LA CHRONIQUE DE JULIE – PRÉVENTION DU SUICIDE | Le burn-out étudiant… Vraiment? |

LA CHRONIQUE DE JULIE – PRÉVENTION DU SUICIDE | Le burn-out étudiant… Vraiment? |
© Photos : Éric Beaupré. | Tous droits réservés.

Gabrielle arrive au boulot 10 minutes à l’avance, comme d’habitude. Elle s’absente rarement car elle a besoin de ce revenu pour « arriver ». Cette semaine toutefois, elle s’est permis de le faire. Elle était dans son rush de mi-session et manquait de temps pour étudier et finir ses travaux.

Je la regarde se préparer et je remarque son teint pâle, ses traits tirés, son regard vide; elle sourit, mais l’énergie n’y est pas. Ses collègues la taquinent un peu :

« Une autre nuit blanche Gabrielle ? ».

Elle sourit, n’ajoute rien et tous reprennent le travail. C’est normal après tout, elle est en mi-session ! Gabrielle est épuisée. Elle vient de remettre son tout dernier travail et est officiellement en relâche. Ho pardon! En semaine de mise à jour…

Vous connaissez l’histoire de la grenouille dans l’eau froide? Elle nage, fait ses p’tites affaires, tout va bien. Si on augmente tout doucement la température de l’eau, la grenouille n’en fera pas de cas, profitant même de cette petite chaleur agréable.

Lorsque l’on continue à augmenter la température en douce, notre grenouille adorée se met à ressentir les malaises de ce changement mais ne s’alarme pas, ne voyant pas le danger de la situation. Lorsque l’eau arrive au point d’ébullition toutefois, il est trop tard; la chaleur la paralyse et l’empêche de prendre son élan pour simplement sortir de l’eau.

L’épuisement, c’est un processus lent et insidieux. On ressent les effets, mais on se dit capable de le gérer. Et on gère, tant bien que mal, jusqu’à ce que l’eau bouille.

L’épuisement étudiant, vous connaissez?

Nombreuses sont les recherches effectuées par les universités canadiennes sur le sujet. Les résultats sont tous les mêmes : un étudiant collégial sur trois souffre d’anxiété et vit de la détresse psychologique.

Trois étudiants universitaires sur 10 rapportent avoir vécu une certaine détresse psychologique pendant leurs études et certains admettent même avoir eu des idées suicidaires.

Ça fait peur, n’est-ce pas? Ce qui fait encore plus peur, c’est qu’une bonne partie de ces étudiants hésitent ou ne vont tout simplement pas chercher d’aide par peur d’être jugé ou parce qu’ils considèrent que ce stress est  normal et fait partie de « l’expérience étudiante ».

Tout comme Gabrielle, les étudiants vivent un lourd stress associé à la pression de « réussir », de se trouver un emploi et d’avoir un revenu stable. Cette situation est pire en début de parcours universitaire et s’ils vivent pour la toute première fois en appartement.

Ça fait beaucoup de nouveautés en même temps ! Mais comment faire la part des choses entre un stress normal, bien géré, et notre grenouille qui brûle à petit feu ?

On porte attention aux signes de détresse psychologique suivants :

Physiques: fatigue, nervosité, maux de tête, insomnie.

Cognitifs : difficulté à prendre des décisions, se concentrer, oublis fréquents, idées pessimistes.

Émotifs : irritabilité, anxiété, sentiments dépressifs, colère, excitabilité, humeur changeante.

Comportementaux : sautes d’humeur ou impatience, isolement (retrait), crises de larmes, abus d’alcool, de drogues, surconsommation de médicaments.

Attention !

Pour que la détresse soit significative, on doit pouvoir noter un changement dans les habitudes et le comportement. La présence d’un seul signe n’est pas alarmante, mais plutôt la présence de plusieurs signes, ainsi que la fréquence et l’intensité de ceux-ci, peuvent indiquer une détresse sérieuse.

QUOI FAIRE?

Certains éléments ont été identifiés comme étant très aidants, soit :

Un soutien social: famille, amis, ressources professionnelles et communautaires.

Un sentiment d’appartenance à un groupe en faisant, par exemple, une activité parascolaire en se joignant à des gens partageant les mêmes intérêts.

Recourir à de l’aide: ne pas rester seul avec sa souffrance. Il faut en parler, partager ses états d’âme, consulter un professionnel du Service aux étudiants, du communautaire ou du réseau de la santé si c’est nécessaire.

L’épuisement étudiant est bien réel

Soyons attentifs à ce que vivent nos jeunes et au besoin, il ne faut pas hésiter à aller vers des ressources d’aide. Vous soupçonnez une détresse? Vous avez juste besoin d’en parler? Appelez nous au Ceps Drummond, on va jaser! 819 477-8855 – 24h7


Je suis là.#onjase.

 

Julie Ouellet
CHRONIQUEUSE
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