Grâce, danse et magie à l’orchestre symphonique de Drummondville

Grâce, danse et magie à l’orchestre symphonique de Drummondville
@ Crédit photo Jean-François Savoie / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

On attendait avec hâte cette 7e symphonie de Beethoven depuis l’annonce de la programmation 2023-2024. Le chef Julien Proulx, pour ses dix ans à la barre de l’ensemble, nous avait annoncé quatre grandes symphonies à travers la saison. Et pas n’importe lesquelles, cher public : La symphonie fantastique de Berlioz, la première de Brahms, la cinquième de Chostakovitch (ma préférée), mais surtout, surtout, la septième de Beethoven.

Comment est-ce que ce chef d’œuvre allait sonner, résonner, se réverbérer, se déployer dans la Maison des arts? La réponse plus bas.

@ Crédit photo Jean-François Savoie / Vingt55.ca Tous droits réservés.

L’orchestre avait mis la table lors du concert précédent en nous offrant une symphonie fantastique de Berlioz pleine d’émotions et de drame, un tout en finesse et puissance concerto pour deux pianos de Poulenc avec le duo Fortin-Poirier et une pavane pour une infante défunte de Ravel mélodique et mélancolique à souhait.

Symphonie minute de José Evangelista

Pour nous amener au Beethoven, considéré par Wagner comme l’apothéose de la danse, en deuxième partie, le chef Julien Proulx avait choisi, en ouverture et hommage, la symphonie minute de son ancien professeur récemment décédé José Evangelista de la faculté de musique de l’université de Montréal. Note : l’auteur de cet article a également eu le privilège de travailler avec monsieur Evangelista pendant plusieurs années au sein de l’atelier de gamelan balinais de l’UdM. Le site classique La Scena musicale parlait de José Evangelista comme d’un compositeur en constante évolution. Sa symphonie minute suit le principe d’hétérophonie, vieux comme le monde, une longue ligne mélodique autour de laquelle tourne des variations à travers les instruments. Ce fut une découverte intéressante, pleine d’entrain et de rythme.

Pulcinella d’Igor Stravinsky et le département de danse du Cégep de Drummondville

Qui danse dit rythme et séquences rythmiques. Le reste de la première partie du concert faisait place à deux grands noms de la danse : Diaghilev et ses grands ballets et Stravinsky, compositeur de grandes œuvres pour cette troupe. La suite Pulcinella nait de l’idée de Diaghilev de créer un collage/arrangement des œuvres du compositeur italien baroque Pergolèse. Pensons ici aux merveilleux collages du poète Jacques Prévert ou a une couette ou quilt en couture. Un patchwork! Loin de ses monuments musicaux précédents pour les ballets de Diaghilev que sont le Sacre du printemps et Petrouchka, mettons que Pulcinella fait la job si on ajoute l’ingrédient dansant.

L’OSD avait fait appel au département de danse du Cégep de Drummondville pour rehausser Pulcinella. Derrière une grande toile, ramenant à l’avant le principe du théâtre des ombres chinoises, nous avons pu apprécier le travail chorégraphique de la professeure Maryse Blanchette et son équipe de six danseuses : Maxine Binette, Cassandre Germain, Emmeline Hahni, Alice Mailloux, Anaïs Robert et Daphnée St-Martin. Le patchwork musical et le théâtre d’ombre dansé nous ont offert un beau moment.

La 7e symphonie de Ludwig von Beethoven

Alors? Comment est-ce que ce chef d’œuvre qu’est la 7e symphonie de Beethoven allait sonner, résonner, se réverbérer, se déployer dans la Maison des arts Desjardins?

Merveilleusement bien!

Dès les premières notes, tout est là. Puissance, lyrisme, entrain, beauté. Au gré des thèmes, des reprises et des développements, le visage des musiciens nous montre de grands sourires. Clairement, il se passe quelque chose et cette magie restera jusqu’à la dernière note.

Le chef Julien Proulx nous raconte que «la générale avait très bien été et nous étions très confiants. Nous avons pu y aller à fond et nous amuser et aller plus loin dans notre interprétation. Nous étions dans l’instant présent.» Il conclu, «c’est un accomplissement qui nous fait du bien et qui reste en termes de confiance pour les concerts suivants.»

Ça promet pour la première symphonie de Brahms le 15 février et la merveilleuse cinquième symphonie de Chostakovitch le 18 avril.

En attendant, préparons nous à une grande dose d’humour et de grandes voix avec la version concert de l’opéra L’élixir d’amour de Donizetti présenté avec les voix de l’atelier lyrique de l’opéra de Montréal.

Éric Beaupré
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