Le ministre Dubé souhaite mieux encadrer le vapotage afin de protéger la santé des jeunes et de la population en général

Le ministre Dubé souhaite mieux encadrer le vapotage afin de protéger la santé des jeunes et de la population en général
Vapotage © Photo Éric Beaupré Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

À la suite de recommandations énoncées dans le rapport du directeur national de la santé publique et rendues publiques ce matin, le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, entend agir pour mieux encadrer le vapotage.  

Ce rapport présente des recommandations à mettre en place afin de protéger la santé des jeunes et de la population en général contre les risques du vapotage. Ces recommandations ont été formulées à la suite des travaux du groupe spécial d’intervention sur le vapotage, composé de représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux, de l’Institut national de santé publique, de cliniciens, d’autres ministères et organismes gouvernementaux, de directeurs de santé publique et d’organismes non gouvernementaux.

Le rapport contient sept recommandations :

Interdire la vente des produits de vapotage comportant une saveur ou un arôme autre que ceux du tabac, comme c’est le cas pour les produits du tabac.
Limiter à 20 mg/ml la concentration maximale en nicotine de tous les produits de vapotage ainsi qu’encadrer la capacité des réservoirs et le volume maximal des bouteilles de liquide à vapoter.
Instaurer un permis de vente pour les produits de vapotage et, par souci de cohérence, instaurer un permis de vente pour les produits du tabac.
Diminuer la densité des points de vente de produits de vapotage à proximité des établissements d’enseignement.
Appuyer l’adoption d’une taxe spécifique provinciale sur les produits de vapotage.
Établir un cadre réglementaire afin de limiter les caractéristiques des produits de vapotage, notamment celles qui peuvent être attrayantes pour les jeunes.
Encadrer de façon stricte les produits émergents, tels que les produits nicotiniques récréatifs sans tabac.

Parmi les recommandations, le ministre compte s’attarder rapidement à certaines en particulier, soit :

Interdire la vente des produits de vapotage comportant une saveur ou un arôme autre que ceux du tabac, comme c’est le cas pour les produits du tabac;

Limiter à 20 mg/ml la concentration maximale en nicotine de tous les produits de vapotage ainsi qu’encadrer la capacité des réservoirs et le volume maximal des bouteilles de liquide à vapoter.

« La mise en place de mesures visant à mieux encadrer le vapotage est nécessaire. Ce rapport nous sera très précieux pour la suite des choses. Avec la popularité croissante des produits de vapotage, notamment chez les jeunes, il devient impératif d’agir afin d’éviter qu’une nouvelle génération devienne dépendante de la nicotine à cause de ces produits. Les recommandations concernant les arômes et saveurs, ainsi que la limite maximale de nicotine nous interpellent particulièrement. »  – Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux 

En résumé

Soulignons que le dépôt du rapport, prévu au printemps dernier, avait été reporté en raison de la pandémie.

Rappelons que le vapotage comporte des risques pour la santé. De nombreux cas de maladies pulmonaires associées au vapotage ont été recensés aux États-Unis depuis le mois d’août 2019. Quelques cas sont aussi survenus au Canada plus récemment.

Au Québec, quatre cas confirmés de maladies pulmonaires associées au vapotage (MPAV) ont été rapportés entre septembre 2019 et janvier 2020, en plus de deux cas probables.

Les données démontrent que l’usage des produits de vapotage chez les jeunes est en hausse. En effet, selon la plus récente Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (ETADJES), la proportion des jeunes ayant vapoté dans les 30 jours précédant l’enquête a quintuplé en 6 ans (de 4 % en 2013 à 21 % en 2019).

Notons que certaines provinces canadiennes ont annoncé la mise en place de mesures plus strictes pour encadrer davantage les produits de vapotage, telles que la taxation, une réduction de la concentration en nicotine, une restriction des saveurs ou, encore, la hausse de l’âge légal pour acheter des produits de vapotage.

Pour prendre connaissance du rapport, consulter la salle de presse du site du ministère de la Santé et des Services sociaux.

L’Association des représentants de l’industrie du vapotage demande au gouvernement de ne pas rendre la vie plus difficile à ceux qui essayent d’arrêter de fumer

L’Association des représentants de l’industrie du vapotage souhaite, tout comme le gouvernement, que les lois soient renforcées afin que les jeunes n’aient pas accès et n’utilisent pas les produits de vapotage. D’ailleurs, l’association tient à rappeler qu’il est interdit par la loi de vendre des produits de vapotage à des personnes d’âge mineur au Québec. Avant de mettre en place de nouvelles restrictions de façon précipitée et en plein cœur de la gestion de la pandémie, l’ARIV invite le gouvernement du Québec à prendre le temps de bien faire les choses et à ne pas bannir les arômes des cigarettes électroniques.

« Nous voulons être très clairs : nous ne voulons pas que les jeunes aient accès à des produits de vapotage et nous partageons la préoccupation du gouvernement de restreindre l’accès au vapotage chez les jeunes. Cependant, il ne faut pas oublier que les vapoteurs du Québec sont pour la grande majorité des cas des ex-fumeurs. En interdisant les saveurs des cigarettes électroniques comme le rapport le recommande, des milliers d’ex-fumeurs ne pourront plus consommer la cigarette électronique. Plusieurs de ces ex-fumeurs risquent de recommencer à fumer la cigarette alors que d’autres iront simplement acheter leurs produits sur le web à l’extérieur du Québec ou s’approvisionner sur le marché illicite », a déclaré monsieur Daniel Marien, propriétaire de boutiques de vapotage et directeur fondateur de l’Association des représentants de l’industrie du vapotage.

Selon Santé Canada, le vapotage est moins nocif que le tabagisme. L’ARIV maintient qu’il est primordial que la discussion entourant les produits de vapotage soit rationnelle et se fasse de manière transparente entre les acteurs de l’industrie, les experts en santé publique, les experts en réduction des méfaits et les instances gouvernementales. Il faut une discussion fondée sur les faits, publique, et une application plus rigoureuse des lois fédérales et provinciales existantes. Le vapotage est 95 % moins dommageable que la cigarette et fait partie des solutions pour réduire les méfaits du tabagisme auprès des fumeurs.

Éric Beaupré
PHOTOREPORTER
PROFILE

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

Les derniers articles

Faits divers

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

facebookyoutube-icon