volonté d’en arriver à une entente améliorant la première, qui a été refusée par les membres.

Le syndicat a rencontré le Conseil du trésor le 13 octobre pour présenter ses revendications, mais n’a reçu une réponse que deux mois plus tard. Jacques Painchaud, président de l’APPQ, a exprimé sa déception face à l’incapacité du gouvernement à proposer une offre améliorée après le rejet de la première entente par les membres.

En réponse, des policiers de la MRC de Drummond, contactés par le Vingt55, ont confirmé vers 16h30 leur décision d’endosser ce moyen de pression. Ils espèrent ainsi obtenir de meilleures conditions de travail et des salaires plus équitables. Un policier a ajouté que, bien que la charge de travail et la clientèle aient augmenté, les enjeux salariaux et les négociations n’ont pas suivi, d’où l’utilisation du pantalon camouflage pour informer la population de l’impasse des négociations.

Les demandes formulées par l’APPQ, à la suite du refus de la première entente de principe, demeurent sans réponse favorable pour le moment. Étant donné la situation, nous n’avons malheureusement pas d’autre choix que de recourir à un moyen de visibilité porteur d’un message d’insatisfaction, indique M. Painchaud. L’association tient à préciser qu’elle est disposée à fournir les efforts nécessaires afin d’en arriver à une nouvelle entente de principe le plus rapidement possible.

Nous pouvons confirmer qu’une grande majorité des policiers de la MRC de Drummond ont refusé les dernières offres proposées, confirment des policiers de la MRC de Drummond. C’est donc avec une importante majorité que les offres ont été refusées et, comme l’ensemble des policiers le souligne, le refus se traduit maintenant par une opération de visibilité. Devant l’impasse des négociations avec le gouvernement, nous n’avons d’autre choix que de recourir à un moyen de visibilité porteur d’un message d’insatisfaction, précisent les policiers, appuyés par l’Association des policiers et policières provinciaux.

Ce moyen de pression, similaire à celui adopté récemment par les constables spéciaux, est une manière distinctive pour les policiers de la SQ de souligner le peu de progrès dans les négociations.

Le retour des pantalons de camouflage rappelle leur utilisation en 2014 par les policiers du SPVM lors du conflit sur le régime de retraite, où ces derniers avaient adopté des pantalons cargo colorés surnommés ‘pantalons de clown’, une façon efficace de démontrer leur exaspération et leur soutien mutuel afin de parvenir à des négociations et ententes concernant leur convention collective.

Les constables spéciaux du palais de justice de Drummondville ont également remis les ‘pantalons de clown’ il y a quelques semaines pour accentuer les pressions sur le Conseil des ministres en vue de l’approbation de leur nouvelle convention collective.

En juillet, l’APPQ et le gouvernement avaient conclu un accord prévoyant une augmentation salariale de 21% sur 5 ans, mais celui-ci a été rejeté par 59,4% des 5700 membres du syndicat en septembre. Depuis lors, aucune nouvelle offre n’a été acceptée.