Martin Bélair reconnu coupable d’agression sexuelle sur une mineure : « Un verdict hors de tout doute raisonnable » déclare la juge Desgens

Martin Bélair reconnu coupable d’agression sexuelle sur une mineure : « Un verdict hors de tout doute raisonnable » déclare la juge Desgens
Martin Bélair, reconnu coupable d'agression sexuelle @ Crédit photo Éric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

DRUMMONDVILLE

Le Drummondvillois Martin Bélair était de retour aujourd’hui au palais de justice pour connaître son verdict. L’honorable juge Claire Desgens a retenu le témoignage de la victime et a déclaré l’accusé, Martin Bélair, coupable d’agression sexuelle.

Martin Bélair, reconnu coupable d’agression sexuelle aujourd’hui, a quitté le palais de justice en se cachant derrière un attaché-case. @ Crédit photo Éric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Martin Bélair, accusé d’exhibitionnisme, de contacts sexuels et d’agressions sexuelles sur une adolescente de moins de 16 ans entre octobre 2021 et janvier 2022, était attendu au palais de justice de Drummondville pour connaître le verdict de son procès. Ce dernier, qui a duré trois jours, s’était tenu en juillet dernier.

C’est en présence de la victime, venue assister au verdict accompagnée d’une intervenante du CAVAC, et de la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith, que Martin Bélair a reçu le verdict de culpabilité. La décision a suivi la dénonciation d’une adolescente qui a brisé le silence et porté des accusations contre Martin Bélair

L’honorable juge Claire Dégens a relaté les faits, le contexte et les nombreuses agressions sexuelles commises par l’accusé Martin Bélair. La juge Dégens a également mis en lumière les arguments proposés par l’accusé, qui a toujours nié les faits, prétendant être victime d’un scénario inventé par l’adolescente.

Le tribunal a procédé à l’analyse du témoignage de l’accusé afin de déterminer s’il croyait, même partiellement, aux éléments disculpatoires présentés par Martin Bélair pour justifier la dénégation des gestes commis à l’encontre de la plaignante.

« La réponse est clairement non », a exprimé l’honorable juge Claire Dégens, qui a martelé tout au long de son verdict que plusieurs affirmations de l’accusé, lorsqu’examinées dans l’ensemble des preuves, ont laissé perplexe le tribunal au point d’affecter gravement la crédibilité de l’accusé. « Sa sincérité, ainsi que la fiabilité de ses affirmations, ne tenaient tout simplement pas la route », a déclaré la juge, devant un accusé dont le témoignage et les prétentions ont été rudement mis à l’épreuve et rejetés dans leur ensemble par la magistrate.

Ses arguments, bien que singuliers, deviennent incongrus lorsqu’ils sont évalués avec la totalité des circonstances, rendant sa version globalement invraisemblable. La découverte de traces de sperme et la preuve ADN, déposée par l’enquêtrice Marie Eve Vallerand de la Sûreté du Québec (SQ), ont été des éléments décisifs.

La juge a noté qu’il était difficile de croire la version offerte par l’accusé, Martin Bélair, qualifiant ses explications d’opportunistes et incohérentes, notamment sa prétention que son ADN se soit retrouvé sur la victime par hasard, à la suite d’une séance de masturbation visant prétendument à soulager un mal de dents. Ces explications ont été complètement rejetées par la juge, qui a estimé qu’elles minaient la crédibilité de l’accusé.

Le témoignage solide et convaincant de la jeune femme a permis de corroborer les accusations. Aucune contradiction dans son témoignage n’a affecté la crédibilité et la fiabilité de sa version, qui est restée constante tout au long du procès, a ajouté la magistrate. Les erreurs mineures soulevées par la défense n’ont pas été jugées suffisantes pour ébranler la force probante de son témoignage.

L’identité de la jeune adolescente de moins de 16 ans au moment des agressions, protégée par une ordonnance de non-publication, a démontré une cohérence sans faille. La juge a souligné lors de la lecture du verdict que, même en contre-interrogatoire, la jeune femme a maintenu une version sobre et précise des trois événements incriminés.

Les différences rapportées par la défense ont été perçues comme une preuve d’authenticité, plutôt qu’une faille dans la véracité du récit, a précisé la juge.

En conclusion du verdict, la magistrate a affirmé que le récit des agressions est resté cohérent et que la fiabilité et la crédibilité de la victime n’ont laissé aucun doute dans l’esprit du tribunal. Son récit des abus a été circonscrit dans une période de temps bien définie et corroboré par des éléments de preuve indéniables qui renforcent la conviction que son témoignage est vrai.

Les preuves circonstancielles lourdes démontrent hors de tout doute raisonnable que Martin Bélair a bel et bien commis les infractions à caractère sexuel.

Le tribunal est également convaincu que les agressions se sont répétées à plusieurs reprises, bien que seules trois événements distincts, rapportés avec précision par la victime, aient été retenus, a précisé l’honorable juge Claire Dégens.

Un témoignage solide et convaincant de la plaignante, ainsi que le travail de la procureure de la Couronne Vicky Smith, ont permis à la juge d’en arriver à une seule conclusion.

L’ensemble de la preuve et le témoignage de la victime n’ont laissé qu’une seule conclusion possible, a mentionné la juge, soit que la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith, s’est acquittée de son fardeau de prouver, hors de tout doute raisonnable, la culpabilité de l’accusé sur les trois chefs d’accusation. Le tribunal a donc reconnu le chef d’agression sexuelle et a prononcé un arrêt des procédures sur les deux autres chefs, puisqu’il s’agit d’actes similaires, moindres et inclus dans le chef principal d’agression sexuelle.

L’accusé, toujours en liberté, a quitté le palais de justice en se cachant derrière un attaché-case. Martin Bélair, qui a choisi de se représenter sans avocat, devra revenir le 23 octobre pour une audience de gestion afin de fixer la date des représentations sur la sentence. Il fait face à une peine minimale d’emprisonnement.

Martin Bélair, reconnu coupable d’agression sexuelle aujourd’hui, a quitté le palais de justice en se cachant derrière un attaché-case. @ Crédit photo Éric Beaupré / Vingt55 Tous droits réservés.

Éric Beaupré
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