DRUMMONDVILLE
Le Drummondvillois Steve Leclerc-Vallières a pris le chemin de la prison, sous escorte des constables spéciaux du palais de justice de Drummondville. @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.
Le verdict a été rendu aujourd’hui par l’honorable juge Jean-Guillaume Blanchette, au terme d’un procès tenu au palais de justice de Drummondville, où l’accusé avait été reconnu coupable de contacts sexuels sur une personne de moins de 16 ans et d’exhibitionnisme.
Des gestes lourds de conséquences pour la jeune victime.
La preuve entendue a établi que l’accusé a touché les parties intimes de la victime et exhibé à deux reprises ses organes génitaux devant celle-ci, en posant des gestes de nature sexuelle et en tenant des propos suggestifs. Ces gestes ont été posés alors que la victime, une enfant à l’époque, avait clairement exprimé son malaise et son désaccord. Le juge a souligné que les agressions sexuelles avaient été commis dans un lieu inconnu de la victime, renforçant la situation de vulnérabilité manifeste dans laquelle elle se trouvait.
« L’accusé a agi pour satisfaire ses pulsions et ses besoins, malgré les nombreuses demandes et indications claires exprimées par la victime », a rappelé le juge Blanchette. « Il n’a manifesté que peu d’égard pour les droits fondamentaux de celle-ci. Aujourd’hui, la justice doit envoyer un message clair en imposant une peine juste et approprié » a insisté l’honorable juge Blanchette.
Le juge a également tenu compte du témoignage crédible de la victime, dont l’identité est protégée en raison de son jeune âge, témoignage présenté au cours du procès auquel le Vingt55 a assisté. Il a aussi pris en considération deux lettres adressées au tribunal par la victime, dans lesquelles elle décrit les répercussions importantes et toujours présentes que l’agression a eues sur sa vie.
La défense proposait une peine dans la collectivité
Lors des représentations sur la peine, Me Louis Savoie, avocat de la défense, avait proposé une peine à purger dans la collectivité, plaidant que son client avait fait preuve de bonne conduite durant les procédures et qu’il ne présentait pas un risque élevé de récidive selon le rapport pré-sentenciel. Le rapport mentionnait notamment une prise de conscience partielle, une collaboration avec les services sociaux et un suivi avec un intervenant lors de l’évaluation sexologique.
Le juge Blanchette a toutefois jugé que ces éléments, bien que pertinents, ne constituaient ni des circonstances atténuantes ni des justifications suffisantes pour éviter une peine de détention. « Ce facteur est au mieux neutre dans l’analyse de la peine à imposer », a-t-il statué. « Vous aviez plus du double de l’âge de votre victime », a d’ailleurs rappelé l’honorable juge Parmi les facteurs aggravants, le juge a souligné que dans notre société, nous devons protéger les enfants, qui sont particulièrement vulnérables aux agressions et aux agresseurs, a-t-il ajouté.
Me Vicky Smith, procureure de la Couronne, avait plaidé pour une peine d’incarcération ferme, insistant sur les principes de dissuasion, de dénonciation et de protection du public.
Elle a rappelé que l’accusé n’a jamais reconnu sa culpabilité, qu’il n’exprimait aucun remords et n’avait démontré aucune prise de conscience réelle des gestes posés. « Ce n’est pas un profil de réhabilitation », a souligné Me Smith. « Ce type de comportement doit être dénoncé clairement. Il s’agit ici d’une situation qui justifie une peine d’emprisonnement ferme. »
Le juge a donc imposé une peine de 12 mois de détention, soit 9 mois pour le chef de contact sexuel et 90 jours pour les deux gestes d’exhibitionnisme, les peines étant à purger de façon consécutive.
L’accusé a été menotté dans le box des accusés et escorté hors de la salle d’audience par les constables spéciaux du palais de justice. Il a immédiatement été transféré au centre de détention, où il purgera sa peine.
Conditions strictes et inscription au registre des délinquants sexuels
En plus de la peine d’emprisonnement, Steve Leclerc-Vallières devra se conformer à une probation de trois ans, avec interdiction de contact avec la victime et obligation de suivi thérapeutique. Le tribunal a également ordonné son inscription au registre national des délinquants sexuels pour une durée de 20 ans ainsi que le prélèvement obligatoire de son ADN.
Rencontrée à la sortie du tribunal par le Vingt55, la procureure de la Couronne au dossier, Me Vicky Smith, s’est dite satisfaite de la décision. « Une peine d’emprisonnement s’imposait dans les circonstances. La victime, aujourd’hui suivie par le CAVAC, pourra, espérons-le, commencer à tourner la page. »
Steve Leclerc-Vallières a quitté le palais de justice menotté et escorté par les constables spéciaux du palais de justice de Drummondville, afin d’être conduit au poste de la Sûreté du Québec, où il sera ensuite transféré vers le centre de détention pour y purger sa sentence.

La procureure de la Couronne au dossier, Me Vicky Smith @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.