DRUMMONDVILLE
Il est lourd à porter ce secret, je le vois bien. Il prend de plus en plus de place dans ta vie, t’empoisonne doucement par en dedans… Tu te sens seule, même lorsque tu es entourée de ces personnes qui t’aiment et que tu aimes profondément. C’est plus fort que tout, que toi, alors tu continues à faire semblant. Ça semble être le meilleur choix pour le moment.
Qu’est-ce qui te fait peur au juste? Revivre ce moment et avoir mal jusqu’au fond de l’âme? Te faire juger sur les événements de ce jour-là comme si c’était ta faute? Je constate que la douleur, la peur, le doute et la honte se sont bien installés en toi et qu’ils occupent déjà beaucoup de place. TROP de place… Il en reste à peine pour tes projets, tes rêves, tes enfants, ta vie… Tu continues toutefois à faire semblant parce que ça semble être la meilleure façon de faire pour le moment.
L’agression sexuelle que tu as vécue a laissé sa trace, il n’y a pas de doute. Tu n’arrives plus à faire taire la petite voix et gérer les sentiments qui t’habitent. Des situations imprévisibles, des paroles et parfois même des odeurs ramènent à la surface des souvenirs longtemps enfouis. Ta tête et ton corps se rappellent. C’est trop difficile alors tu t’isoles et tu fais le choix de ne pas en parler, de tenter d’oublier, pour ne pas souffrir. Il y a aussi la peur de ne pas être crue, d’être rejetée, de créer des conflits. Tu continues à avancer et à faire semblant que tout va bien, ça semble être ta seule option mais c’est devenu insupportable. Tu n’en peux plus!
Et si tu arrêtais de faire semblant? Si aujourd’hui ou demain, on faisait ensemble ce 1er pas, celui qui est le plus difficile mais qui peut changer bien des choses. Parfois même le reste de ta vie. Tu sais de quoi je parle n’est-ce pas? Tendre la main, aller chercher de l’aide. Tu te sens prête? J’ai confiance en toi, je sais que tu es forte et courageuse et que tu en es capable. Ce ne sera pas facile, tu le sais bien et moi aussi alors rappelle-toi que tu n’es pas seule. Nous sommes là pour toi en ce début d’année et toutes les autres journées aussi, pour te soutenir, t’accompagner sur le chemin que tu choisiras, reprendre le pouvoir sur ta vie et surtout, arrêter de faire semblant que tout va bien. On te croit. Tes émotions sont réelles et valides. Tu n’es pas responsable. Quand tu seras prête, nous serons là et tu verras qu’ensemble, c’est possible et plus facile.
D’ici-là, je te laisse avec cette petite citation, remplie d’espoir :
« Commence aujourd’hui.
Commence là où tu es.
Commence avec la peur.
Commence avec la douleur.
Commence avec tes doutes.
Commence par une poignée de main.
Commence avec la voix qui tremble mais commence.
Commence et n’arrête pas.
Commence là où tu es, avec ce que tu as.
Mais… commence. »
On t’attend!
Julie Ouellet, chroniqueuse et directrice CALACS La Passerelle Drummondville.