Les syndicats de la santé et des services sociaux, prêts pour la grève dès le début juin

Les syndicats de la santé et des services sociaux, prêts pour la grève dès le début juin
© Crédit photo Eric Beaupré / Vingt55. Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Depuis quelques jours, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représentant 110 000 salariés du réseau public, de toutes les catégories de personnel, détient le mandat d’exercer la grève, et ce, jusqu’à une durée illimitée, si nécessaire. Face à une négociation bloquée depuis plus d’un an, la FSSS–CSN mène aujourd’hui des coups d’éclat partout au Québec et annonce entreprendre les préparatifs pour une grève qui sera déclenchée au début du mois de juin, si cela s’avère nécessaire.

À Trois-Rivières, des travailleuses et des travailleurs ont bloqué la rue Barkoff afin que leur message soit bien entendu : ce qui se passe aux tables de négociation n’a rien à voir avec ce que le gouvernement en dit.

« J’ai entendu M. Legault dire que sa patience avait des limites. Disons que les travailleuses et les travailleurs du réseau public, après l’année qu’on a vécue, nous sommes encore plus impatients que lui d’améliorer nos conditions de travail. Depuis plus d’un an, on présente nos solutions en négociation aux représentants du gouvernement, on propose des alternatives, mais il les ignore », déplore le président du Syndicat du personnel de bureau, des techniciens et des professionnels de l’administration du CIUSSS MCQ – CSN, Frédérick Beaulieu.

« En plus de ne pas négocier sérieusement, le gouvernement rajoute l’insulte à l’injure en balançant des faussetés en conférence de presse », poursuit la vice-présidente de la FSSS–CSN du  Cœur du Québec, Marie-Line Séguin.

« Il ne nous offre pas des augmentations de 8 % sur 3 ans, mais bien de 5 %. Il n’offre pas un redressement salarial de 23 % aux préposées aux bénéficiaires (PAB) et aux auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS), mais plutôt des primes pour certains PAB, et ce, uniquement en CHSLD. De plus, le gouvernement veut que nous renoncions au maintien de l’équité salariale pour ces catégories d’emploi et aux sommes importantes qui leur sont dues depuis plusieurs années. On est très loin du coup de barre nécessaire dans ce réseau », poursuit le président du Syndicat du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers du CIUSSS MCQ – CSN, Pascal Bastarache.

La CSN revendique des augmentations de salaire en montant fixe ayant un impact plus marqué pour celles et ceux qui gagnent le moins dans les services publics. La CSN demande une augmentation de 2 $ l’heure, pour 2020 et de 0,75 $ l’heure pour 2021 et 2022.

Pour la FSSS–CSN, la balle est clairement dans le camp du gouvernement. « Après 68 rencontres de négociation sur les conditions de travail propre au réseau de la santé et des services sociaux, les négociateurs du gouvernement connaissent bien les attentes des travailleuses et des travailleurs. On pourrait faire beaucoup de progrès rapidement à la table de négociation, si le gouvernement le voulait vraiment explique Marie-Line Séguin. Nous avons proposé des pistes concrètes, notamment pour renforcer la santé et la sécurité au travail, favoriser la conciliation famille-travail-études, diminuer les heures supplémentaires, éliminer les surcharges de travail.

Ce sont des priorités pour nos membres. Il va falloir que toutes et tous trouvent leur compte dans une entente. ».Vers la grève en santé et services sociaux

Les syndicats de la FSSS–CSN se préparent à exercer la grève dès le début du mois de juin. Ils pourront exercer un rapport de force inédit dans le secteur de la santé et des services sociaux en vertu d’une récente décision du Tribunal administratif du travail ayant notamment pour effet de mettre le personnel-cadre à contribution dans le maintien des services essentiels, en remplaçant des grévistes dans les divers services et unités de soins.

« Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous en sommes rendus là, souligne Marie-Line Séguin, mais nous sommes maintenant prêts à recourir à ce moyen ultime si cela s’avère nécessaire. Le gouvernement a encore l’opportunité de s’activer aux tables de négociation afin de conclure une entente et éviter la grève. L’heure n’est plus aux mercis en conférence de presse, mais à une véritable reconnaissance en se donnant la peine de régler des problèmes qui minent notre quotidien et convenir de solutions qui auront un impact positif pour les services à la population ». Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2020.

https://cepsd.ca

Le Centre d’écoute et de prévention suicide Drummond partenaire Vingt55

Éric Beaupré
PHOTOREPORTER
PROFILE

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

Les derniers articles

Faits divers

Suivez-nous sur les réseaux sociaux:

facebookyoutube-icon