Vaginisme après une agression : quand le corps se protège ….la chronique du CALACS La Passerelle

Vaginisme après une agression : quand le corps se protège ….la chronique du CALACS La Passerelle
Le vaginisme, à ne pas confondre avec vaginite! est un...

DRUMMONDVILLE

On s’entend tous pour dire qu’une agression sexuelle, c’est un évènement traumatisant qui a des impacts sur plusieurs sphères de notre vie. Peur, flashbacks, honte, dégoût sont toutes des conséquences que l’on entend souvent. Pourtant, on parle peu de l’impact qu’une agression sexuelle a sur notre sexualité. Sujet plus tabou, mais tellement essentiel. Étant donné la nature de l’agression, les impacts sur la sexualité peuvent être nombreux. Le vaginisme en est un peu connu, mais qui devrait l’être beaucoup plus.
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« Impression d’être déchirée de l’intérieur », « Brûlures », « Comme une lame de rasoir », « Un mur qui empêche tout de rentrer », ce sont des descriptions que l’on entend souvent des personnes vivant avec le vaginisme. Souvent, celles-ci ne comprendront pas ce qui se passe, se sentiront anormales, brisées, moins femmes, coupables, et le vivront comme un échec.

Le vaginisme (à ne pas confondre avec vaginite!) est un trouble sexuel dans lequel les muscles du périnée (muscles entourant le vagin) se contractent involontairement. Cette contraction rend la pénétration très douloureuse ou même impossible. Il en existe 2 types : primaire et secondaire. Le type primaire survient dès le début de la vie sexuelle pour différentes raisons (raisons physiques, un manque d’éducation à la sexualité, une peur d’avoir mal, etc.). Le type secondaire survient plus tard souvent à la suite à d’un choc tel qu’un avortement, un traitement pour le cancer ou encore une agression sexuelle.

Pourquoi? Dans le cas d’un vaginisme apparu à la suite à d’une agression, c’est un moyen involontaire et inconscient du corps pour se protéger. Le cerveau peut légitimement avoir associé pénétration avec danger. Ainsi, lors d’une pénétration, le cerveau va envoyer un signal réflexe aux muscles du périnée qui se contracteront et rendront la pénétration presque impossible. C’est une façon pour ton corps de dire « non, c’est assez ». C’est un réflexe et c’est involontaire. Ça manifeste un besoin de protection.

Non, l’agression n’a pas brisé ton corps. En fait, c’est le contraire : ton corps est fort et s’est adapté pour te protéger. Il veut ton bien-être, mais il a de la difficulté à distinguer ce qui est un danger ou non, à cause de l’association qu’il a créée. Il faut donc lui réapprendre et défaire cette association progressivement.

Il y a plusieurs solutions : suivi sexologique/psychologique, physiothérapie, des livres avec plusieurs étapes, hypnothérapeutes. Il existe aussi des méthodes plus physiques (injection de botox). Personnellement, si le vaginisme survient à la suite d’un choc, je ne le conseille pas d’emblée. C’est d’enlever le moyen de protection de ton corps qui trouvera sans doute une autre façon de se protéger. Il vaut mieux tenter de travailler l’aspect psychologique en premier.

Le vaginisme, ça se guérit. Il suffit de prendre le temps. Souvent, on veut aller vite, on a hâte que ça soit réglé, on se met de la pression pour notre couple ou pour nous. Malheureusement, aller vite avec le vaginisme, ça nuit plus qu’autre chose. Le corps se sent sous pression, presque agressé, et les symptômes empirent. Il faut y aller étape par étape, en se respectant et en se laissant le temps de vivre des petites réussites pour défaire l’association négative.

Ce sont les petites réussites qui mènent à la victoire.

Tu peux reprendre le contrôle de ton corps!

Vous avez des questions sur ce sujet ou n’importe quel autre, écrivez-vous dans notre boite à questions : https://forms.gle/QDPmiPLswumYxv1M6

Élisabeth-Anne Mailloux

Intervenante – CALACS La Passerelle

 

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