Les demandes d’aide alimentaire explosent au sein du réseau scolaire dans la MRC de Drummond et au Centre-du-Québec

Les demandes d’aide alimentaire explosent au sein du réseau scolaire dans la MRC de Drummond et au Centre-du-Québec
@ Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Les demandes d’aide alimentaire explosent au sein du réseau scolaire, et de plus en plus d’enfants débutent leur journée le ventre vide. Les élèves de la MRC de Drummond n’échappent pas à cette réalité et à ce triste constat.

Au Centre-du-Québec, plus de 6 600 enfants n’ont toujours pas accès à un petit déjeuner équilibré à l’école, et la MRC de Drummond n’y échappe pas. Le manque à gagner pour servir tous les enfants des écoles dont l’IMSE est de 8, 9 ou 10 est de 79 %.

La directrice de l’École des 2 Rivières sonne l’alarme dans la MRC de Drummond.

«Un enfant qui a faim n’est pas en mesure de se concentrer pleinement sur son apprentissage, donc il est plus à risque d’échecs et de décrochage scolaire. Offrir un déjeuner à un enfant, c’est lui donner l’envie d’apprendre et de se dépasser à long terme,» explique France Courtemanche, directrice de l’École des 2 Rivières, témoin du manque d’accès à l’alimentation scolaire au sein de son milieu. «La faim dans nos salles de classe n’est pas un problème nouveau, mais il devient de plus en plus critique dans le contexte économique actuel,» ajoute la directrice. «Les familles ont du mal à joindre les deux bouts, et bien souvent, les enfants en paient le prix.»

En 2022-2023, plus de 500 clubs à travers le Québec ont offert des déjeuners à près de 80 000 enfants, soit deux fois plus qu’il y a 5 ans. Ce nombre d’enfants desservis par le Club des petits déjeuners est fulgurant, pourtant ils ne représentent même pas la moitié des enfants dans le besoin, qui fréquentent une école dont l’indice de milieu socio-économique (IMSE) est de 8, 9 ou 10. Au Québec, ce sont près de 180 000 de ces enfants dans le besoin qui ne bénéficient pas d’un service alimentaire gratuit à l’école.

En effet, à peine deux mois après la rentrée scolaire, le Club des petits déjeuners fait face à une hausse des besoins alimentaires dans les écoles et est confronté à une double pression : le nombre d’enfants desservis a doublé dans les dernières années, et plus de 70 écoles en zone de grande vulnérabilité attendent sur une liste pour offrir le service au Québec. À cela s’ajoute l’augmentation du prix des aliments qui exacerbe la lourde pression sur le maintien de ses activités.

Les régions du Québec où les besoins sont les plus importants sont Montréal avec 68 600 enfants, la Montérégie (28 600), et Lanaudière (14 500). D’autres régions du Québec présentent également des taux très importants d’enfants en milieu défavorisé non desservis. C’est le cas du Centre-du-Québec avec 6 600 enfants à rejoindre, soit 79 % des élèves en milieu défavorisé, le Bas-Saint-Laurent (73 %) et l’Abitibi-Témiscamingue (71 %).

«Notre souhait le plus cher est de pouvoir soutenir les enfants, tout particulièrement ceux qui fréquentent une école en milieu défavorisé,» explique Tommy Kulczyk, président et chef de la direction du Club des petits déjeuners. «Depuis des mois, nous faisons l’impossible pour répondre à la demande actuelle qui ne cesse de croître. Toutefois, les besoins sont bien plus grands que les moyens actuellement disponibles. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement du Québec de prévoir dans son prochain budget le soutien financier nécessaire pour y faire face.»

Dans ce contexte particulier, le Club des petits déjeuners demande au gouvernement du Québec de prévoir dans son prochain budget les sommes nécessaires pour lui permettre de faire face à cette situation critique en offrant une équité des chances à tous les enfants qui fréquentent un établissement scolaire situé en milieu défavorisé.

Près de 80 000 enfants desservis au Québec

Au cours des dernières années, le Club des petits déjeuners a observé une croissance constante et soutenue de la demande envers ses services, et cette tendance semble s’accélérer depuis le début de l’année scolaire. Notons qu’entre 2020 et 2023, le nombre d’enfants rejoints par le Club des petits déjeuners a augmenté de 95 %, passant de plus de 40 000 à plus de 79 000 au Québec, et cela, alors que le nombre de programmes de petits déjeuners a augmenté de seulement 30 %.

Une liste d’attente qui s’allonge

En raison de la forte pression que l’inflation fait subir à l’organisme, le Club des petits déjeuners doit concentrer toutes ses ressources au maintien de ses activités actuelles et n’a donc plus la capacité financière de soutenir la mise en place de nouveaux programmes de petits déjeuners à travers le Québec. Ainsi, depuis deux ans, la liste d’attente s’allonge constamment. Aujourd’hui, ce sont plus de 70 établissements scolaires situés dans les zones les plus défavorisées du Québec qui attendent avec espoir de voir s’ouvrir un programme de petits déjeuners dans leur milieu.

Beaucoup trop d’élèves avec la faim au ventre

Pour offrir une équité à tous les enfants en milieu défavorisé et afin qu’ils démarrent leur journée le ventre plein, le Club des petits déjeuners souhaite pouvoir rejoindre tous les enfants qui fréquentent une école située en milieu défavorisé au Québec (dont l’indice de milieu socio-économique [IMSE] est de 8, 9, ou 10).

«Le Club des petits déjeuners possède la structure, l’expertise, un apport financier du privé et du grand public, des centaines de bénévoles engagés, et un solide réseau de partenaires qui lui permettraient de rejoindre, dès maintenant, tous les enfants en milieu défavorisé,» ajoute Marie-Claude Bienvenue, vice-présidente des relations gouvernementales et municipales Québec au Club des petits déjeuners

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Éric Beaupré
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