Démolition de l’Asile de Sainte-Clotilde-de-Horton : une page d’histoire qui a marqué la municipalité et alimenté plusieurs légendes disparaît du paysage

Démolition de l’Asile de Sainte-Clotilde-de-Horton : une page d’histoire qui a marqué la municipalité et alimenté plusieurs légendes disparaît du paysage
Démolition de l'Asile de Sainte-Clotilde-de-Horton @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Sainte-Clotilde-de-Horton

L’asile de Sainte-Clotilde-de-Horton, également connu sous le nom de Maison Dorval, a longtemps dominé le paysage de Sainte-Clotilde-de-Horton. Aujourd’hui, il cède sa place à l’histoire.

Démolition de l’Asile de Sainte-Clotilde-de-Horton @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Le Vingt55 a assisté au premier coup de pelle marquant le début de la démolition de cet édifice au lourd passé historique, connu pour son rôle dans le domaine de la santé mentale et son aura dans le monde de l’ésotérisme et du paranormal.

En effet, le Vingt55 a été témoin du premier coup de pelle marquant le début de la démolition de l’immeuble, un bâtiment chargé d’un lourd passé historique et célèbre dans un univers parallèle où l’ésotérisme et les fantômes ont suscité un vif intérêt.

L’acheteur a donc fait l’acquisition de l’immeuble et du terrain au cours des derniers mois, et selon l’entente, il était tenu de disposer de l’immeuble, comme l’a confirmé l’un des employés rencontrés sur place par le Vingt55.

L’édifice, jugé non conforme et non sécuritaire, devait être démoli. La rénovation de l’immeuble s’est avérée impossible et trop onéreuse, d’autant plus que le terrain est situé dans une zone agricole qui, pour le moment, n’a aucune autre vocation, comme le confirme le directeur général de la municipalité.

L’asile a acquis une réputation de lieu « mythique et hanté », renforcée par de nombreux tournages de films et documentaires sur les phénomènes paranormaux qui s’y seraient produits.

Fondé en 1939 par les missionnaires du Sacré-Cœur, l’édifice a été transféré aux Frères de l’Instruction Chrétienne en 1953. Une pierre gravée avec la devise « Sinite parvulos venire ad me » (« Laissez venir à moi les petits enfants ») était toujours visible et ornait l’un des murs avant sa démolition, un témoin poignant de son histoire.

Converti en centre de réadaptation pour personnes souffrant d’un handicap intellectuel, l’asile a été marqué par des récits de traitements inhumains, alimentant les rumeurs et les légendes urbaines.

Ce lieu a inspiré de nombreux tournages, documentaires sur le paranormal, courts métrages, films, et est devenu un site prisé par les photographes. Même une fête d’Halloween, s’inspirant de l’atmosphère unique de l’Asile, a été l’un des derniers événements organisés sur ce site qui disparaît aujourd’hui sous les coups de pelle. Cette démolition signifie non seulement la disparition physique d’un bâtiment, mais aussi la fin d’un chapitre controversé dans le domaine de la santé mentale au Québec pour certains, et la disparition d’un lieu emblématique des phénomènes paranormaux et ésotériques pour d’autres.

Simon Bouchard, directeur général de la Municipalité de Sainte-Clotilde-de-Horton, a expliqué en entrevue qu’il s’agit véritablement d’une page d’histoire qui se tourne. La propriété du terrain et de l’édifice, qui a marqué les esprits, continuera d’alimenter les souvenirs pour certains, tandis que pour d’autres, elle représente une part importante de l’histoire qui mérite d’être consignée dans un recueil. Simon Boucher a personnellement confirmé qu’un comité se chargera de la création de ce document, qui relatera le passé et l’histoire de l’édifice. L’idée n’est pas d’oublier notre histoire, mais de la préserver.

Le Vingt55 a appris que de nombreux éléments ont été conservés avant la démolition, dans le cadre des premiers travaux visant à sécuriser l’édifice.

Simon Boucher, directeur général de la Municipalité de Sainte-Clotilde-de-Horton, souligne qu’il s’agit d’une page d’histoire qui se tourne.

Dans une initiative personnelle, Monsieur Boucher nous a confié son intérêt pour mettre en avant un recueil ou un livre. Simon Bouchard, directeur général de la Municipalité de Sainte-Clotilde-de-Horton, a expliqué en entrevue qu’il s’agit véritablement d’une page d’histoire qui se tourne. La propriété du terrain et de l’édifice, qui a marqué les esprits, continuera d’alimenter les souvenirs pour certains, tandis que pour d’autres, elle représente une part importante de l’histoire qui mérite d’être consignée dans un recueil.

Simon Boucher a personnellement l’intention et l’attrait pour mettre en avant l’idée d’un document qui pourrait prendre la forme d’un recueil ou d’un livre, document qui relatera le passé et l’histoire de l’édifice.

L’idée n’est pas d’oublier notre histoire, mais de la préserver.  » C’est en marge de mes fonctions que je prévois mettre en avant l’idée et le projet, éventuellement avec l’aide d’un petit comité qui pourra m’aider dans cette initiative personnelle » , précise Monsieur Bouchard.

Douze décès tragiques, notamment dus à des incendies en 1959 et 1988, ont ajouté à sa sombre réputation.

En 2014, une soirée d’Halloween a rassemblé 2 500 personnes, devenant l’une des dernières activités sur le site avant qu’un incendie causé par des vandales en 2015 ne scelle son destin. Depuis, un bras de fer juridique oppose le propriétaire et la ville sur l’avenir du bâtiment, entre préservation historique et nécessité de renouvellement.

La démolition de l’asile de Sainte-Clotilde-de-Horton marque un tournant significatif dans l’histoire de la santé mentale au Québec, symbolisant la fin d’une époque et le début d’une ère nouvelle, axée sur l’espoir et le respect de la dignité humaine. Ce site, autrefois marqué par la souffrance, offre désormais une toile vierge pour un avenir meilleur et une nouvelle page d’histoire.

Le projet de démolition de l’asile a été un processus complexe, mêlant émotion et respect, avec la conservation d’objets et documents historiques. La communauté a réagi de manière mitigée, partagée entre le soulagement de se défaire d’un symbole de souffrance et la perte d’un morceau d’histoire.

L’avenir du site suscite de nombreuses spéculations. Des projets envisagent la conservation de la vocation de zone agricole. Possiblement un monument pourrait y être érigé, a confirmé M. Boucher. En effet, un mémorial devrait y être érigé ou sinon dans un document ou recueil dans le but de rendre hommage au passé tout en contribuant à l’histoire de la communauté.

Pour le moment, les nouveaux acquéreurs n’ont présenté aucune demande de changement de zonage pour le terrain, qui reste classé en zone agricole, comme l’a confirmé M. Boucher en conclusion d’une interview avec le Vingt55

Démolition de l’Asile de Sainte-Clotilde-de-Horton @ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

Éric Beaupré
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