TELUS : des départs « volontaires » qui inquiètent les syndicats, des clients frustrés par un service à la clientèle de moins en moins efficace

TELUS : des départs « volontaires » qui inquiètent les syndicats, des clients frustrés par un service à la clientèle de moins en moins efficace
TELUS : des départs « volontaires » qui inquiètent les syndicats, des clients frustrés par un service à la clientèle de moins en moins efficace @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Le Syndicat québécois des employés de TELUS (SQET), section locale 5044 (SCFP), ainsi que le Syndicat des agents de maîtrise de TELUS (SAMT), section locale 5144 (SCFP), dénoncent une nouvelle offensive de TELUS, qui viserait à affaiblir davantage la représentation syndicale au sein de l’entreprise.

Depuis le début de l’année, TELUS multiplie les offres de départ dites « volontaires », qui ciblent exclusivement les employés syndiqués. Cette fois, ce sont 12 membres du SQET, 3 membres du SAMT et 5 membres des Métallos (TWU) qui sont visés dans le secteur Solutions d’affaires (BCX).

Une « évolution » à sens unique

Du côté de TELUS, on invoque la transformation et l’évolution de l’entreprise pour justifier cette démarche. Or, aucune information n’a été communiquée concernant de possibles abolitions de postes chez les employés non syndiqués. Aucun quota annoncé. Aucune transparence. Comme à l’habitude, le processus se déroule sous pression : les employés concernés ont jusqu’au 22 juillet pour accepter ou refuser l’offre, avec une date de départ fixée au 22 août.

« Nous ne partageons pas la définition de TELUS du mot “évolution”. Pour nous, il ne s’agit pas d’un progrès, mais d’un désengagement envers la clientèle et d’un mépris pour les travailleurs et travailleuses qui ont bâti cette entreprise », déclare Luc Pouliot, président du SCFP–SQET 5044.

Rappelons que dans les douze derniers mois, six vagues d’offres de départ ont été orchestrées par l’employeur, entraînant le départ d’environ 120 membres au sein des deux syndicats. Une stratégie qui, selon les représentants syndicaux, vise à fragiliser leur présence et à réduire leur influence dans l’entreprise.

Un service en français ? « Yes, for sure »… ou presque

Comme l’a constaté le Vingt55, joindre le siège social de TELUS pour un client, même corporatif, peut relever de l’exploit, particulièrement lorsqu’il est question d’obtenir un service en français au Québec.

Recevoir un service adéquat dans la langue de Molière, offert par un employé capable de comprendre les enjeux locaux, semble aujourd’hui presque impossible. La grande majorité, pour ne pas dire la totalité, des appels effectués par le Vingt55 ont été redirigés vers des centres d’appels situés au Maroc ou au Salvador, où les représentants, souvent peu familiers avec la réalité québécoise, peinent à répondre dans un français acceptable.

Malgré de nombreuses tentatives pour être transféré à un employé basé au Québec, la tâche s’est avérée impossible. Résultat : un problème non résolu, étalé sur plus de cinq mois, nécessitant près d’une vingtaine d’appels et plus d’une trentaine d’heures de transferts, d’échanges, de rappels et de suivis. Un processus frustrant… et coûteux pour le client malgré la bonne volonté apparentent des travailleurs étrangers, un service à la clientèle et expérience client qui laisse grandement a désiré.

Une tendance inquiétante

Une analyse des rapports annuels de TELUS sur son effectif révèle une tendance alarmante :

En 2005, l’entreprise comptait 15 516 employés syndiqués (Métallos et SCFP).

En janvier 2024, il n’en restait plus que 3 815.

Au Québec seulement, ce sont 640 emplois syndiqués qui ont disparu.

Pendant ce temps, les emplois internationaux ont grimpé à 79 000, tandis que ceux au Canada stagnent à 28 000.

« TELUS a un mandat clair : se débarrasser des syndicats. Et pendant qu’elle sabre dans ses meilleurs joueurs, elle devient la championne canadienne des plaintes à la Commission des plaintes relatives aux services de télécom-télévision (CPRST) », déplore Brian Leclerc, président du SCFP–SAMT 5144.

Le SCFP appelle à la résistance

Le SCFP recommande à ses membres de refuser ces offres. Selon le syndicat, si TELUS avait réellement l’intention de réduire ses effectifs, une baisse des emplois au Canada serait également observable. Il réclame que l’entreprise cesse immédiatement ses pratiques jugées abusives et qu’elle respecte ses engagements envers ses travailleuses et travailleurs syndiqués, ainsi qu’envers sa clientèle.

Avec 143 000 membres au Québec, le SCFP représente plus de 6 100 travailleuses et travailleurs du secteur des communications dans la province. Il est également présent dans plusieurs autres secteurs, dont les affaires sociales, l’éducation, les universités, l’énergie, les municipalités, les sociétés d’État, les transports, le secteur incendie, ainsi que dans les organismes publics et parapublics. Le SCFP est le plus grand syndicat affilié à la FTQ.

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Éric Beaupré
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