Décès par geste volontaire : une intervention traumatisante pour des adolescents qui sème l’indignation et l’incompréhension à Drummondville

Décès par geste volontaire : une intervention traumatisante pour des adolescents qui sème l’indignation et l’incompréhension à Drummondville
Décès par geste volontaire au parc Bellevue : une intervention traumatisante pour des adolescents © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés

DRUMMONDVILLE

Un groupe d’adolescents a eu la lourde tâche de devoir décrocher un homme qui s’était enlevé la vie par pendaison dans un parc. Cette situation traumatisante a nécessité l’intervention immédiate du CEPS et des services de soutien, une situation que déplorent et veulent dénoncer des parents.

Décès par geste volontaire au parc Bellevue : une intervention traumatisante pour des adolescents © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés

La situation et évènement rapporté par un groupe de jeune adolescent soulève l’indignation des parents et même d’intervenants qui questionnent les risques et les impacts psychologiques pour ces enfants de secondaire 1, bien loin d’être préparés émotionnellement et psychologiquement à une telle intervention.

Un groupe d’adolescents a vécu un moment traumatisant et pour le moins difficilement explicable.

Selon les informations obtenues sur place par le Vingt55 témoin des événements, un groupe d’étudiants venus au parc Bellevue pour étudier ont découvert un homme qui s’était enlevé la vie par pendaison. Après avoir composé le 911, un des adolescents s’est vu demander de décrocher la victime par le service de répartition. Le jeune adolescent et le groupe d’amis, composé d’une dizaine d’enfants, ont dû s’exécuter et casser la branche pour amener le corps inanimé au sol. À l’arrivée des policiers sur place, l’homme était déjà au sol. Les policiers ont rapidement pris en charge la victime et tenu le groupe d’adolescents à l’écart afin d’obtenir leur version des faits.

Les policiers de la Sûreté du Québec ont pu compter sur l’intervention de Sandrine Vanhoutte, directrice du centre d’écoute et de prévention suicide de Drummondville (CEPS, afin d’agir et d’intervenir auprès du groupe, visiblement sous le choc et confronté à une situation qui dépassait largement leur compréhension.

Sans commenter les circonstances de l’événement, la direction du CEPS, Sandrine Vanhoutte, confirme qu’elle a rencontré les jeunes adolescents et leurs familles.

« C’est une situation difficile pour quiconque est confronté à la découverte d’un décès par geste volontaire, encore plus de devoir assister à décrocher une personne, » a-t-elle précisé en entrevue au Vingt55.

Selon les informations qui restent à être confirmées, c’est lors du protocole d’appel que le répartiteur, avec un adolescent au bout du fil, aurait demandé cette assistance. Des témoins rencontrés par le Vingt55 ont indiqué que les adolescents sont intervenus dans une partie boisée du parc, à proximité de la rivière.

« Il me paraît inacceptable de demander à des adolescents de décrocher un homme sans vie, de par la nature de l’événement mais aussi du risque auquel s’exposaient aussi les enfants, » a ajouté un citoyen, qui n’aurait jamais effectué cette lourde tâche. « Est-ce que le central savait à qui il s’adressait et l’impact d’une telle demande ? » a-t-il questionné.

Des parents ont contacté le Vingt55 pour dénoncer une situation inacceptable et traumatisante pour des enfants.

« Demander à des enfants de décrocher un pendu dans un parc est une intervention très discutable, » déplore un père de famille en entrevue au Vingt55 « Mon fils et ses amis ne pouvaient pas détacher la ceinture qui retenait l’homme, ils ont dû casser la branche, » précise le père, en ajoutant que les adolescents ont également été sollicités pour fournir des détails sur l’état de la victime et fouiller ses affaires personnelles. « J’espère que l’aide et le soutien psychologique seront présents pour eux rapidement, et que les protocoles d’intervention pour ce genre de situation seront revus et corrigés, « précise le père indigné et inquiet pour les enfants.

Du côté du centre de services scolaires, Normand Page, directeur des communications, a expliqué avoir été informé des événements.

« Nous avons rapidement mis en place un filet de protection et des intervenants spécialisés pour intervenir aussi auprès des enfants. Pour le moment, l’important est de nous assurer de l’état émotionnel et mental de nos élèves. Nous possédons des informations préliminaires qui seront assurément validées, à savoir si la demande de porter assistance à une personne qui s’est enlevé la vie a bel et bien été faite par les autorités, et si c’est le cas, cette situation nous paraît très discutable. Exposer des jeunes à un tel événement pourrait être très lourd de conséquences, même pour des adultes.

« Il est facile d’imaginer les conséquences et questionnements pour ce groupe d’adolescents, » a expliqué le directeur des communications contacté par le Vingt55, qui précise vouloir obtenir toute l’information possible sur les circonstances de l’appel, de se forger une opinion sur la situation. Des demandes seront effectuées afin de bien comprendre ce qui a conduit les jeunes à devoir décrocher un homme dans de telles circonstances, a précisé le directeur du service des communications du Centre de Services Scolaire Des Chênes.

Du côté de la Sûreté du Québec, compte tenu des circonstances du décès et de l’appel, aucun commentaire ne sera effectué. L’enquête se poursuit et le dossier a été soumis au coroner pour enquête. Questionné sur le contexte de l’appel, le service des communications précise qu’un suivi devrait être fait rapidement afin de comprendre et tenter d’expliquer le contexte de l’appel et de vérifier si des demandes ont effectivement été faites auprès des jeunes.

Le centre d’écoute et de prévention suicide confirme demeurer présent pour les adolescents et leurs familles, ainsi que pour toute personne ayant besoin d’aide ou d’écoute.

Décès par geste volontaire au parc Bellevue : une intervention traumatisante pour des adolescents © Crédit photo : Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés

Le Vingt55 rappelle que toute personne ayant besoin d’aide et de soutien peut trouver une oreille attentive auprès du Centre Écoute Prévention du Suicide de Drummondville. au 819-477-8855. Si vous traversez une période difficile ou avez besoin de quelqu’un à qui parler, le CEPS Drummond est là pour vous.

https://cepsd.ca
Éric Beaupré
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