DRUMMONDVILLE

Sandrine Cabana-Degani, directrice générale de Piétons Québec en point de presse © Crédit photo Piétons Québec. Tous droits réservés.
Piétons Québec a interpellé et invite le gouvernement du Québec à prendre ses responsabilités alors que la situation est préoccupante et que de nombreux piétons sont décédés au Québec, tout comme à Drummondville au cours des dernières années.
« L’inertie du gouvernement du Québec tue », dénonce Sandrine Cabana-Degani, directrice générale de Piétons Québec. « La sécurité des piétons sur nos rues et routes est un enjeu national. C’est à Québec que se déterminent les normes d’aménagement du réseau routier municipal comme national; c’est à Québec que l’on pourrait décider que la limite de vitesse de base est de 30 km/h en milieu urbain; c’est à Québec que l’on décide que sur les rues principales numérotées, la fluidité de la circulation motorisée prime sur la sécurité des gens qui vivent dans le secteur; c’est à Québec que l’on planifie les grands projets autoroutiers qui ont un impact sur la circulation dans les milieux de vie; c’est aussi à Québec que l’on décide que de ne pas payer un péage routier est plus grave que de ne pas respecter un passage pour piétons! »
Dans les deux dernières semaines seulement, au moins 14 piétons ont été happés gravement ou mortellement à Laval, Sherbrooke, Montréal, Matagami, Saint-Basile-le-Grand, Joliette. Parmi ces personnes, 8 sont décédées, dont 1 enfant et 4 personnes âgées.
Contacté par le Vingt55 Chloé Fortin Côté, Chargée de communication pour Piétons Québec confirme que la situation est préoccupante alors que de nombreux piétons sont décédés au Québec, tout comme à Drummondville au cours des dernières années.
À Drummondville, pensons à la jeune adolescente Émily Villeneuve 13 ans, happée par une conductrice sur le boulevard St-Joseph Ouest en octobre 2021, M. André Camirand le 3 octobre dernier sur le Boul Mercure ou encore madame Réjeanne Brin, qui a succombé le 27 aout 2020 à ses blessures happées par un véhicule sur le Boulevard Saint-Joseph à Drummondville.
Chloé Fortin Côté, Chargée de communication pour Piétons Québec a rappelé également les décès de Jules Boutin, décédé au passage piéton devant son école secondaire à Sainte-Agathe, happé par une conductrice d’autobus scolaire en 2019. Pensons à Anaïs Renaud, décédée à Saint-Flavien en 2018 alors qu’elle se rendait à l’école sur une route gérée par le ministère des Transports du Québec où on avait retiré un trottoir.
« La réaction populaire des derniers jours le démontre: on ne veut plus traiter les décès de piétons comme faisant partie des règles du jeu. Partout au Québec, il y a des personnes qui meurent en se déplaçant à pied. Toutefois, le gouvernement se déresponsabilise en faisant porter le fardeau de la sécurité routière des plus vulnérables sur les usagers de la route et sur les municipalités. On ne peut pas affirmer que tout le monde respecte les règles, alors que c’est faux. Nous sommes à la croisée des chemins : soit on continue de ne pas voir de problème, soit on agit et on prévient d’autres drames humains. Nous savons comment faire pour prévenir ces morts violentes et on ne peut pas se contenter d’agir à l’échelle locale: il faut agir à l’échelle nationale. Le gouvernement peut agir pour prévenir d’autres décès et il doit prendre ses responsabilités. », conclut Madame Cabana-Degani.
Dans la foulée des récents événements, Piétons Québec a demandé une rencontre avec le Premier ministre François Legault, ainsi qu’avec la Ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault afin de discuter des solutions possibles pour sauver des vies.
Depuis 10 ans, ce sont plus de 650 personnes qui ont perdu la vie et plus de 27 000 autres qui ont été blessées en se déplaçant à pied. Dans les 5 dernières années, c’est en moyenne une personne qui décède tous les 5 jours au Québec et plus de 6 autres qui sont blessées tous les jours, simplement parce qu’elles marchaient.