Félix Pagé présente sa plaidoirie à son procès: Les jeux sont faits

Félix Pagé présente sa plaidoirie à son procès: Les jeux sont faits
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Il tente de démontrer que l’occasion unique de commettre le crime n’est pas établie et qu’il n’a pas pu commettre le crime

DRUMMONDVILLE

Félix Pagé jouait gros en se représentant seul devant les six hommes et six femmes du jury au procès qui se déroule au palais de justice de Drummondville le jeudi 31 janvier. Ainsi, le juge, les jurys, tout comme les membres de la famille ont écouté la plaidoirie de l’accusé qui fait face à l’un des chefs d’accusation les plus graves du code criminel, soit de meurtre non prémédité et d’outrages à un cadavre.

Les jeux sont faits pour Pagé

Pagé a pris place à  la barre des témoins  avec confiance, assurément prêt à livrer sa plaidoirie qui lui éviterait un verdict de culpabilité, ce qui le conduirait pour de longues années derrières les barreaux s’il était reconnu coupable.

Démontrer que l’occasion unique de commettre le crime n’est pas établie

Félix Pagé tente de démontrer que la Couronne ne dispose pas d’une «preuve d’exclusivité».

Le jury devra déterminer qu’il a eu «l’occasion exclusive» de tuer Roland Baker, c’est-à-dire qu’il était le seul à avoir pu commettre le meurtre, en plus d’avoir un mobile.

Selon Pagé la Couronne n’a pas établi le moment du crime, ni avec précision l’arme utilisée, ni qu’il pouvait être l’auteur exclusif du meurtre de Roland Baker en mai 2017.

Un travail superficiel et dirigé des policiers

Plusieurs éléments manquent en preuve a tenté d’établir Pagé en plaidoirie. «M. Baker a été battu avec violence. Du sang il devait y en avoir partout. Celui qui a commis le crime devait avoir plus qu’une goutte sur ses bottes», a expliqué Pagé au jury, faisant valoir que les deux ou trois gouttes retrouvées sur lui ne constituent pas une preuve. «Rien de tel n’as été démontré par les témoins experts.»

«M. Baker a été frappé à l’aide d’un objet contondant, un couteau, un pic, selon le rapport de la pathologiste. D’importantes lacérations partout sur le corps de la victime dont deux lacérations importantes à l’abdomen et sur plusieurs centimètres. Où est le couteau? Les policiers n’ont mis en preuve aucun couteau, pas même ce qui aurais pu servir au meurtre dans la maison de la victime, fait valoir Pagé. Pourquoi?»

Un élément et manquement important selon lui.

«Pas de traces d’empreintes incriminantes»

«Oui, des empreintes sur des endroits où nous étions en droit d’en trouver au sous-sol, sur le «réfrigérateur». Oui j’ai du ou pu le déplacer alors que M. Baker était en vie», a tenté d’établir Pagé. «Trois petites empreintes pour autant de manipulation, à des endroits où en tout autre temps j’aurais pu les mettre?» a-t-il questionné.

«Mais rien de laisser sur le sac de plastique recouvrant le corps, le plastique étant très réactif à l’empreinte selon les experts. Aucune sur le corps, ni ADN sur la scie et le bâton de baseball, ni sur un objet contondant qui manque dans le scénario de la Couronne», a rappelé Pagé aux membres du jury.

Un alibi de temps que tente de faire valoir Pagé

«Le temps est aussi un facteur selon toute logique. Il aurait fallu plus de six ou huit heures pour commettre le meurtre, pour démembrer M. Baker et l’emballer dans des sacs, le placer au frigidaire, nettoyer la scène de crime à ce point, et ensuite entreprendre des travaux de rénovation pour tenter de maquiller la scène. Je n’ai eu, selon toute logique, que quatre à cinq heures au mieux!.» a tenté d’établir Pagé.

Une conclusion rapide et pas d’autres suspects recherchés

«Les policiers ont sauté rapidement aux conclusions», fait valoir Pagé.

«Plus d’une quarantaine d’échanges en quelques heures fait par M. Baker via son ordinateur, avec des inconnus. Aucun d’entre eux n’a été mis en cause ou suspecté? Non ils ont rapidement déduit que j’étais le seul suspect possible, clame Pagé et pourtant rien ne prouve ou soutient ce scénario.» explique Pagé.

«Une certaine déclaration d’un témoin rapporte avoir entendu M. Baker crier: ‘’va-t’en petit criss’’, alors que j’étais à plus de 135 km de là», fait valoir Pagé.

La Couronne a débuté sa plaidoirie à 14 h 15 jeudi. Le vingt55 est présent sur place pour vous rapporter la plaidoirie de Me Magali Bernier.

 

Éric Beaupré
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