Sainte-Eulalie
Travailleur de Signalétik inc. heurté mortellement sur un chantier de l’autoroute 20© Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
Comme en témoignait le Vingt55 lors des événements, l’accident est survenu le 21 septembre 2020 un peu avant 4 h, le travailleur, avait été heurté par un véhicule sur un chantier de construction au km 215 sur l’autoroute 20 Est à Sainte-Eulalie, le conducteur impliqué avait pris la fuite après avoir heurté le travailleur devant ses collègues de travail.
Selon les conclusions du rapport de la CNESST, le jour de l’accident, M. Beaulieu se trouvait sur un chantier de l’autoroute 20 et s’affairait à l’installation des glissières en béton pour chantiers dans le but de fermer la voie de circulation de gauche de l’autoroute en direction est. Le travailleur se déplaçait à pied à l’intérieur de l’aire de travail délimitée temporairement par des repères visuels afin d’aider l’opérateur du chariot élévateur à aligner les glissières.
Alors que l’opérateur du chariot élévateur se déplaçait pour soulever une glissière, M. Beaulieu, qui se situait alors à proximité d’un repère visuel positionné à la limite de la voie de droite ouverte à la circulation, a été heurté par une automobile. Les secours ont été appelés sur les lieux et M. Beaulieu a été transporté au centre hospitalier, où son décès a été constaté.
(Vidéo) La CNESST dévoile les conclusions de son enquête @ Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail
Causes de l’accident
L’enquête a permis à la CNESST de retenir deux causes pour expliquer l’accident :
Le travailleur a été heurté mortellement alors qu’il se trouvait momentanément dans la trajectoire de l’automobiliste qui a emprunté la voie ouverte à la circulation de l’autoroute en direction est.
La planification des travaux d’installation des glissières en béton pour chantiers en contexte autoroutier était déficiente et exposait le travailleur à un danger de heurt.
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit l’installation des glissières en béton pour chantiers et a exigé de l’employeur, Signalétik inc., et du maître d’œuvre, C.F.G. Construction inc., qu’ils fournissent une méthode de travail sécuritaire.
L’employeur et le maître d’œuvre se sont conformés à ces exigences en fournissant une méthode de travail écrite accompagnée de plans de signalisation signés et scellés par un ingénieur. Ces plans incluaient la fermeture de la bretelle d’accès adjacente, la mise en place d’un espace tampon éloignant les travailleurs de la circulation et une déviation de la circulation dans l’accotement.
Comment éviter un tel accident
Pour éviter qu’un travailleur ou un usager de la route soit impliqué dans un accident lors de la mobilisation des glissières en béton pour chantiers, des solutions existent. Notamment :
Préconiser l’utilisation d’équipements de manutention qui limitent le nombre de travailleurs près des voies ouvertes à la circulation (p. ex. : grue montée sur camion avec accessoires de manutention);
Adopter des méthodes de travail sécuritaires qui prévoient le positionnement adéquat des travailleurs et la manutention sécuritaire de la glissière. Cette dernière doit notamment être adossée au tablier du chariot élévateur;
Prévoir des entraves à la circulation qui tiennent compte de l’aire de travail devant être occupée par les équipements de manutention durant toutes les étapes de manipulation des glissières et qui augmentent la sécurité des travailleurs à pied d’œuvre sur le réseau autoroutier (p. ex. : fermeture et chemin de détour, espace tampon latéral, déviation).
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens nécessaires pour les éliminer ou les contrôler.
Suivis de l’enquête
La CNESST recommandera au ministère des Transports du Québec de s’assurer que les devis spéciaux en maintien de la circulation et signalisation des travaux privilégient des entraves qui tiennent compte des conclusions de cette enquête lors des changements de phase impliquant la mobilisation de glissières en béton pour chantiers afin d’assurer la sécurité des travailleurs.
D’autre part, la CNESST informera l’Association des travailleurs en signalisation routière du Québec et l’Association regroupant les installateurs et les signaleurs du Québec des conclusions de cette enquête.
La CNESST informera aussi l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec, l’Association québécoise des entrepreneurs en infrastructure et l’Association de la construction du Québec pour qu’ils informent leurs membres des conclusions de cette enquête afin que des méthodes de travail sécuritaires soient prévues lors de l’installation de glissières en béton pour chantiers.