DRUMMONDVILLE
Les passagers du train de VIA Rail impliqués dans un accident, hier soir ont dû passer près de huit heures assis dans le train @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.
À leur arrivée à Drummondville, les quelques clients qui descendaient n’étaient pas au bout de leurs peines. En effet, ils se sont retrouvés sans aide ni assistance devant une gare fermée et sous la pluie. Le train était initialement prévu d’arriver à Drummondville vers 18 h 30, or, les passagers à destination de Drummondville sont arrivés en gare vers 2 h 30 du matin, alors qu’ils se trouvaient, dans les faits, à seulement six minutes de leur destination.
Ces clients de VIA Rail ont dû compter sur la bienveillance d’un bon samaritain, à Drummondville.
Après avoir été laissés sur un quai de gare sans assistance par le personnel de VIA Rail. En effet, M. Gauthier, un père de famille drummondvillois, est venu chercher un membre de sa famille après huit heures d’attente et a dû pallier le manque d’assistance offert aux clients, abandonnés en pleine nuit.
« Cela faisait déjà huit heures que les passagers du train étaient à l’arrêt, à seulement six minutes de la gare de Drummondville, en raison d’un arrêt forcé à la suite d’un accident impliquant un véhicule sur le 10e rang, près de Drummondville », explique M. Gauthier.
Ce dernier a gentiment porté assistance à une jeune famille également laissée pour compte à la gare de Drummondville. « Mes sympathies vont bien sûr aux membres de la famille de la victime, mais VIA Rail aurait dû aussi penser aux clients qui ont passé près de 10 heures dans le train. »
M. Gauthier a donc porté assistance à sa belle-maman ainsi qu’à une famille ontarienne abandonnée sur le quai de la gare de VIA Rail à 2 h 30 du matin.
« Tout se passait bien jusqu’à six minutes avant d’arriver à Drummondville », explique M. Gauthier, qui a choisi de contacter le Vingt55 après avoir vu la mère de sa conjointe, âgée de 66 ans, laissée seule sur le quai à 2 h 30, sous la pluie, sans assistance, devant une gare fermée.
En effet, après avoir passé huit heures dans le train, avec pour seule assistance des biscuits, un petit sac de bretzels et de l’eau en guise de collation, les clients n’étaient visiblement pas au bout de leurs peines. Ils sont descendus à la gare de Drummondville, où ils ont été laissés sans grande considération, comme l’a observé M. Gauthier, et sans assistance ni sécurité, en pleine nuit et sous la pluie.
Une famille reconnaissante d’avoir pu compter sur le bon samaritain à Drummondville
Une famille de trois personnes, composée de deux adultes et d’un jeune enfant, a réussi à trouver un motel, alors qu’ils étaient coincés dans le train, à Drummondville, qui a accepté d’attendre leur arrivée pour leur offrir une chambre, les informant cependant qu’il n’y avait pas de moyen d’aller les chercher pendant la nuit.
« Il n’y avait ni taxi, ni Uber, ni aucun employé de VIA Rail pour les accueillir », explique M. Gauthier. Faisant face à une absence totale de service de la part de VIA Rail et à la porte fermée de la gare, la famille a failli pleurer de désarroi, comme l’a constaté le bon samaritain venu chercher un membre de sa famille.
« J’ai pris sur moi d’entasser tout le monde dans ma voiture et de les conduire à l’hôtel, puisque les taxis ne sont pas en service à Drummondville à 2 h 30 du matin. La petite famille ontarienne était très émotive et sous le choc d’avoir été abandonnée de la sorte après huit heures passées dans un train sans réponse. Il m’est apparu inconcevable que VIA Rail abandonne cette famille sans ressource ni aide, et sans s’assurer qu’ils ne se retrouvent pas dans la rue pour le reste de la nuit », a déclaré M. Gauthier en entrevue au Vingt55. « Pendant les huit heures d’attente, personne n’a songé à ouvrir la gare ou à s’assurer que les passagers soient correctement accueillis », a-t-il ajouté, précisant qu’il a pris sur lui la responsabilité de ramener cette petite famille à bon port.
L’aide et le soutien terrain refusés par ViaRail
Les pompiers de la municipalité, tout comme les policiers et les paramédics, n’ont pas juridiction dans les trains de ViaRail. Ils ont dû redoubler d’efforts à plusieurs reprises pour parcourir les 800 mètres nécessaires afin de porter assistance aux passagers et désincarcérer la victime. Bien que le directeur du service d’incendie de St Germain et les pompiers aient proposé l’utilisation d’un V.T.T et d’autres moyens alternatifs pour évacuer les clients, leurs offres de service et d’assistance sont restées vaines. Selon les informations obtenues par Le Vingt55 auprès des autorités, la direction de ViaRail a décliné les solutions proposées par le service incendie de la municipalité. Malheureusement, il n’a pas été possible d’obtenir d’explications sur cette situation du côté de ViaRail, qui a décliné toute demande d’entrevue.
« Une aide qui aurait dû être organisée par VIA Rail a manifestement fait défaut », affirme M. Gauthier.
Avec une voiture encastrée dans la locomotive et une enquête qui nécessitait plusieurs heures de travail, tandis que le train était à seulement six minutes de la gare, personne n’a envisagé de faire descendre les passagers et de les diriger vers un moyen de transport alternatif. C’est une chose que les employés n’ont pas demandée, tout comme les paramédicaux, les policiers et les pompiers qui ont fait plusieurs allers-retours de la route au train, semble-t-il. Ni la ville, ni les autorités, ni VIA Rail n’ont pensé, pendant ces huit heures, à offrir une aide et un soutien aux passagers qui arriveraient à Drummondville et qui seraient laissés dans la nuit et sous la pluie, dans une ville où la gare est fermée.
« Il n’y avait que quelques personnes, peut-être sept, qui descendaient à Drummondville. Cela n’aurait pas nécessité une logistique extraordinaire de leur offrir un minimum d’aide. Ceux qui devaient se rendre à Québec descendent dans une gare où les commodités et les taxis sont accessibles, contrairement à Drummondville, où la gare est fermée », rappelle M. Gauthier.
Une mère de famille s’est rendue au Cégep de Drummond, devant une résidence où elle devait rejoindre sa fille. Elle a dû s’organiser seule pour trouver un endroit sec et chaud. Les policiers de la Sûreté du Québec étaient débordés, occupés par plusieurs appels urgents liés à des enquêtes sur des collisions, des personnes en crise, des poursuites policières et des altercations. Ils n’étaient pas en mesure d’offrir le service de raccompagnement pour VIA Rail.
« Nous avons les services de bénévoles du SIUCQ avec un autobus et un poste de commandement qui sont utilisés lors d’incendies ou de sinistres, même cela aurait été mieux que rien », ajoute M. Gauthier qui, ce matin, n’en revenait pas que les huit heures d’attentes ne furent pas suffisantes pour que les employés du train ou la direction de VIA Rail assure un minimum aux clients.
Du côté de VIA Rail, il n’a pas été possible de joindre le service à la clientèle. Aucun de nos appels, demandes d’entrevues ou demandes par courriel n’a été retourné afin d’expliquer la situation. Seule une invitation unilingue anglaise a été transmise par un administrateur des réseaux sociaux de ViaRail, laquelle est restée sans suivi ni réponse malgré plusieurs tentatives pour obtenir un suivi auprès de la direction de VIA Rail.
Des clients se sont retrouvés sans aide ni assistance devant une gare fermée et sous la pluie à Drumnondville a 2h30 du matin @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.