Propos en lien avec le suicide, trois enfants du primaire forcent un important déploiement d’interventions à Drummondville

Propos en lien avec le suicide, trois enfants du primaire forcent un important déploiement d’interventions à Drummondville
© Crédit photo Eric Beaupré. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Les propos inquiétants de trois enfants rapportés par les informations obtenues auprès d’un élève d’une école et ami d’un groupe d’enfants du primaire mercredi soir dernier à Drummondville ont forcé le déploiement de policiers et de mesures préventives importantes afin de s’assurer du bien-être du groupe d’enfants du primaire. 

Sandrine Vanhoutte. Directrice du Centre d’écoute et de prévention du suicide Drummond  @ Entrevue vidéo Eric Beaupré Vingt55

Un appel logé par un parent à qui un enfant avait rapporté les propos inquiétants d’un groupe d’amis a suscité l’inquiétude d’un parent qui a rapidement relayé l’information à la Sûreté du Québec.

Une situation inquiétante et contemporaine lors d’un appel logé au 911 de possibles propos suicidaires par de jeunes enfants a monopolisé autant la Sûreté du Québec que les intervenants du CEPS, CLSC, que le Centre de services scolaire des Chênes depuis les événements mercredi dernier.

Selon les informations obtenues par le Vingt55, les policiers ont été informés de la situation et des risques que pouvaient représenter les propos tenus par les trois enfants de niveau primaire qui n’étaient toujours pas rentrés chez eux après leurs départs des classes mercredi dernier.

Les policiers de la Sûreté du Québec ont ratissé un terrain boisé à Saint-Nicéphore où pouvaient se trouver les trois enfants qui avaient possiblement verbalisé des propos ou idées suicidaires. Les policiers ont, lors de l’opération de recherche, découvert des indices leur permettant de croire à un risque sérieux. Toujours selon les informations obtenues par le Vingt55, les policiers ont rapidement remonté jusqu’aux trois enfants : un jeune garçon et deux jeunes filles qui étaient tous finalement rentrés sains et saufs à leurs domiciles respectifs et chez des proches.

Ceux-ci ont été rencontrés par les policiers en présence des parents et pris en charge par des intervenants afin de s’assurer de leur état de santé et d’esprit suite à cet événement.

Aucun des enfants n’a été blessé lors de l’événement, cependant devant la nature des événements, le dossier a été relayé aux intervenant du CLSC et du CEPS Drummond.

Bernard Gauthier, secrétaire général et directeur-adjoint au Service des communications du Centre de services scolaire des Chênes @ Crédit photo Eric Beaupré Vingt55

Le Centre de services scolaire des Chênes interpellé

‘’ Nous avons été rapidement informés de la situation, explique M.Bernard Gauthier, secrétaire général et directeur-adjoint au Service des communications rencontré par le Vingt55 en lien avec les événements. ‘’Heureusement les trois enfants et autorités ont pu compter sur la collaboration et bienveillance d’un parent qui a pris la bonne décision d’informer les autorités de ces inquiétudes; cette étape a rapidement permis de mettre en place les moyens d’intervenir auprès des jeunes, fait valoir M. Gauthier.

‘’ Nous avons informé le personnel de l’école et les parents des jeunes de la classe en question afin de les informer de la situation et de les rassurer, bien sûr un événement qui a été pris au sérieux et qui a nécessité aussi un déploiement dans le milieu scolaire, précise par ailleurs M. Gauthier.

‘’ Il est important de ne pas stigmatiser les enfants en question ni d’aggraver la situation, peu importe la nature des événements qui ont poussé les enfants à avoir cette discussion, explique M. Gauthier qui assure que tout est mis en œuvre pour assurer un suivi autant auprès des enfants concernés que des parents d’enfants qui se sont sentis interpellés ou inquiets de la situation. Un filet de protection et chaîne d’information a rapidement été mis en place avec les intervenants du CEPS et du CLSC afin d’assurer un suivi auprès des élèves et personnes touchées, a fait savoir M. Gauthier, qui assure que les ressources et mesures nécessaires demeureront en place le temps nécessaire auprès de ceux impliqués, tout comme ceux qui en sentiront le besoin ou en feront la demande, a tenu à préciser M. Bernard Gauthier.

Le Centre d’écoute et de prévention du suicide Drummondville réagit à la situation

C’est en entrevue et questionné sur les événements survenus mercredi que la direction du Ceps et son équipe explique et tient à rappeler que la détresse suicidaire est multifactorielle. La détresse, l’anxiété ou les épisodes ou propos suicidaires chez les préadolescents ne sont pas un phénomène nouveau, ni à la hausse, précise Sandrine Vanhoutte, directrice du Centre d’écoute et prévention du suicide Drummond.

L’augmentation du nombre d’appels observée au cours de cette même année est pour nous un excellent indicateur de la portée de ces initiatives et de la volonté des gens de prendre soin d’eux et de leurs enfants ou proches, précise Sandrine Vanhoutte rappelant par la même occasion que contrairement à la croyance populaire, le taux de jeunes enfants en détresse n’a pas connu une hausse marquée, mais que ceux-ci, mieux sensibilisés, optent pour une meilleure communication et verbalisent de façon appropriée et envers les bonnes personnes ou ressources leur détresse ou celle d’un ami(e) ou d’un proche, est-ce le fruit des campagnes #onjase ? ou le travail des sentinelles formées dans différents milieux qui font une différence ? Oui, répond positivement Sandrine Vanhoutte, sans diminuer la complexité des situations auxquelles peuvent être confrontés les parents, enseignants et différents intervenants scolaires ou même en milieu de travail.

De son côté, Kim Boisclair, coordonnatrice clinique du CEPS précise qu’en effet, la complexité de chaque individu est telle qu’il serait invraisemblable, voire simpliste, de croire ou de pointer du doigt un unique élément responsable de cette détresse. Une question peut alors se poser : si tant de facteurs sont en jeu, comment avoir un impact probant?

Une partie de la réponse réside dans la bienveillance, tant envers soi-même qu’envers les autres, explique Mme Boisclair .‘’C’est dans cette optique que le projet jeunesse a été instauré, en partenariat avec les écoles de la MRC Drummond, précise par ailleurs Mme Boisclair. Le projet #onjase a également été initié dans cette même visée. Il permet aux jeunes de trouver une écoute ou l’accompagnement nécessaire au besoin, ainsi qu’à leurs parents et proches de recevoir des outils pour offrir leur soutien.

C’est aussi avec l’appui et la collaboration du personnel enseignant et administratif que 97 Sentinelles ont été formées au cours de la dernière année, rappelle également en conclusion Sandrine Vanhoutte, directrice du CEPS en entrevue au Vingt55.

Si  vous ressentez le besoin de parler ou de vous informer, n’hésitez surtout pas à utiliser la ligne du CEPS Drummond 819-477-8855 24/7 ou visitez la page www.onjase.ca ou le site www.cepsd.ca
Éric Beaupré
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