Le conseil d’administration de la Maison des arts Desjardins Drummondville fait le point sur le projet du nouvel espace de diffusion multifonctionnel

Le conseil d’administration de la Maison des arts Desjardins Drummondville fait le point sur le projet du nouvel espace de diffusion multifonctionnel
Marie-Pierre Simoneau. directrice générale et artistique de la Maison des arts Desjardins de Drummondville. © Archive Crédit photo Eric Beaupré. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Le projet du nouvel espace de diffusion multifonctionnel annoncé à la population en février dernier a fait couler beaucoup d’encre. Le conseil d’administration de la Maison des arts Desjardins Drummondville (MADD) tient à faire la lumière sur plusieurs données concernant ce lieu projeté et réitérer tout son appui et sa confiance à la direction générale et artistique de la MADD.

Projet de salle de spectacle multifonctionnelle prévu au centre-ville © Crédit photo Eric Beaupré. Tous droits réservés.

À la suite de la publication du texte dans le Vingt55 sur l’avenir et sur la décision de la Ville en lien avec le projet d’une deuxième salle de spectacle au centre-ville de Drummondville, dimanche dernier, et des propos repris dans différents médias , la direction de la Maison des arts Desjardins de Drummondville a tenu un point de presse afin de faire le point sur la situation.

Un complément plutôt qu’un concurrent

Selon les explications de la direction de la Maison des arts Desjardins de Drummondville, l’espace projeté pourrait recevoir des dizaines de spectacles que ni la Maison des arts ni les salles privées drummondvilloises ne peuvent actuellement présenter, car leur configuration et leurs installations scéniques, a l’italienne ne sont pas conçues en conséquence a mis en scène et avant plan  la directrice de la Maison des arts Desjardins de Drummondville Marie-Pierre Simoneau lors du point de presse

Soulignons que le projet ne comprend aucun service de restauration et que l’installation de bar prévue ne servirait qu’aux utilisateurs de l’espace de diffusion, lors des représentations, comme cela se fait à la Maison des arts Desjardins de Drummondville a fait savoir la directrice Marie-Pierre Simoneau  L’objectif est plutôt de créer une synergie avec les acteurs implantés au centre-ville, notamment les restaurants, les bars, les commerces et les autres salles de spectacle, afin de travailler en collaboration et de placer la culture au cœur de la restructuration économique du centre-ville. Faire front commun dans un même objectif fait partie de l’ADN de la Maison des arts.

‘’ La Maison des arts projette la vente de 30 000 billets par année pour le nouvel espace de diffusion multifonctionnel, précise la direction de la MADD ‘’ La venue de ces spectateurs générera assurément du mouvement dans les commerces, restaurants et bars du centre-ville et à même partout à Drummondville ’’ fait également valoir la directrice Marie-Pierre Simoneau

Un projet longuement mûri

En 2016, la Ville de Drummondville a confié à la MADD la gestion du projet d’un deuxième espace de diffusion, projet qui, depuis cinq ans, a franchi de nombreuses étapes. Plusieurs études indépendantes, factuelles et bien appuyées ont été réalisées en partenariat avec des conseillers experts de Raymond Chabot Grant Thornton et BGLA architecture et design urbain : une étude de marché en 2018, pour identifier le besoin ou non d’un nouvel espace de diffusion à Drummondville, un plan d’affaires (2019), une étude de site et pré-concept (2019), une analyse des modes de gouvernance (2020) et enfin une analyse de la circulation et du stationnement (aussi en 2020) a expliqué Marie-Pierre Simoneau lors du point de presse. Chacun de ces rapports a été présenté et expliqué aux conseillers municipaux qui ont chaque fois donné leur aval et recommandé la poursuite des travaux de préparation a-t-elle ajouté

M. Jean-François Houle, nouvellement nominé sur le conseil d’administration de la Maison des arts Desjardins de Drummondville, a laissé savoir lors de la conférence de presse que ‘’le conseil municipal n’a pas adopté de résolution qui aurait alors permis à la MADD de déposer le projet de la salle de spectacle multifonctions avant la date butoir du 26 février; ce qui a freiné les élans et énergies mis de l’avant dans le projet, sans toutefois l’abandonnera-t-il précisé. ‘’ Nous ne connaissons donc pas les motifs et raisons claires du refus ni l’opinion du conseil municipal sur le projet, une résolution aurait permis de comprendre la situation et de pouvoir mieux en apprécier la teneur«  a fait valoir Me Houle.

Un deuxième espace de diffusion nécessaire selon le conseil d’Administration de la Maison des Arts Desjardins de Drummondville

Les performances significatives de la Maison de arts au cours des dernières années sont telles qu’il n’y a presque plus de croissance possible dans le modèle de configuration actuel. En 2019, la MADD a présenté 193 spectacles professionnels et accueilli 119 311 spectateurs dans ses lieux de diffusion. Son taux d’occupation est optimal depuis cinq ans et avoisine les 80 % selon les données en provenance des rapports annuels de la MADD a expliqué Mme Simoneau.

