Bien-être des animaux : fini le dégriffage des chats au Québec !

Bien-être des animaux : fini le dégriffage des chats au Québec !
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Selon un sondageLéger réalisé pour le compte de l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux, il y aurait, dans la province, approximativement 700 000 chats privés de leurs griffes, soit environ 32% des félins adultes vivant dans un ménage.  

Cependant, à la suite de l’édiction du Règlement sur le bien-être et la sécurité des animaux domestiques de compagnie et des équidés par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation en août 2022, au Québec, sauf dans le cas d’une indication médicale thérapeutique recommandée par un médecin vétérinaire, il sera interdit de pratiquer le dégriffage (onyxectomie), la ténectomie digitale, la ténotomie digitale ou toute autre procédure chirurgicale visant à empêcher l’usage normal des griffes,,ainsi, à Drummondville comme partout au Québec,  les Mélo, Tigrous et Minou de ce monde pourront garder leurs griffes et ce, à compter du février 2024.

Il en sera de même pour d’autres chirurgies, comme la caudectomie, la dévocalisation et les tailles d’oreilles.

À l’origine, la pratique du dégriffage, qui a vu le jour aux États-Unis dans les années 1950, avait comme objectif d’enrayer la transmission du « Cat Scratch Fever », une maladie bactérienne que l’on venait alors de découvrir et qui pouvait causer de graves infections, particulièrement chez les enfants. Bien que les craintes de la maladie se soient depuis estompées, la triste habitude de faire dégriffer son chat est restée bien établie au Québec. Contre les menaces récurrentes d’éventuels abandons de la part des propriétaires, le dégriffage demeurera pendant des décennies une chirurgie dite de routine et malheureusement accessible à trop faible coût.

Heureusement, depuis une vingtaine d’années, conscients des impacts négatifs qu’a le dégriffage, en particulier sur le bien-être des chats, les médecins vétérinaires ont commencé à mieux expliquer la procédure, à mettre en garde les propriétaires contre les possibles complications et à suggérer de nombreuses solutions de rechange.

Dépliants d’informations, chroniques dans les médias, sensibilisation lors des consultations, augmentation du prix de cette intervention chirurgicale, refus de procéder : tout a été essayé pour réduire la quantité de dégriffages.

Au cours des dernières années, à la lumière de nouvelles études scientifiques concernant notamment le développement de douleurs chroniques, de plus en plus de médecins vétérinaires n’offraient simplement plus ce service, souhaitant que cette pratique soit proscrite au Québec.

Le tout culmina par le dépôt, en février 2022, d’une pétition signée par près de 22 000 Québécois demandant au gouvernement du Québec d’interdire la pratique de toutes les chirurgies non préventives et non thérapeutiques chez les animaux de compagnie.

Cette requête fut appuyée par l’Association canadienne des médecins vétérinaires, l’Association des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux, l’Association des techniciens en santé animale du Québec et l’Association des étudiants en médecine vétérinaire du Québec.

À la suite de cette démarche de citoyens et de professionnels de la santé animale, le gouvernement a décidé d’adopter cette réglementation, qui entrera en vigueur dans quelques jours.

Certains Drummondvillois s’inquiètent de devoir se départir de leur chat en raison de séances de déchiquetage un peu trop intensives de minou sur les meubles.

D’autres propriétaires de félins s’attendent à voir un marché de dégriffage clandestin effectué de manière plus inadéquate. ‘Est-ce que les propriétaires de chats qui souhaitent garder ou adopter un chat se tournent alors vers des services clandestins ?’, avance un Drummondvillois. La question se pose, tout comme l’inquiétude concernant les traitements qui seront alors donnés aux chats», ajoute le propriétaire d’un chat qui n’aurait pu le garder s’il avait encore ses griffes.

Il est important de se rappeler que plusieurs approches efficaces ont été développées pour mieux gérer les comportements de marquage par les griffes. Par exemple, mettre à disposition de l’animal des poteaux à griffes attrayants à des endroits stratégiques, tailler les griffes régulièrement et les recouvrir, une fois coupées, de capuchons de plastique. Ce sont des mesures qui sont la plupart du temps efficaces, d’autant plus si celles-ci sont mises en place dès l’arrivée du chat dans un foyer.

Que ce soit pour l’entretien des griffes ou tout autre problème, n’hésitez jamais à consulter votre médecin vétérinaire et son équipe médicale afin d’obtenir de l’aide.

Éric Beaupré
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