Narges Mohammadi, récompensée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits de la personne et la liberté pour tous »

L’annonce du Prix Nobel de la paix 2023, coincée entre la guerre en Ukraine et le conflit Israël VS Hamas, a eu une couverture médiatique bien courte. Comme ce prix prestigieux a été attribué à une femme du Moyen-Orient, prenons le temps de faire plus amplement connaissance avec elle.

Récompensée « pour son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour la promotion des droits de la personne et la liberté pour tous » (termes prononcés par Berit Reitss-Andersen, présidente du comité Nobel norvégien), la journaliste et militante iranienne Narges Mohammadi, vice-présidente du Defenders of Humain Right Centre, a été condamnée en 2016 à 16 ans de prison, pour avoir pris régulièrement fait et cause en faveur du port libre du voile et du respect de la liberté d’expression pour toutes et tous.

Ce n’est pas l’emprisonnement dans des conditions presque inhumaines qui allait la faire taire. En effet, le 16 septembre 2023, lors du 1er anniversaire de la mort de Mahsa Amini, morte en prison pour avoir porté le voile incorrectement, Narges et 3 codétenues ont brûlé leur voile dans la cour de leur prison, à Téhéran. Pour information, l’Iran se situe au 143e rang, sur une liste de 146 pays, en ce qui concerne l’égalité entre les sexes.

L’égalité déjà là ? Le féminisme devenu inutile ? Hélas non. Encore aujourd’hui, au 21e siècle, des femmes et des filles sont infériorisées, bafouées, torturées, battues, violées, emprisonnées, tuées pour la simple raison qu’elles sont femmes et filles. Parce qu’elles osent prendre la parole et agir, afin de remettre en question « l’ordre établi ». Telle est la situation de Narges Mohammadi, guerrière pacifiste pour la cause des femmes.

Le combat mené par les féministes pour l’égalité des sexes n’a jamais tué qui que ce soit, contrairement à bien des combats initiés et soutenus par des hommes. Les victoires remportées par les féministes ont toujours amélioré les conditions de vie de l’ensemble des êtres humains, quel que soit leur sexe ou leur genre. Qu’on pense, au Québec, aux congés parentaux, à la mise en place d’outils facilitant le transport de pièces lourdes en usine, au libre choix d’avoir ou non des enfants, …  Les changements apportés à la vie par les luttes féministes ont su alléger les tâches des femmes ET des hommes.

C’est pourquoi je n’ai pas pu m’empêcher de mettre en écho la nomination du prix Nobel pour la paix 2023. Parce que paix et justice, paix et équité vont de pair. Et parce que, comme l’écrivaine féministe française Isabelle Alonso le disait : « Tant qu’une seule femme sur la planète subira les effets du sexisme, la lutte des femmes sera légitime et le féminisme, nécessaire. »

Jocelyne Desjardins,

Intervenante, CALACS La Passerelle

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