Malgré ce taux d’occupation exceptionnel, Drummondville ne vend que 1 276 billets par 1 000 habitants, alors que St-Hyacinthe en vend 1 392 et Victoriaville 1 513, deux villes pourtant beaucoup moins populeuses. Notons que ces deux villes bénéficient d’une salle intermédiaire du même type que la nouvelle salle projetée, ce qui confirme la pertinence de développer un tel lieu à Drummondville.  ‘’ Il y a donc de la place pour la croissance des ventes de billets et ce, avant même de considérer la croissance démographique importante que connaît Drummondville. Le plan d’affaires pour un nouvel espace de diffusion multi-fonctionnel projette la vente d’environ 30 000 billets chaque année. Le plus grand facteur qui favorisera cette fréquentation sera justement la disponibilité d’une offre large répondant à tous les besoins ‘’ ajoutetelle

Le nouvel espace de diffusion multifonctionnel ne sera pas qu’une simple salle cabaret. C’est un véritable projet de communauté qui rendra les arts accessibles à un maximum de citoyens, de tous les âges et de tous les milieux, mais particulièrement le spectateur jeune et culturellement actif de demain. Avec un tel pôle central situé au centre-ville, la MADD deviendrait partie prenante de toute l’action commerciale, communautaire, culturelle et diversifiée qui s’y trouve déjà pour créer, en collaboration avec ces intervenants, un véritable quartier des spectacles bouillonnant d’activités.

Une économie inespérée ajoute la direction de la Maison des arts Desjardins de Drummondville

Bien sûr, comme tout service public, la construction d’un tel espace coute cher, près de 18,5 M $, pour accueillir près de 30 000 personnes par année. L’analyse financière comprise dans les études RCGT, et portée à l’attention du Service des finances de la Ville, conclut que le montage financier est plausible.

Normalement, pour un tel projet, le MCCQ peut octroyer une subvention de 40 %. À la fin de l’été, dans le contexte de relance économique exigée par la pandémie, le ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCCQ), en collaboration avec le gouvernement du Canada, lance le Programme d’aide au développement des infrastructures culturelles (PADIC) qui s’adresse aux municipalités. Dans le cadre de ce programme, disponible seulement entre septembre 2020 et le 26 février 2021, la subvention possible passait exceptionnellement de 40 % à 70 %, un gain en subvention de l’ordre de 4 M $. Par un heureux hasard, notre projet longuement mûri répondait exactement à tous les critères.

 » Malheureusement, le libellé du programme ne soulignait pas clairement que, comme tout programme de subvention, le pourcentage s’appliquait jusqu’à un montant maximal, un plafond, ce qu’une dernière vérification a finalement éclairci. »  fait valoir Marie-Pierre Simoneau directrice générale et artistique de la Maison des arts Desjardins de Drummondville. 

Les informations financières corrigées relatives au projet ont été déposées au Conseil municipal le 8 février, à temps pour profiter du programme PADIC. Elles faisaient état d’une subvention possible de 9,5 M $ – presque le double de ce que le MCCQ accorde normalement. Le Conseil municipal a choisi de ne pas déposer le projet dans le cadre du programme PADIC. Comme tout le projet dépend de la confirmation du financement par les gouvernements fédéral et provincial et que la Ville n’aurait pris aucun engagement financier avant de l’obtenir, son risque financier était nul à ce moment.

Force est de constater que la tension qui entoure ce projet n’aura pas permis le dépôt au programme PADIC. La Maison des arts en prend acte, accepte la décision de la Ville en ce sens et, malgré sa déception, demeure convaincue qu’il s’agit là d’un projet nécessaire, structurant et porteur. Même si la première pelletée de terre n’aura pas lieu avant quelques années, il faut se préparer dès maintenant pour développer les publics de demain.

Un emplacement; d’une pierre deux coups

Plusieurs sites potentiels ont été étudiés dans le cadre de ce projet. Deux ont été analysés plus en détails et le site de l’ancienne pharmacie Jean Coutu – vide depuis 2016 – est celui qui a été recommandé par RCGT. En effet, si ce lieu répondait pleinement aux besoins identifiés dans le cadre de l’étude de marché, il permettait aussi de donner un grand coup pour redynamiser le centre-ville, un objectif attendu depuis très longtemps par les commerçants et les citoyens.

Contrairement à ce qui a été véhiculé, la négociation a suivi son cours normal a expliqué la directrice de la Maison des arts Marie-Pierre Simoneau et qu’aucune information qui n’était pas déjà connue des vendeurs n’a été publiquement divulguée pendant le processus de négociation. Le vendeur était très au fait de la fonction projetée pour le site ainsi que des impératifs liés au dépôt d’une demande de financement ajoutetelle

Contrairement aux craintes exprimées par certains et selon Marie-Pierre Simoneau, les analyses de RCGT n’ont révélé aucune considération d’entrave à la circulation ou de pollution sonore dans l’analyse du site de l’ancienne pharmacie Jean Coutu a-t-elle ajouté

Enfin, en novembre 2020, à la demande du maire, les experts de la Ville de Drummondville se sont penchés sur la capacité de stationnement actuelle du centre-ville. Ils ont conclu qu’elle est adéquate pour accueillir un nouvel espace de diffusion de cette taille au centre-ville. Selon la directrice de la Maison des arts Marie-Pierre Simoneau 713 cases de stationnement sont actuellement disponibles en dehors des heures d’affaires alors que les besoins évalués pour un soir de spectacle s’élèvent à 100 cases de stationnement a-t-elle ajouté.

La Maison des arts ….en route vers la réouverture

Comme les citoyens qui souhaitent prioriser la relance économique à la suite de la pandémie, toute l’équipe de la Maison des arts travaille ardemment pour assurer la relance de ses opérations après près de 12 mois d’inactivité. Il est malheureux que cette polémique a indiqué le président du conseil d’administration, Réjean Bergeron, situation qui selon le président porte ombrage à une réouverture imminente qu’elle planifie depuis plus d’un an.

Chose certaine, tout est en place pour accueillir les artistes et les publics que nous nous réjouissons de retrouver, l’entracte est terminé a exprimé Marie-Pierre Simoneau en conclusion du point de presse.

La Rédaction
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